Pendant le cours d’anglais, j’ai un
peu discuté avec un autre étudiant. Il s’appelle Pierre et étudie le théâtre.
Avec ses yeux clairs, il ressemble un peu à David Hemmings dans « Blowup »
d’Antonioni. La semaine dernière, Pierre m’avait demandé de lui prêter un
stylo. « Prends-tu cours avec l’ordinateur ? », lui ai-je dit. « Je ne prends
pas de cours », m’a-t-il répondu. En effet, ce jour, il n’avait rien sur lui.
Il n’avait même pas de sac, et j'ai cru ce qu’il m’a raconté. Aujourd’hui,
Pierre avait un sac noir. « Tu as commencé à prendre des cours », lui ai-je
dit. « J’ai commencé à faire semblant de prendre des cours », m’a-t-il dit.
Nous avons discuté un peu sur les livres que nous avions choisis pour le cours.
Il avait choisi une pièce de théâtre. J’avais choisi « Animal Farm » de George
Orwell. J’avais choisi ce livre pour deux raisons. 1 : il est court. 2 : J’aime
George Orwell. Mais Pierre n’aimait pas George Orwell. Il avait lu « 1984 ». Ce
récit lui a paru trop pessimiste, et déprimant. « C’est à peu près la même
chose, non ? », m’a-t-il dit en indiquant du doigt « Animal Farm ». « En effet
», ai-je dit. « 1984 » parle d’un futur proche, d’une nation qui est régné par
une partie politique totalitaire qui impose leur idéologie à son peuple, en déformant
l’histoire et la vérité. « Animal Farm » parle d’une ferme d’animaux, comme
l’indique le titre. Dans une ferme, des animaux sont maltraités par un être
humain, Monsieur Jones. Un jour, un vieux cochon, appelé Major, avant de
mourir, fait un discours devant tous les animaux et les convainc qu’ils ne doivent
pas se laisser assujettir par l’homme. Major meurt quelques jours plus tard, et
un jour, guidés par les deux cochons les plus intelligents, Snowball et
Napoleon, tous les animaux se révoltent contre Monsieur Jones, et parviennent à
chasser leur maître. Par la suite, ils décident de créer une « Ferme d’animaux
» où tous les animaux peuvent mener une vie heureuse. Au début, ce projet
marche bien, mais petit à petit, le cochon Napoleon commence à se comporter
comme un dictateur, et les autres animaux sont de nouveau maltraités. C’est un
« heart warming story ».
Pendant que nous parlions de George
Orwell, notre professeure est entrée dans la salle, et elle nous a distribué
les photocopies d’une critique littéraire, rédigée par une certaine Michiko
Kakutani, parue sur New Yorker. Pierre et moi avons tout de suite réalisé qu’il
s’agissait d’une critique sur « 1984 » de George Orwell.
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