samedi 30 septembre 2017

Words are flowing out like endless rain



L’Université est relativement déserte le vendredi. Je ne sais pas si c’est parce qu’il y a beaucoup d’étudiants qui aimeraient prolonger leur court week-end, ou si c'est pour une autre raison.

En cours de littérature générale et comparée, la professeure nous a demandé d’échanger avec des avis avec notre voisin. Toutefois, j’étais assis seul et je n’avais pas de voisin. (La semaine dernière, ma voisine était une Américaine. Elle cherchait dans sa tête le nom de l’auteur de ‘’En attendant Godot’’. Je lui ai dit le plus gentiment possible que c’était Samuel Beckett et que Truman Capote et Franz Kafka étaient deux de mes auteurs préférés.) Quand j’allais commencer à songer aux motifs répétitifs du troisième mouvement de ‘’La tempête’’ de Ludvig Van Beethoven pour passer le temps, quelqu’un m'a tapé sur l’épaule.
Je me suis retourné et j’ai vu qu’un chat géant me regardait. C’est un mensonge. En réalité, une fille de haute taille que j’avais déjà vue plusieurs fois, mais avec qui je n’avais jamais parlé, me souriait et m’a dit « Bonjour ».
 Malheureusement, je ne comprends pas la langue des humains, je ne comprends que la langue des chats, me suis-je excusé. Alors elle a commencé à me parler en langue des chats noirs. J’ai eu de la chance. Si elle m’avait parlé en langue des chats tigres, on n’aurait pas pu se comprendre.
 À vrai dire, je n’avais pas fait ce que la professeure nous avait demandé ; c’est-à-dire, je n’avais pas écrit mon avis sur la littérature générale et comparée. Parce que simplement lire l'essai de Steiner m'a pris trop de temps. Je le lui ai dit franchement, à la fille aux lunettes rondes à monture en or et aux cheveux bruns, qu’on comprenait tout de suite qu’elle n’est pas française, avec son fort accent. Elle m’a dit « C’est pas grave », et m’a montré sa note. Pendant qu’elle m’expliquait son point de vue, je hochais la tête en disant de temps en temps : « C’est vrai.; « C’est vrai. » « Vous avez raison. » « Je suis d’accord. » Elle était éloquente et ne cessait de parler. Il semblait que beaucoup d’idées naissaient comme des étoiles dans sa tête. J’ai regardé dans ma tête. Elle était vide. Mais ça ne m'a pas rendu particulièrement triste, parce que je suis vide. Je me suis dit juste ; « So it goes and so on. » en imitant le héros du roman de Kurt Vonneghut, Slaughter House Five.
Pendant qu’elle m’expliquait ses idées, qui étaient vraiment impressionnantes comparées à ma page blanche, j’étais attiré par ses lunettes. Au bout d’un moment, la curiosité a vaincu ma raison. Je lui ai demandé pourquoi elle portait des lunettes rondes. Au début, elle n’a pas compris ma question. Je la lui ai donc répétée en français, puis en anglais, en faisant attention à ne pas faire de fautes de grammaire. « Why are you wearing round glasses ? »
 Légèrement étonnée, elle m’a demandé : « Mes lunettes ? »


 Après avoir réfléchi un instant, elle a levé sa tête et m’a dit ; « Je ne sais pas. Parce que j’aime bien ? » Derrière ses lentilles, ses grands yeux marron remuaient comme deux créatures indépendantes. Puis elle a enlevé ses lunettes et m’a dit ; « Ce sont des lunettes John Lennon. » Sur la monture, les caractères minuscules gravés « John Lennon » reflétaient la lumière. Elle a remis ses lunettes. Je l’ai regardée de nouveau et je me suis rendu compte que sa coiffure était aussi celle de John Lennon vers la fin des Beatles. Je lui ai demandé si elle aimait Lennon. « Je ne sais pas. », m’a-t-elle dit de nouveau. J’ai quand même eu le bon sens de ne pas lui demander de chanter « Across The Universe ».

Mille neuf cents doigts

Beth était une charmante vendeuse dans une boulangerie.
Elle était populaire auprès de la clientèle ; c'était une fille gaie, toujours de bonne humeur.

