lundi 20 mars 2017

Le film ''La Révolution française ; Les années lumières, les années terribles''



Ce film dure pendant six heures. 
La première partie est nommée ''Les années lumières'', la seconde partie, ''Les années terribles''. Ce long film couvre presque tous les événements historiques de la Révolution française depuis la prise de la Bastille jusqu'à la chute de Robespierre. 
Ce que j'ai apprécié avec ce film, c'est le fait que les deux cinéastes ont tenté de rester le plus neutre possible. 
Si bien que le film est réaliste sans enjolivement ni interprétation subjective.
J'ai eu la sensation que je regardais Paris en 1789 par le trou d'une serrure.
La Révolution française est attirante parce que le destin de gens s'entrecroise et vole comme le dernier feu d'artifice de l'été. 
La plupart d'entre eux, s'ils étaient nés dans une autre époque, auraient eu une vie différente. 
Louis XVI aurait pu mener une vie tranquille comme étant le roi de la bonté. 
Les cheveux de Marie Antoinette ne seraient pas devenus tout blancs. 
Robespierre aurait fini sa vie en tant qu'excellent avocat. 
Même les gens inconnus qui sont morts et enfouis sous un épais voile de l'histoire auraient aussi vécu différemment.

Maximilien Robespierre était un homme de parole. 
Doté de son intelligence et de son éloquence de naissance, il a d'abord commencé sa carrière comme avocat. Il est ensuite devenu député et quand il s'en est rendu compte, il était devenu l'un des premiers dictateurs de l'humanité.
C'était quelqu'un de progressiste et humaniste (au moins, au début). 
En France, la guillotine a fonctionné pour la dernière fois en 1977, elle a finalement été abolie avec la peine capitale sous le gouvernement de François Mitterrand en 1981.(La France est l'un des derniers pays européens qui l'a abolie. Même à l'époque, environ soixante pour-cent de la population était favorable à la peine capitale) 
Mais Robespierre avait déjà réclamé l'abolition de la peine de mort en 1791. 
On peut encore lire ce discours sur Internet. 
La vivacité de cette harangue m'étonne.
 
''Mais la société, quand la force de tous est armée contre un seul, quel principe de justice peut l’autoriser à lui donner la mort ? Quelle nécessité peut l’en absoudre ? Un vainqueur qui fait mourir ses ennemis captifs est appelé barbare ! Un homme qui fait égorger un enfant, qu’il peut désarmer et punir, paraît un monstre ! Un accusé que la société condamne n’est tout au plus pour elle qu’un ennemi, vaincu et impuissant ; il est devant elle plus faible qu’un enfant devant un homme fait.''
 

Si on m'avait dit que ce discours avait été écrit la veille par un homme politique quiconque, je l'aurais cru.

Cependant, plus tard depuis le trône du tribunal révolutionnaire, il a envoyé plus de deux milles personnes à l'échafaud. (Certains spécialistes disent qu'il y en avait encore plus). 
Dans le film, le jour de l'exécution de Danton, Robespierre est resté dans sa pièce dont touts les volets étaient fermés et dans la pénombre il méditait sur quelque chose. 
Une servante ou la propriétaire de sa pension lui avait proposé de les ouvrir mais il a refusé cette proposition d'un ton tranchant.
Il y a une anecdote célèbre où lorsque Louis XVI a visité le Lycée-Louis-le-Grand après son couronnement de Reims, Robespierre dans sa jeunesse s'était mis à genoux devant le roi en tant que représentant de tous les élèves et il lui avait adressé des félicitations en latin sous la pluie.
À ce moment-là, une moindre idée avait-elle traversé son esprit pour faire exécuter cet homme un jour ?
Il y a une scène qui s'est gravée dans ma mémoire. J'ai oublié si c'était le Palais des Tuileries ou le château de Versailles ou une auberge où ils étaient restés une nuit lors de la fuite de Varennes ; C'est le bâtiment où était la Reine qui fut soudainement entouré d'une foule surexcitée. 
Par une fenêtre, elle a vu danser la tête d'une femme décapitée. 
En réalité, c'était une tête qui se balançait au bout d'une pique. 
Elle a failli s'évanouir. 
Peut-être avait-elle reconnu son visage dans la tête de cette femme inconnue dont les yeux la fixaient.
Le 27 Juillet en 1794, l'homme de parole a perdu ses mots. 
Les députés et les citoyens qui ne supportaient plus la Terreur ont renversé les pouvoirs de Robespierre. 
Lui et ses partisans ont fui dans l'hôtel de ville de Paris. 
Comme son armée (dont le général était complètement ivre) attendait son ordre pour intervenir, s'il l'avait voulu, il aurait pu réprimer la révolte. 
Mais il ne voulait pas être appelé dictateur. 
Il ne devait pas comprendre pourquoi il était appelé tyran.
''Je me battais toujours pour la République, je me dévouais toujours à la réalisation de l'idéal de la Révolution et j'étais toujours à côté des opprimés...''
Durant l’invasion des soldats de l'Assemblée, Robespierre s'est grièvement blessé la mâchoire. Le corps de son ami fidèle, Le Bas, qui s'était suicidé avec un pistolet créait une mare de sang sur le sol.
On ne sait toujours pas comment il s'est blessé au menton. 
Les deux hypothèses principales sont les suivantes ; 1. Il a simplement échoué dans sa tentative de suicide (mais cette hypothèse me semble bizarre. Quand on se suicide, on ne tire pas sur son visage. Sa main tremblait-elle ? ). 
2.Il avait reçu une balle qu'avait tiré un soldat. 
Alors, comment cette scène était-elle dépeinte dans le film ? 
Dans le tumulte, un soldat s'était jeté sur son dos, et dû à son élan de ce saut brusque, au moment où Robespierre était tombé sur le sol, il avait tiré avec son pistolet par accident et la balle l'avait touché au menton. 
En tous cas, il ne pouvait plus rien dire. 
Dans le film, Robespierre blessé a été allongé sur une table, Saint-Just qui le regardait avec une certaine compassion mélangée au mépris, en jetant un coup d’œil sur l'affiche des droits de l'homme, a murmuré ''Au moins, nous avons fait quelque chose...''
Le lendemain, au tribunal révolutionnaire, le magistrat Fouquier-Tinville, qui exécutait de nombreuses peines de mort selon les instructions de Robespierre, a prononcé à son encontre la peine capitale. (Lui-même a été guillotiné plus tard)
Vers dix-huit heures, Robespierre est monté sur l'échafaud de la place de la Révolution auquel il avait envoyé des milliers de personnes. 
Comme il avait ressenti le besoin de l'exécution du roi pour mettre fin à l'ancien régime, les citoyens ont eu besoin de sa mort pour terminer la Révolution. 
La chute de sa tête était la cloche qui annonçait la fin de la Terreur.

Une Strasbourgeoise qui regardait la scène par hasard, a pris à la dérobée la tête de Robespierre qui se trouvait avec d'autres têtes dans le chariot. 
Dans son atelier, elle a secrètement créé son masque mortuaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire