samedi 25 février 2017

''Apocalypse now'' et ''Au cœur des ténèbres''

''Au cœur des ténèbres'' est un roman culte de Joseph Conrad.
Malgré la simplicité de l'histoire, il est difficile de disserter sur cette oeuvre énigmatique.
Le mystère de celle-ci nous intrigue et attire de nombreux lecteurs depuis la nuit des temps, en traversant les lieux et les ères.
Un jeune homme anglais, employé par une entreprise coloniale, s'embarque sur un bateau dans un état déplorable, avec la mission de rendre visite à un homme mystérieux qui se cache au fond de la jungle.
La plupart des lecteurs ont sans doute du mal à saisir le fond du récit.
On a l'impression qu'une énigme insaisissable s'ancre silencieusement en nous.

L'auteur de ''Au cœur des ténèbres'', Joseph Conrad.
Ce portrait me rend inquiet d'une certaine manière.


Cette oeuvre a attiré quelques grands cinéastes à l'instar d'Orson Welles et de Stanley Kubrick.
Ils ont tenté de l'adapter pour un film mais malheureusement ce projet n'a jamais abouti.
Finalement, c'est Francis Coppola qui l'a réalisé sous le titre de ''Apocalypse now''.

''Apocalypse now'' (1979)

Après avoir lu ''Au cœur des ténèbres'', j'ai tout à coup voulu revoir ce film.
Je l'avais déjà vu lorsque j'étais lycéen.
(Comme je n'avais pas d'ami, je tuais le temps en dévorant de nombreux films)
Mais je ne me souvenais pas de grand chose.
Tout ce dont j'ai pu me souvenir était le fait que ce film était relativement long et la scène où un hélicoptère américain massacrait les pauvres Vietnamiens.
C'est surtout la fin qui restait brumeuse dans ma tête.
J'ai tapé le titre du film sur Google, j'ai éteint la lumière de ma chambre, je me suis assis devant l'écran.
Le film a commencé avec une chanson langoureuse des Doors.
Au fur et à mesure que l'histoire avançait, ma mémoire se ravivait petit à petit.
Coppola avait changé quelques éléments.
La différence la plus remarquable était le changement de lieu et d'époque.
Dans l'oeuvre originelle, l'histoire se passe au Congo à l'époque de la colonisation.
Dans la version cinématographique, l'histoire est restituée au Vietnam durant la guerre du Viêt-nam.
Le courant majoritaire du récit est identique(Le capitaine Willard s'est vu confié par l'armée américaine la mission de s'introduire dans la jungle pour exécuter le colonel Kurtz qui avait complètement perdu la raison), mais quelques événements qui ne sont pas dans le livre apparaissent dans le film.(le personnage excentrique du lieutenant-colonel Kilgore ''I love the smell of napalm in the morning'', la scène des play-mates, et celle du dîner avec des colons français).
Je pense personnellement que ce film est l'interprétation intime du cinéaste.
(Il y aura des gens qui ne seront pas d'accords)
Lorsque je l'ai vu pour la première fois, je n'ai honnêtement pas compris ce que celui-ci voulait dire.
Mais cette fois je l'ai vraiment apprécié.
J'ai pu mieux le comprendre après avoir lu ''Au cœur des ténèbres''.
Le film avait bien fait resurgir l'ambiance énigmatique et lourde du roman.
''Au cœur des ténèbres'' est un roman sensoriel.
Les ténèbres d'une Afrique inconnue couvre le cœur du lecteur comme des nuages néfastes d'été.
J'ai également apprécié le goût musical du cinéaste.
Parmi les morceaux soigneusement choisis, celui qui était le plus percutant tout au long du film était ''The end'' des Doors.

This is the end, beautiful friend 
This is the end, my only friend, the end 
Of our elaborate plans, the end 
Of everything that stands, the end 
No safety or surprise, the end 
I'll never look into your eyes, again

La méfiance absolue et la mélancolie diabolique de Jim Morisson faisait un écho avec l'obscurité de la jungle du Viêt-nam.

Mais la fin et la scène du dîner avec des colons français m'ont moins plu.
Tout simplement parce qu'elles étaient trop longues et ennuyeuses.
Au début, le visage de Kurtz (Marlon Brando) était dissimulé par l'obscurité mais plus tard, il a été dévoilé sous le soleil.
C'est dommage car j'ai eu l'impression que le mystère et les ténèbres de Kurtz ont été perdus à ce moment précis.
La scène des colons français a été rajoutée plus tard dans ''la version complète,
Celle-ci est majoritairement consacrée à critiquer l'inintelligence des États-Unis.
Elle dure assez longtemps et elle me semble superflue.
Alors, si vous êtes intéressé par ce film, je vous conseillerais ''la version incomplète''
Or, j'ai aimé la scène où les soldats ont couché avec deux playmates.
Je pense que cette scène a été la seule parenthèse féminine du film car le reste était exclusivement un monde masculin.
Le monologue d'une playmate a surtout résonné dans ma tête.
''Le fait d'être Miss playgirl de l'année a été l'expérience la plus solitaire que je n'aurais jamais imaginé....''
C'est bizarre, n'est-ce pas ?
Ces deux jeunes prostituées étaient aussi déréglées d'une certaine manière par la folie de la guerre.

Lorsque le film s'est terminé, il était cinq heures du matin.
Il restait encore quelques heures avant le lever du soleil.
Je me suis inquiété si j'allais faire un cauchemar dans lequel je serais décapité comme Jay Hicks.
Lorsque je me suis réveillé, je me suis rendu compte que je n'avais eu aucun rêve, que de l'obscurité dans ma tête, comme si elle était remplie de paille

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