L'affaire a eu lieu pendant l’hiver 1899.
Un habitué a poussé un cri.
Il avait trouvé un doigt dans un pain de seigle, l'article qui se vendait le mieux.
Et celle qui y avait mis le doigt était la Beth.
On a trouvé quelques dizaines de doigts dans la poche de son tablier ; la police a effectué une perquisition domiciliaire chez elle.
Dans sa chambre on a trouvé un grand seau qui contenait plus de mille doigts.
Elle avait exactement 1900 doigts en tout.
Au final, on n'a pas pu identifier les victimes.
Ces 1900 doigts allaient de l'auriculaire au pouce.
On considère qu'elle avait tranché chaque fois les dix doigts de sa victime.

Beth a expliqué ainsi le but de son acte :

« J'ai collectionné les doigts pour être ange l'année prochaine. Ces doigts deviendront des aires en 1900, je monterai vers le ciel et j'échangerai mon amour avec Dieu.»

vendredi 29 septembre 2017

Le dentier de Jack London et Haruki Murakami



En lisant ‘’Le peuple d’en bas’’ de Jack London pour le cours de littérature générale et comparée, je me suis souvenu d’un court essai d’Haruki Murakami que j’ai lu il y a longtemps. C’est un essai que l’écrivain a écrit dans le journal Asahi. Le titre est étrange ; « Le dentier de Jack London »

Étant donné que je n’ai pas de texte sous la main, j'aimerais le résumer en cherchant dans ma mémoire, et avec quelques informations trouvées sur Internet.

Jack London, parti pour la péninsule coréenne en tant que correspondant de la guerre russo-japonaise a vécu une expérience singulière dans un petit village isolé.
Un fonctionnaire lui a rendu visite et a dit ; « Nos villageois souhaitent vous rencontrer. »
À cette époque-là, Jack London avait déjà acquis une certaine notoriété en Europe et aux États-Unis, mais il n’avait jamais pensé que son nom avait atteint un si petit village de Corée.
Ravi, il a accepté cette proposition et il est allé rencontrer les villageois.

Mais c’est alors qu’il a appris qu’il rêvait. Les villageois lui ont dit ; « Montrez-nous votre dentier, s’il vous plaît. »
En réalité, ce qui attisait la curiosité des villageois, ce n’était pas Jack London lui-même mais son dentier. Ils n'en avaient jamais vu.
Sans se mettre en colère, Jack London a ôté et remis son dentier pendant trente minutes devant tout le monde.

Et il a tiré une leçon de cet événement ;
« Etre reconnu par la société est vraiment difficile quelle que soit la quantité d’efforts fournis par un homme. »

Haruki Murakami fait le commentaire suivant ;
« J’imagine que même si mille personnes se trouvaient dans la même situation, aucune d’entre elles n'en tirerait une leçon aussi originale. »

Et il conclut ;

« Je pense que l'on ne peut pas choisir les expériences dont on tirera une leçon. Elle suit un itinéraire filandreux puis tombe tout à coup sur nos têtes. Et il me semble qu’à la proportion de la complexité de cet itinéraire, l’efficacité de la leçon tirée soit plus forte. Toutefois je ne sais pas jusqu’à quel point ce genre de leçon peut être universel et général. »

MOBILE SUIT GUNDAM THE ORIGIN V ''CLASH AT LOUM''



 Le 4 Janvier 0079 du calendrier universel, la principauté de Zeon a déclaré la guerre contre une colonie de Side 2, ‘’HATTE’’, au motif qu'elle s'y opposait. Les forces spatiales de Zeon ont injecté du gaz toxique à l’intérieur de la colonie spatiale. Après le massacre de tous ses habitants, ils l’ont déviée de son orbite et essayé de le faire tomber sur le Jaburo, où se trouve le siège du gouvernement fédéral de la Terre.
Cette opération a été nommée ‘’British Operation’’ par analogie avec la perte progressive de ses colonies de l’Empire Britannique. La flotte de l’amiral Tianem, qui était dans l’espace pour se battre contre la flotte de Zeon, a aussitôt détecté la colonie HATTE sur le point de tomber sur la terre. Ils ont tenté de la détruire, mais devant l’immensité de la colonie, ils étaient impuissants. Une fois entré dans l’atmosphère terrestre, le Hatte s’est divisé en trois parties. La partie la plus grande est tombée sur le sud de l’Australie, le tiers, sur la mer pacifique, les deux tiers, sur le nord de l’Amérique. Cette chute de la colonie a également causé des catastrophes naturelles telles que des tsunamis et des tremblements de terre. Par conséquent, la moitié de la population de la Terre a été perdue. (Le nombre de victimes se monte à près de quatre milliard)
Toutefois le premier objectif de Zeon n’a pas été achevé, étant donné que la colonie n’est pas tombée sur le Jaburo. La principauté de Zeon tente cette fois de conquérir une colonie de Side 5, ‘’Loum', pour la faire tomber sur la Terre. Contre cet acte de Zeon, EFSF (Earth Federation Space Force) envoie la flotte principale de l’amiral Revil dans à Loum. La flotte de Tianem, qui était formée entre autres de quinze cuirassés de la classe Magellan et de trente croiseurs de la classe Salamise, était quasi égale à la totalité des forces militaires de Zeon. D’ailleurs, les forces de la flotte de Revil étaient deux fois plus nombreuses. Le nombre de cuirassés que possédait Zeon équivalait au tiers des forces d’EFSF. De plus, le Gwa-jin était le seul cuirassé dont la puissance de tir était supérieure à celle d’un cuirassé de la classe Masellan. La situation de Zeon était défavorable aux yeux de tous.



À la conférence militaire, le vice-amiral des flottes Dozel a ordonné d’attaquer la flotte de Tianem avec toutes les forces de Zeon. Mais c’était une fausse information pour duper l’EFSF, car le véritable objectif était de maîtriser la flotte de Revil. Cette information a été divulguée comme ils avaient prévu,.L’EFSF, qui a jugé que le Zeon n’attaquait pas le Loum, a sorti la flotte de Tianem. Ensuite, la flotte de Revel s’est hâtée de la rejoindre pour se préparer à la bataille, si bien que le Loum a été laissé sans défense. Une fois l'éloignement du Loum de la flotte de Tianem confirmée, le Zeon y a envoyé les forces spéciales de l'ordre en grand nombre, dirigées par le lieutenant Char Aznable. Ils ont détruit les baies des colonies de ce Side. Juste avant que la flotte de Zeon et celle de Tianeme ne s’engagent dans la bataille, la demande de secours de Loum est arrivée à l’EFSF. L’amiral Revil a été obligé d’y envoyer la moitié des flottes des généraux Wakkein et Cuningham. Au final, les forces militaires de Revil et celles de Zeon sont devenues presque égales. Pendant ce temps, les forces de Mobile Suits (Les grandes forces spéciales de l’attaque brusque) dirigées par le lieutenant Miguel Gia alias Black Tristar étaient sorties de la forteresse A Bao A Qu. Passés par la Lune, ils arrivaient à l'arrière de la flotte de Revil…

jeudi 28 septembre 2017

Une brioche sucre cannelle

Toutes les semaines, j’achète une grosse brioche à la boulangerie.
De retour chez moi, je la coupe en cinq et j'en mange un morceau par jour au déjeuner.

Aujourd’hui, lundi, le début de la semaine, je suis allé à la boulangerie comme d’habitude. Une femme que je n’avais jamais vue se tenait au comptoir. Ses cheveux étaient blonds, ses yeux bleus tombants donnaient l’impression qu’elle avait sommeil.
Sans réfléchir, je lui ai dit en indiquant la vitrine que j’aimerais acheter une brioche sucre cannelle et un bretzel gratiné. À ce moment-là, elle s’est accroupie. Je ne comprenais pas pourquoi elle devait s’accroupir alors que la brioche que je voulais était dans la vitrine, pas sur le sol. Elle a sorti un petit sac de papier. Je me suis rendu compte qu’elle allait mettre une petite brioche sucre cannelle dedans. Effectivement j’avais oublié d’ajouter l’adjectif ‘’grosse’’. J’aurais pu lui dire effectivement en lui adressant un sourire angélique ; « Non, mademoiselle, ce que je veux, c’est une grosse brioche, pas une petite. »
Toutefois je suis extrêmement introverti. Je suis si timide que je n’ai eu que quelques amis dans ma vie, et je les ai tous perdus de vue. (Ils sont peut-être morts. C'est triste).
« Ah, ah… », ai-je gémi comme le sans-visage dans ‘’Le voyage de Chihiro’’. Toutefois j’étais plutôt un sans-voix. Parce que j’ai un visage, ce que je manque, c’est une voix. Mais dans ma tête, je lui disais « Qu’est-ce que tu fais ! Je ne veux pas de petite brioche, merde ! Comment veux-tu que je coupe cette petite brioche en cinq et que j'en mange pendant cinq jours ? Je suis pas grand mais je ne suis pas une puce ! »
Si j'étais un personnage d'un roman de Dostoïevski, je me serais évanoui sur place.

