J’ai eu envie de faire des bulles de savon en regardant des gens
fumer à l’université. Ils mettent des cigarettes à leur bouche, et expirent de
la fumée blanche, et finalement, ornent le sol de leurs mégots. Quand j’étais
au collège, Saitô-kun, un peu voyou, m’avait donné une cigarette dans un parc.
J’avais un peu froncé les sourcils pour faire du genre et l’avais allumé. L’instant
suivant, je toussais comme un asthmatique. Je m'étais brossé les dents et
j'avais sucé des bonbons chez moi, mais le goût de l’odeur corporelle d’un
homme d’un certain âge restait dans ma bouche. Je ne peux donc pas fumer. En
revanche, je peux faire des bulles de savon. Je peux mettre une paille dans ma
bouche et souffler des bulles transparentes qui s’envolent vers le ciel. Je
suis donc allé au Rivetoile aujourd’hui pour en acheter. Je suis d’abord entré
dans un magasin de jouets. Un homme gros qui n’est apparemment pas très motivé
pour son travail, errant de rayon en rayon m’a dit : « Bonjour Monsieur ». Je
me suis promené dans le magasin en faisant semblant de chercher un jouet pour un
neveu qui n’existe pas. Il y avait beaucoup de poupées effrayantes pour les
filles et Lego qui m’attire mais trop cher. Cependant, je n'ai pas trouvé de bulles de savon. Je suis
resté longtemps devant le rayon de peluches pour chercher un ami à mon ourson
Talleyrand. Une peluche de manchot aussi grosse qu’un enfant m’a attiré. J’ai
eu l’impression qu’elle voulait que je l’amène chez moi, mais finalement je
suis sorti sans rien acheter.
Ensuite,
je suis allé au Leclerc. Leclerc du Rivetoile est grand, de sorte qu’on peut y
trouver des bulles de savon. Au rayon de jouets, j’ai enfin trouvé des bulles
de savon, vendues à un euro quatre-vingt-neuf. Sur le paquet, il est imprimé «
Wonder kids – parce que je suis déjà un héros – », et que ce jouet est interdit
aux enfants de moins de trois ans. Je ne comprends pas trop à quoi renvoie «
parce que je suis déjà un héros ». C’est un peu dommage qu’il soit petit, on dirait que c'est pour les enfants, mais
je l’ai acheté car il n’y en avait pas d’autre.
Au
Rivetoile, des policiers et des militaires faisaient une sorte d’exposition.
Ils mettaient des brochures sur des tables et expliquaient quelque chose aux
citoyens. J’ai regardé la démonstration d’un policier et d’un chien. Le
policier, grand et musclé, expliquait comment le chien pouvait être utile pour
neutraliser un terroriste. S’il disait « jambe ! », le chien se mettait entre
les jambes de son maître. L’animal semblait aussi comprendre d’autres mots. Je
suis sûr qu’il comprend le français mieux que moi.
Une
moto de la police française était aussi exposée. J’ai un peu été étonné que ce
soit une Yamaha. Je croyais que les motos de la police française étaient
françaises. J’étais déçu. Chez moi, j’ai cherché par curiosité la marque des motos
de la police japonaise. Il semble que le Japon ait adopté les Yamaha du même
modèle à partir de 2014, mais ils ont longtemps utilisé des Honda. Chaque fois
que je vois des produits japonais à l’étranger, je me jure de laisser quelque
chose de mon vivant, mais ce désir n'a jamais duré plus de vingt-quatre heures.
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