Le
court été de Sapporo semble déjà fini. Lorsque je me suis levé à quatre
heures du matin, il faisait frais, même un peu froid. La température ne va pas cesser de baisser désormais. En septembre, les feuilles des arbres commencent à
tomber. En novembre, il commence à neiger marquant le début du long hiver
d’Hokkaidô. J'ai dit au revoir à ma tortue et quitté ma maison. Mon père m’a conduit à
l’aéroport de Shin-chitose en voiture, alors qu’il devait travailler ce
jour-là. Ma mère m’a aussi accompagné. Mon frère faisait la grasse matinée.
La
plupart des magasins et des restaurants de l’aéroport étaient encore fermés
lorsque nous y sommes arrivés. Nous nous sommes assis un moment pour nous reposer, puis j’ai dit au revoir à mes parents. J’ai passé le contrôle. Je suis monté dans
l’avion pour Tokyo. Je suis resté un mois à Sapporo. Pendant mon séjour, j’ai
fait beaucoup de choses. Je suis allé dans divers restaurants ; j’ai monté une
maquette de Gundam ; je suis allé aux eaux thermales avec un ami ; j’ai monté
une autre maquette de Gundam ; j’ai acheté beaucoup de livres en japonais ; je
suis allé aussi à Otaru, une ville maritime adorable, où j’ai mangé un délicieux
kaisendon (un bol de riz avec du poisson cru), et j’ai monté une maquette du
Faucon Millenium. Je suis allé au zoo le dernier jour. S’il y a une chose que
je regrette, c’est de ne pas avoir eu le temps de monter la maquette de Gundam
Mk-II. La ville de Sapporo que j’ai vue avec un regard d’étranger était
magnifique. Les gens étaient réservés, mais polis et gentils. La ville était
propre et la cuisine était savoureuse et pas chère. Le temps aussi était
agréable et la température atteignait rarement 30 degrés. Si vous voulez fuir
la chaleur de l’été, je vous conseille cette ville.
Sur
mon billet d’avion, il était indiqué que le départ de mon vol pour Paris était à
dix heures dix. Or, quand je suis arrivé à l’aéroport de Haneda, il
était déjà neuf heures quarante. Je me suis précipité pour prendre la navette
conduisant au terminal international. J’ai passé le contrôle où s’était formée
une longue queue. Ensuite, j’ai dû passer l’immigration. Devant moi, il n’y
avait qu’une seule personne, un jeune homme peut-être coréen, je ne sais pas.
Toutefois, la contrôleuse vérifiait quelque chose sur son passeport, alors
qu’il était déjà dix heures cinq. Pendant ce temps, les gens qui étaient au
guichet voisin passaient les uns après les autres, sans attendre. Diverses
pensées me sont passées par la tête. « C’est foutu. Mais j’ai déjà passé le
contrôle des bagages à main. Ils savent que je suis déjà à l’aéroport. M’attendront-ils
? Normalement, il doit y avoir une annonce qui appellera mon nom. Sinon,
devrai-je retourner à Hokkaidô ? ». Lorsque j’ai passé l’immigration, il était
presque dix heures dix. J’ai un peu couru jusqu’à la porte de mon avion qui se
trouvait au bout. Quand j'y suis arrivé, à bout de souffle, le panneau
électrique affichait « heure de départ : dix heures quarante ». J’ai demandé à
une employée si l’heure de départ n’était pas dix heures dix. D’un air vraiment
désolé, elle m’a dit que dix heures dix, c’était l’heure d’embarquement des
passagers. J’ai poussé un soupir profond.
Ma
place dans l’avion était au milieu des trois sièges, la pire. La personne à
côté du hublot peut regarder l’extérieur. La personne à côté du couloir peut
aller aux toilettes quand elle veut. Je ne pouvais pas regarder le paysage, et
je devais demander à mon voisin de m'excuser pour aller aux toilettes.
Mon
voisin de gauche était un homme d’un certain âge. Il avait les cheveux coupés
court et je ne sais pas pourquoi mais il portait un gilet de pêche sur sa
chemise. Mon voisin de droite était un jeune garçon, peut-être un collégien
avec un t-shirt blanc de grande taille et un pantalon court. Il avait de grands
yeux et de longs cils comme une fille. L’air décontracté, il semblait habitué à
prendre l’avion.
Au
bout d’un moment, le pêcheur m’a adressé la parole. « Euh, bonjour. Je
m’appelle Hasegawa. Je vais rester à Paris pendant deux semaines pour faire du
tourisme. N’hésitez pas à aller aux toilettes même si je dors. Enchanté. ».
J’ai été un peu surpris. J’ai pris l’avion plusieurs fois dans ma vie, mais
c’était la première fois que mon voisin se présentait. En plus, il était très
poli. « Bonjour, je m’appelle A. Je suis étudiant à Strasbourg, et j’ai passé
mes vacances d’été chez mes parents au Japon. Enchanté », lui ai-je dit. « Et
vous ? », a dit le pêcheur au jeune garçon. Un instant, il a eu l’air gêné,
puis il a dit brièvement : « Euh, mon père et ma mère habitent à Paris…et moi
aussi ». Je me suis demandé au cas où notre avion serait détourné, nous
essaierions d’attraper le pirate de l’air ensemble. En tout cas, c’est souvent
comme ça dans le film.
Dans
l’avion, j’ai regardé de nouveau « La La Land » car je ne connaissais pas la
fin. Ce film était trop beau et m’a si ému que j’ai eu envie de pleurer.
Ensuite, j’ai regardé « Avengers : Infinity War ». C’était l’histoire de la lutte
contre un monstre de Bruce Wills qui avait une mâchoire anormalement développée.
De plus, le monstre ressemblant à Bruce Willis était trop fort et personne n’a
pu le battre. J’ai regardé aussi « Ready Player 1 » et « Ça » ( la version
2017). Sur ce dernier, je n’ai pas grand-chose à dire. Ce n’était pas ennuyeux,
mais ce n’était pas extrêmement intéressant non plus. Un film hollywoodien
typique. Les enfants se battent contre le méchant et finalement le héros et
l’héroïne s’embrassent. Mais je pense que Pennywise (le clown dansant) était
plus effrayant dans la version originale. « Ready Player 1 » était très exaltant.
Il y avait beaucoup d’éléments japonais dans ce film. Une réplique de Daitô
était même en japonais. La moto d’Art3mis (Samantha) était celle de Kaneda dans
« Akira » de Katsuhiko Otomo. L’avatar de Daitô est Toshirô Mifune, et dans la
dernière partie du film, il se transforme en Gundam pour se battre contre Mecha
Godzilla ! La scène de « Shining » m’a aussi exalté, car c’est l’un de mes
films préférés. Je me demande comment ils ont filmé cette scène. L’infographie
? À l’avant-première de « Ready Player 1 », le réalisateur Steven Spielberg a
dit aux Japonais : « C’est un film pour vous ! ». J’ai eu l’impression que c’était
un film pour moi.
Après
onze heures de vol, l’avion a finalement atterri sans avoir été détourné. Le
pêcheur et l’adolescent et moi, nous nous sommes dit : « On est enfin arrivés
». Le pêcheur m’a dit qu’il irait à son hôtel à Montparnasse. Je lui ai
souhaité un bon voyage.
Après
avoir récupéré mes bagages, j’ai pris un taxi à l’aéroport. J’étais un peu
excité et j’ai parlé de la pluie et du beau temps avec le chauffeur. C’était un
homme obèse dont le corps rentrait à peine dans son siège de chauffeur, de
sorte qu’il devait coucher pleinement le dossier. En conduisant à Paris, il a
dit « Un petit chat ». « Un petit chat ! », me suis-je dit et j’ai regardé par
la fenêtre, mais il n’y avait pas de chat. « Un petit chat ? », ai-je répété. «
Un petit short », a-t-il dit. J’ai de nouveau regardé par la fenêtre. En effet,
il y avait des filles avec un short, et rien de plus. Tandis qu’on attendait le
signal, une piétonne a traversé. Quelques instants plus tard, le chauffeur a
dit : « Elle est charmante ». « Qui ? », ai-je demandé. « La femme qui a
traversé la route, elle est charmante.
-
Je n’y avais pas fait attention.
-
Vous voulez y retourner ? Elle était charmante.
-
Non merci.
-
Vous êtes sûr ? »
À
l’hôtel, le réceptionniste, peut-être d’origine africaine, parce qu’il avait un
accent, a complimenté sur mon français. « Je n’avais jamais vu de Japonais qui
parle aussi bien français. C’est rare, m’a-t-il dit.
-
Ça fait déjà cinq ans que je l’apprends, ai-je dit.
-
Pourquoi ne travaillez- vous pas en France ? C’est facile, a-t-il dit.
-
C’est quand même difficile de trouver du travail, je pense.
-
C’est facile quand on vient des pays riches ! Quand on vient des pays pauvres,
c’est plus compliqué ».
Dès
que je me suis installé dans ma chambre, j’ai senti tout d’un coup la fatigue.
De la fenêtre, je pouvais voir la gare de l’est, les Parisiens et les voyageurs
minuscules en bas. Comme je lisais le chapitre consacré à Évariste Galois de «
La vie des mathématiciens historiques », le ciel de Paris m’a fait vaguement
penser à sa vie.
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