Pendant ce moment, en cachette, la blonde aux yeux bleus tombants comme ceux du Général De Gaulle a mis une petite brioche sucre cannelle dans le petit sac de papier. Elle a ensuite mis un bretzel gratiné dans un autre sac de papier.
« Trois euros cinquante, s’il vous plaît, m’a-t-elle dit.
- Puis-je payer par carte ? » lui ai-je dit.
« Puis-je payer par carte ? »
Qu’est-ce que je dis !
« Puis-je payer par carte ? »
Ce n’est pas ce que je voulais lui dire !

J’ai payé trois euros cinquante et j’ai mangé la petite brioche sucre cannelle et le bretzel gratiné. C’étaient bons.

mercredi 27 septembre 2017

La Cathédrale



 Je marchais dans l'étroit escalier en colimaçon de la cathédrale. Dans l'obscurité, je ne voyais rien. Je faisais attention à ne pas glisser sur une marche. Quelques moments plus tard, une barrière par laquelle s'introduisait la lumière est apparue. Les autres bâtiments s'éloignaient en bas, les gens rapetissaient de plus en plus. De temps à autre, il y avait une sorte de graffiti qu'avaient laissé des gens de l'époque. J'ai pensé aux gens du passé qui avaient gravi les même marches et à la vue qu'ils avaient sans doute regardée. 

 Devant moi, Aurore continuait à monter. Contrairement à moi qui étais surpris de voir combien il était difficile d'accéder au sommet de la cathédrale, ses pas semblaient confiants et habitués. 
« Cette année, c'est la cinquième ou sixième fois que je monte.», m'a-t-elle expliqué plus tard. 
 En montant cet escalier qui me semblait infini, je me rappelais le film de Hitchcock, Vertigo. Bien que je l'avais regardé deux ou trois fois, je ne me souvenais pas des détails. Mais il y avait une scène où le héros qui souffre d’acrophobie gravit l'escalier en colimaçon d'une tour. Le cinéaste représentait la peur qu'il ressentait par un truquage unique, qui allongeait et raccourcissait brutalement la hauteur de l'escalier. Les hauteurs ne me terrifiaient pas autant mais c'est vrai que je ne me sentais pas bien à ce moment-là. Aurore s'est retournée vers moi quelques fois pour voir si j'allais bien. Bien entendu, j'avais déjà payé trois euros cinquante, j'avais déjà monté plusieurs marches. Je me disais que la fin ne devait pas être loin, si bien que rebrousser chemin était impensable. 

 Un certain moment plus tard, nous avons découché sur un court passage.
 « C'est fini ? ai-je dit d'un air content. 
- Non, il y en a encore.», m'a-t-elle dit. 
 À la fin de ce passage, un autre escalier en colimaçon nous attendait. Alors que j'avais vu d'autres visiteurs à l'entrée, nous étions toujours tout seuls. 

 D’après un livre japonais intitulé ‘’L’histoire de Strasbourg’’, de nombreuses célébrités avaient monté cet escalier en colimaçon ; Alexandre Dumas, Victor Hugo, Goethe etc. J’ai inconsciemment cherché les ombres de ces grands hommes qui avaient sans doute regardé le même paysage. Je me suis senti étrange comme si j’étais entre la mort et la vie. Je faisais une marche solitaire parmi les milliers d’ombres de morts. 

 Au bout d’un moment, nous sommes sortis sur un espace relativement large. Il y avait un bureau vide. Nous avons passé la porte. C’était le belvédère. 

 Nous étions tout de même fatigués et nous avions tous les deux la respiration courte. Avant de profiter du panorama de l’Alsace, nous nous sommes assis sur un banc pour nous reposer. Alors que nous étions seuls pendant que nous gravissions, maintenant plusieurs personnes se fascinaient pour le paysage.
 « C’est étonnant que les gens de l’époque aient construit un édifice si haut et magnifique, lui ai-je dit. Je n’ai aucune idée de la façon dont ils ont pu construire un bâtiment si haut. 
- Cette deuxième tour a été ajoutée plus tard. Il y a eu de nombreux morts pendant la construction, m’a-t-elle dit. Tu vois la balustrade ? C’est pour prévenir le suicide. Ça veut dire qu’il y avait des gens qui se sont suicidés d’ici. 
- Comme la Tour Eiffel. 
- Peut-être. »

