mardi 14 janvier 2020

Steve Jobs


Le professeur de cours de méthodologie de traduction ressemble si fortement à Steve Job que tout le monde l’appelle Steve Jobs et que personne ne connaît son vrai nom. Que Steve Jobs soit conscient de sa ressemblance avec Steve Jobs ou non, Steve Jobs porte souvent un pull noir comme Steve Jobs. Lorsqu’il présente son powerpoint avec un pointeur, j’ai l’impression d’assister à la présentation du nouveau modèle de l’iphone.
La semaine dernière, j’avais le contrôle final de ce cours. Les questions étaient plutôt simples. Comme j’ai terminé vite de composer, il me restait beaucoup de temps. Je m’ennuyais. Si je levais la tête, je voyais Steve Jobs parler à voix basse avec un autre professeur. J’ai dessiné son portrait dans la marge de la feuille du sujet. En le dessinant, je m’amusais de plus en plus. J’ai ajouté une bulle dans laquelle j’ai écrit : « Aujourd’hui, je vous présente le nouveau modèle de l’iphone… ».
Quelques instants plus tard, le moment était venu de rendre ma copie. Je me suis levé avec ma copie et j’ai rejoint mes camarades qui faisaient la queue. À ce moment-là, j’ai entendu une fille dire : « Faut-il rendre le sujet ? ». J’ai eu peur. Sur mon sujet, était dessiné le portrait de Steve Jobs. Devant moi, Steve Jobs demandait aux étudiants d’émarger avant de partir. J’ai essayé de voir s’ils rendaient le sujet mais en vain. J’ai fait travailler mon cerveau davantage que pendant que je composais. Que faire ? Le moyen le plus réaliste, c’est de feindre de ne pas avoir le sujet. S’il me demandait de rendre le sujet, j’aurais l’air de n’avoir jamais eu le sujet en faisant une tête qui voudrait dire : « Un sujet ?  Qu’est-ce que c’est ? je n’ai jamais entendu ce mot. Est-ce un mot français ? ». Ainsi, je parviendrais à embrouiller l’esprit de Steve Jobs. Il se dirait que c’était peut-être lui qui se trompait et que le mot « sujet » n’existait pas en français. Ou le moyen le plus simple, c’était sans doute de faire semblant de l’avoir perdu. Je ferais semblant de fouiller dans mes poches et mon sac à dos et monologuerais pour qu’il l’entende : « Ah, c’est étrange…alors qu’il était là à l’instant… ». Le dernier moyen, c’était d’exploser afin de protéger le document confidentiel des mains de l’ennemi.
Mon tour d’émarger est venu. J’ai rendu ma copie tout en froissant le sujet dans une poche de mon manteau. Finalement, Steve Jobs ne m’a pas demandé de le rendre.


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