Je ne sais
pas combien de dissertations j’ai écrit depuis que je suis entré à
l’université. J’en ai écrit beaucoup, mais je ne me souviens plus de ce que
j’ai développé dedans. Une fois, dans un sujet de dissertation où on interrogeait
sur l’utilité de la littérature, j’ai écrit que les livres sont essentiellement
faits de papier de sorte qu’on peut en faire des origamis. C’est la seule chose
dont je me souviens. Je ne sais pas où toutes ces dissertations que j’ai rédigées
sont allées après être passées aux mains des professeurs. Certains enseignants
proposaient de rendre aux étudiants leurs dissertations. Je suis allé récupérer
mes copies uniquement lorsque je savais d’avance que j’avais de bonnes notes
(c’était plutôt rare), sinon je les ignorais. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait
de mes dissertations. Peut-être en ont-ils fait un ragoût et les ont mangées. Certains
ont peut-être encadré ma dissertation et l’ont accrochée au mur. Peut-être d’autres
l’ont-ils jetée à la poubelle ou bien mes œuvres imparfaites dorment-elles
toujours dans leur bureau. C’est ainsi que tout en préparant les quelques examens
qui me restent à passer, je pense aux dissertations que j’ai écrites jusqu’ici.
Ces derniers
temps, je me sens fatigué. Parce que j’ai des examens et que je dois apprendre
par cœur les titres de livres que je ne lirai sans doute jamais. Parce que je
cherche un logement pour ne pas dormir dans la rue à partir de l’année
prochaine. Parce que j’ai passé le TOEIC. Parce que je postule à plusieurs
masters. Parce que je ne veux pas me lever tôt le matin. Dans mes rêves, je
parle souvent avec un chat.
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