 Nous nous sommes levés et nous avons regardé le paysage de Strasbourg qui nous était familier. Évidemment, la cathédrale était l’édifice le plus haut de Strasbourg. Aucun bâtiment ne s’en approchait. De cet endroit, tout semblait petit et bas. J’ai vu un avion laisser un sillage au loin. C'est la première fois que j’ai vu une traînée d’avion de si près. C’était le point de vue de Dieu. J’ai aperçu mon université (la faculté de droit était très facilement reconnaissable), le parlement européen et ses drapeaux multinationaux flottant.
 « Nous avons marché par-là. », lui ai-je dit en indiquant la route qu’on avait suivie du doigt.
 Au loin, la forêt noire marquait la frontière entre l’Allemagne et la France. L’Allemagne, qui me semblait si proche quand j’étais sur la terre, me paraissait beaucoup plus loin maintenant.

 J’ai regardé en bas. Les gens, minuscules comme des poupées pour les maquettes de trains, marchaient minutieusement. J’ai eu le vertige et j’ai reculé d’un pas. Je ne pourrais pas être un ange, me suis-je dit. Je préfère être une crapule qui rampe sur la terre.
 Sur les murs étaient gravés les noms de personnes qui avaient visité la cathédrale autrefois. C’était tous des noms que je ne connaissais pas. La différence des dates marquées m’a rappelé la longueur de l’histoire que la cathédrale connaît. Il y avait aussi des dates relativement récentes. Je ne me rappelle pas précisément mais il y avait le nom d’un ministre de la culture qui datait des années soixante-dix. J’ai demandé à Aurore si elle le connaissait. Elle a secoué la tête.

 Tout à coup, une phrase d’une nouvelle de Sôseki Natsume, ‘’La Tour de Londres’’ m’est venue à l’esprit. En 1900, sur ordre du ministère de l’éducation, un jeune écrivain, qui n’était qu’un professeur d’anglais à l’époque, était parti en Angleterre. Par rapport à Ogai Mori qui s’était parfaitement habitué en Allemagne et qui avait même une petite amie allemande (‘’La danseuse’’ est une histoire intéressante), la vie en Angleterre exacerbait la nervosité de Sôseki. Au final, une rumeur d’après laquelle Sôseki était devenu fou a circulé auprès des gens, il est finalement rentré au Japon en hiver un an après son arrivée. Sôseki écrit son impression sur la Tour de Londres comme suit ;


 "L’histoire de la Tour de Londres est la concentration de celle du Royaume-Uni. Le voile qui couvrait cette chose incertaine que l'on appelle le passé se déchire et ce que reflète la lumière illusoire sur le XXème siècle, c’est la Tour de Londres. Lorsque le courant du temps qui ensevelit tout reflue et quand un morceau de l’ère passée flotte dans l’époque contemporaine, il faudrait regarder la Tour de Londres. Le sang, la chair, le péché des hommes se cristallisent et ils sont laissés dans les chevaux, les voitures et les trains, c’est ce qu’est la Tour de Londres."

 L’image de la Tour de Londres qu’avait regardée Sôseki est tombé comme une plume sur celle de la cathédrale de Strasbourg qui se levait solennellement devant moi. J’ai eu l’impression que cet édifice dont la première construction date d’il y a environ mille ans connaissait tout ce qui se passait à Strasbourg, qu’elle l'absorbait et le reflétait comme un miroir. La cathédrale de Strasbourg est la convergence de l’histoire de la ville, la peinture qu'une volonté collective peignait jusqu’ici.

