La Cathédrale Notre-Dame a brûlé. L’empereur a abdiqué. Mon semestre s’est achevé. Mes trois ans de ma licence se sont terminés. Je pensais que lorsque j’aurai terminé mon dernier examen, tout le monde (les professeurs, les étudiants, les animaux de la forêt noire, les prêtres, les nettoyeurs) m’attendrait à la sortie de l’amphithéâtre, et qu’ils m’acclameraient en faisant claquer des pétards, en sifflant, parce que c'est souvent comme ça dans le dernier épisode d'un animé, mais en fait, non. Personne ne m’attendait. C’était comme si un film se terminait dans un cinéma vide sans que personne ne le sache.
Ces trois années m'ont semblé à la fois courtes et longues. Je peux me souvenir de certains cours, et d’autres, non. Le moment le plus dur était bel et bien la première année. Je venais de débarquer du Japon. La première inscription pédagogique que l’on devait effectuer sur place était chaotique, et on ne pouvait pas vraiment choisir ses cours car seuls les codes étaient indiqués et pas le contenu. Ainsi, je suis tombé sur un cours de littérature française qui ne m’intéressait pas du tout Le résultat de ma première dissertation était catastrophique, et le cours de phonétique était incompréhensible. C’était comme si je me noyais dans une immense piscine. Toutefois, j’ai terminé ma première année avec de plutôt bonnes notes parce que j’avais travaillé d’arrache-pied. La deuxième année, je m’ennuyais. Je savais maintenant comment les cours et les examens s’organisaient en France. La plupart des cours ne m’intéressaient toujours pas. Le cours de littérature française que j’avais choisi était toujours si ennuyeux que j'aurais encore préféré observer des fourmis qu'aller à cette séance de torture de deux heures. La deuxième année, bien que j’aie souffert moins qu’à la première année, je l’ai terminée avec une moyenne un peu plus basse à cause du manque de motivation. Cette année, les cours me semblaient plus faciles qu’en première année et deuxième année, ou simplement je me suis habitué à la vie universitaire. Du moins, je ne me noyais plus. Je nageais plutôt aisément. La dissertation en trois grandes parties qui m'avait torturé quand j’étais neuveau, était devenue une habitude. Les cours de littérature que je détestais d’habitude alors que je suis en lettres, étaient plutôt intéressants cette année. Est-ce une fin heureuse ou une fin malheureuse ? Sans doute ni l’une ni l’autre car ce film dure encore.
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