 Nous sommes sortis par l’autre porte, nous avons descendu l’autre escalier en colimaçon. Le paysage que je voyais de temps en temps par la barrière baissait petit à petit. La descente était plus simple que la montée. Après avoir passé un espace sombre, Aurore qui marchait devant moi a ouvert une porte et nous sommes sortis sur la terre. La terre me manquait beaucoup.
 Chez moi, j’ai fait une petite recherche sur internet pour voir si ce qu'Aurore m'avait dit était vrai, et j’ai trouvé cette archive datant de 1922. 
"Ce dernier lundi de pâques, la ville de Strasbourg a été le théâtre d’un suicide qui a profondément ému ceux qui en furent témoins. Une jeune Belge, arrivée depuis peu dans la ville, se rendit, ce jour-là, à la cathédrale et, malgré l’heure insolite-il était midi et demie- monta sur la plate-forme de la tour. Là, elle resta une heure environ à rêver. Son allure étrange intrigua les gardiens, mais, comme elle continuait à demeurer immobile, ceux-ci cessèrent de s’en occuper. Tout à coup, la jeune femme franchit la balustrade et se laissa tomber dans le vide. Son corps vint s’écraser sur le sol. On attribue cet acte de désespoir à une crise de neurasthénie. Depuis 40 ans, c’est le dixième suicide qu’on ait à enregistrer et qui se soit produit dans de telles conditions. Le dernier en date remonte à 1909."
 En gravissant l'escalier en colimaçon sombre de la cathédrale, n’avais-je pas croisé l’ombre de cette jeune femme sans nom ? L’image d’une femme désespérée qui vole dans le vide a surgit dans mon esprit et disparu comme un rêve.

mardi 26 septembre 2017

''Oshaka-shama'' RADWIMPS



On va tuer les corbeaux, ils prolifèrent
Il faudrait massacrer également des singes, il y en a trop
Mais le nombre de pandas a diminué, il faudrait l’augmenter
L’humanité est une exception, on peut se multiplier sans limites

Nous prions toujours Dieu
Mais sans se rendre compte,
L’humanité elle-même était devenue Dieu
Pour qui se prend-t-elle ?

Je ne l’ai jamais vu
Mais il est partout dans les peintures
Et d’après ce qu’on me dit,
Il a l'apparence d’un homme

Soit une coïncidence, soit la concordance du destin ou un croquis incorrect
Par-ci, par-là, ici ou là ?
C’est quoi, ce bordel Da Vinci !

Que l’incarnation existe ou pas, ça change quoi ?
Que je m’incarne ou pas, peu importe.
L’homme est toujours égoïste.
Il réclame qu’il y a encore un supérieur alors qu’on est déjà au sommet de la chaîne agro-quelconque.

Si j’étais un Dieu et si je pouvais tout décider
Je ne créerai pas ce monde en sept jours
Je mettrai beaucoup plus de temps, je préparerai un projet plus raffiné
Parce que quelqu’un l’avait créé à la hâte, il avait coupé, collé, créé, détruit, augmenté, diminué. Après avoir diminué il a augmenté et a de nouveau diminué
Tu veux savoir pourquoi ?
Tu mets le point d’interrogation alors que tu le sais déjà ;
« Dis-moi s’il te plaît. Pourquoi ? »

Parce qu’on est con, l’être humain.
Tu le sais déjà, non ? Je le savais au moins.
Il vaut mieux qu’il disparaisse pendant que je compte un, deux, trois.
C’est parce que
L’idiotie est une maladie incurable, alors réfléchir ne sert à rien.
Je vais espérer sur l’incarnation mais alors qu’est-ce qu’on va faire de ce bas monde ?
Vas-y, faisons des con + neries. En bref, faisons des conneries.
Ensuite, composons tri et che. Ferons donc de la triche.
C’est foutu. C’est foutu mais ce n’est pas fini.
On abandonne tout ça mais après que doit-on faire ?
Mais toutefois néanmoins comment se débrouille-t-on ?
Quoi que je fasse, on me dira que tout ce que je fais est en vain.
Alors qu’est-ce que dois-je faire ? Où dois-je aller ?
Que je sois là ou que je ne sois pas là, si je ne peux aller nulle part, où dois-je me diriger ?

Que l’incarnation existe ou pas, ça change quoi ?
Que je m’incarne ou pas, peu importe.
Que j’aille au paradis ou aux enfers, ça change quoi ?
On a d’autres chemins à part celui d’au-dessus et d’au-dessous.

jeudi 21 septembre 2017

''Order Made'' RADWIMPS



Quelqu’un m'a sans doute demandé avant ma naissance
 « Que préférerais-tu connaître, l'avenir ou le passé ? »
et j'ai dû choisir le passé, car je préférais être quelqu’un de gentil plutôt que quelqu’un de fort.
Pour comprendre ce qu’est « le souvenir ».

Cette personne m’a sans doute demandé ;
« Je te donnerai deux bras, deux jambes, deux bouches, deux oreilles, deux yeux, deux cœurs, deux seins et deux trous de nez. C’est bien, n’est-ce pas ?
Mais je lui ai dit ;
« Je voudrais avoir juste une bouche. »
Pour être seul à ne pas me disputer
Pour n'embrasser qu'une seule personne.

Je veux oublier mais je n’y arrive pas
Comment appelle-t-on ce sentiment ?

Cette personne qui avait l’air un peu mécontente s’est remise à parler ;
« Je vais mettre deux cœurs des deux côtés de ta poitrine, parce que c’est l’organe le plus important. C’est bien, n’est-ce pas ? »
Je lui ai encore dit ;
« Je suis désolé mais je n’ai pas besoin d’un cœur droit. Je m’excuse d’être exigeant. »

Quand j’aurai quelqu’un de précieux, et que je la serrerai contre moi, j’aimerais entendre nos deux cœurs battre dans nos poitrines,
À gauche le mien, et à droite, le tien ;
à gauche, le tien et à droite, le mien,
parce que seul, on est incomplet.
Comme ça, on n’aura pas besoin de vivre seul

Je veux oublier mais je n’y arrive pas
Comment appelle-t-on ce sentiment ?

On se sent agité en même temps nostalgique
Comment appelle-t-on ce sentiment ?

« Au fait, tu veux que je t’ajoute l’option ‘’larmes’’ ?
Ce n’est pas obligatoire.
Il y en a qui préfèrent ne pas en avoir.
Qu’est-ce que tu veux ? »
Je lui ai dit que je préférais être quelqu’un de gentil plutôt que quelqu’un de fort,
Pour comprendre le sens de ‘’précieux’’

« Alors en l’occurrence,
Choisis ton goût de larmes préféré.
Acide ou salé ?
Piquant ou sucré ?
Tu peux choisir ce que tu veux.
Que préfères-tu ? »

« J'exauce tous tes souhaits.
S’il te plaît, lève ta tête mouillée de larmes.
Montre-moi de quoi tu as l'air.
Tu peux être fier de toi. »

« Je vous remercie du fond du cœur.
Vous m’avez vraiment aidé.
Euh, puis-je vous poser une seule question ?
On s’est déjà vus ? »

dimanche 17 septembre 2017

Creedence Clearwater Revival ''Have You Ever Seen The Rain?''(和訳)



ずっと昔に誰かが言っていた
嵐の前は必ず静かになるんだ、と
俺は知っていた
何度かそういうことがあったから
そして嵐が去ったら、
晴れなのに雨が降るんだ、と
俺は知っていた
滝のように降り注ぐ光輝くあの雨のことを

ねぇ、あの雨を見たことがあるかい?
ねぇ、君もあの雨を見たかい?
晴れの日にざあざあ降るんだ

昨日、いや、それよりも前から
太陽は冷たく雨は激しい
俺にはわかっていた
ずっと前からこうだったから
そしてこれからもそうだろう
速くなったり遅くなったりしながら、いつまでも止むことはない
俺にはわかる
誰にも止められないんだって

ねぇ、あの雨を見たことがあるかい?
ねぇ、君もあの雨を見たかい?
晴れの日にざあざあ降るんだ

Someone told me long ago
There's a calm before the storm,
I know;
It's been comin' for some time.
When it's over, so they say,
It'll rain a sunny day,
I know;
Shinin' down like water.

I want to know, have you ever seen the rain?
I want to know, have you ever seen the rain?

Yesterday, and days before,
Sun is cold and rain is hard,
I know;
Been that way for all my time.
'Til forever, on it goes
Through the circle, fast and slow,
I know;
It can't stop, I wonder.

I want to know, have you ever seen the rain?
I want to know, have you ever seen the rain?
Comin' down on a sunny day?
Yeah!

vendredi 8 septembre 2017

''Holiday from real'' Jack's Mannequin(和訳)



あんた痩せすぎ
病気なんじゃないのって女友達が言うんだけど、
なんで女の子っていつもこうなんだ?
この子が車貸してくれるから、
これでようやくヴェニスのレズビアンカップルからクスリが買える


カリフォルニアの夏って最高だ
髪も伸びてきた
知るかクソ
これが俺の生き方なんだ

でも俺のこと信用してくれるんなら、
毎日が現実逃避のホリデイだ
週末は太陽の下、
脳みそもフライにしちゃって、
最高だろ?

でもそれも終わったら
また新しい年の始まりだ

今日は仕事探してるんだけど
俺はドアの向こうでぐるぐる回るだけ
眼鏡かければ誰も俺だってわからないだろうし、
考えたこともなかったけど
お前ん家に転がり込むのもよさそう
でも家賃は高いし、
ロスは気楽だし

でもそんなこと考えたって仕方ないか
絵葉書もそのうち読む
知るかクソ
これが俺の生き方だ

でも俺のこと信用してくれるんなら、
毎日が現実逃避のホリデイだ
週末は太陽の下、
脳みそもフライにしちゃって、
最高だろ?

ねぇ、マドレーン。
今日も綺麗だね。
そのセーター気に入ってるんだろ?
暇なのってつらいよね

遅刻の言い訳には
安ワイン飲んで酔っ払ってたって言えばいいや

面倒くさいことになっても
なかったことにしちゃおうや

でも俺のこと信用してくれるんなら、
毎日が現実逃避のホリデイだ
週末は太陽の下、
脳みそもフライにしちゃって、
最高だろ?

そんで友達には嘘つくんだ。
こっちは本当に楽しいって。
全部終わったら、
また来年戻ってくるよ

She thinks I'm much too thin
She asks me if I'm sick
What's a girl to do with friends like this
She let's me drive her car
So I can score an eighth
From the lesbians
Out west in Venice

Oh-oh-oh
California in the summer
Ah-ah-ah
And my hair is growing long
Fuck yeah we can live like this

But if you left it up to me
Everyday would be a holiday…
From real
We'd waste our weeks beneath the sun
We'd fry our brains and say its so much fun…
Out here

But when its all over
I'll come back for another year

I look for work today
I'm spilling out the door
Put my glasses on,
So no one sees me
I'd never thought that
I'd be living on your floor
But the rents are high
And L.A. easy

Oh-oh-oh
It's a picture of perfection
Ah-ah-ah
And the postcard gunna read…
Fuck yeah we can live like this
We can live like this

But if you left it up to me
Everyday would be a holiday…
From real
We'd waste our weeks beneath the sun
We'd fry our brains and write its so much fun…
Out here

Hey Madeline
(Hey Madeline)
You sure look fine
(You sure look fine)
You wore my favorite sweater
Being bored was never better
A safety buzz
Some cheap red wine
Oh the trouble we can get in
So let's screw this one up right

But if you left it up to me
Everyday would be a holiday…
From real
We'd waste our weeks beneath the sun
We'd lie, and tell our friends its so much fun…
Out here
But when its all over
I'll come back for another…
But when its all over
I'll come back for another year

''Fake Plastic Trees'' Radiohead (和訳)


プラスチック製の土に生えてる
中国製のゴムの植物に
緑のプラスチックのじょうろで水をやる

何もかもどうでもよくなった彼女が
ゴムだらけの街で、
ゴム野郎から買ってきた

もうつかれたよ
もうだめなんだ
いい加減にしてくれよ
ほんとうにうんざりしたんだ

一緒に暮らしてる男は壊れてる
後はボロボロに崩れて燃え尽きるだけの
ヒビ割れたポリスチレン野郎だ

ある男は80代の女の子たちに整形手術をしてたけど
ついに重力には勝てなかった

もうつかれたよ
もうだめなんだ
いい加減にしてくれよ
ほんとうにうんざりしたんだ

でも彼女は本当みたいに見える
本当みたいな味がする
僕のプラスチック製の恋人だ

でも正直言ってもう限界
天井を突き抜けて
ぐるぐる回りながらどこまでも飛んでいける気がする

もうへとへとだよ
もうつかれたよ
ほんとうにうんざりしたんだ
もうだめなんだ

いつでも好きなときに
自分の望む人間になれたらいいのに
君が望むような人間になれたらいいのに


A green plastic watering can
For a fake Chinese rubber plant
In the fake plastic earth

That she bought from a rubber man
In a town full of rubber plans
To get rid of itself

It wears her out
It wears her out
It wears her out
It wears her out

She lives with a broken man
A cracked polystyrene man
Who just crumbles and burns

He used to do surgery
For girls in the eighties
But gravity always wins

And it wears him out
It wears him out
It wears him out
Wears him out

She looks like the real thing
She tastes like the real thing
My fake plastic love

But I can't help the feeling
I could blow through the ceiling
If I just turn and run

And it wears me out
It wears me out
It wears me out
It wears me out

And if I could be who you wanted
If I could be who you wanted
All the time
All the time