Ce matin, je me suis levé à
huit heures bien que je n’aie pas eu cours, pour aller à un atelier de
français. Cette fois, je suis allé à un atelier du niveau C1. J’ai attendu que
les étudiants de l’atelier précédent sortent de la salle de cours. Lorsque j’y
suis entré, deux femmes, une blonde et une châtaine, aussi jeunes l’une que
l’autre, étaient en train de discuter. En regardant la scène, je me suis dit
sans raison particulière que la blonde était prof et la châtaine, étudiante.
Peu après, la blonde a remercié l’autre et elle est partie. La prof était la
châtaine.
Elle
était jeune et semblait avoir à peu près le même âge que moi. Elle était
enrhumée. Elle était légèrement enrouée et elle se mouchait de temps en temps.
Quelques instants plus tard, une autre femme souriante au teint un peu sombre
nous a rejoints. C’était une Péruvienne. La prof nous a donné la liste des
étudiants inscrits sur laquelle ne figuraient que deux noms. L’un était le
mien, l’autre était celui de la fille.
L’enseignante
nous a demandé de débattre sur différents sujets qu’elle allait nous donner.
Avant de commencer le débat, nous avons vérifié quelques mots utiles dans une
discussion, comme « Je pense que… », « Je crois que… », « Tu as raison ». Elle
nous a demandé si nous avions des idées de phrases semblables. Comme la
Péruvienne s’est mise à citer des exemples, je me suis aussi hâté de chercher
ce genre de phrases dans mon esprit. À ce moment-là, je me suis souvenu d’une
vidéo qu’un ami m’avait montrée récemment. Dans cette vidéo, lors d’un débat,
un certain Alain Finkielkraut s’échauffait et criait à son interlocuteur «
Taisez-vous ! Taisez-vous ! ». J’avais adoré cette vidéo et l’avais regardée
plusieurs fois. Sa voix criant « Taisez-vous ! Taisez-vous ! » résonnait dans
ma tête. Je me suis également rappelé qu’en vociférant ces mots, il avait
réussi à faire taire son adversaire, ce qui montrait que cette formule magique
a pour effet d’étouffer les avis que l’on ne veut pas entendre. Mais je n’ai
pas suggéré à l’enseignante « Taisez-vous ! » parce que mon éducation japonaise
m’a appris à me taire dans certaines situations. J’ai dit humblement « En bref
» et rien de plus.
Ensuite,
la Péruvienne et moi avons débattu sur différents sujets comme « Homme ou femme
? » ou « Livre ou film ? ». Finalement. nos propos ressemblaient plus à une
discussion qu’une argumentation. Nous avons longuement parlé de Garcia Marquez.
Elle était étonnée que j’aie lu ses livres en français et m’a appris que
l’écriture de cet écrivain est difficile même dans le texte original en
espagnol.
Une
chose étrange, c’est que la prof, une véritable Française des pieds à la tête,
ne connaissait pas le mot « polar ». J’ai pensé que je l’avais mal prononcé et
l’ai épelé. Elle ne comprenait toujours pas. « Je croyais que c’était un terme
français…..ce mot désigne les romans policiers », ai-je dit. La Péruvienne le
connaissait. J’ai montré à la Française la définition du mot « polar ». Elle a
eu l’air convaincue quoiqu’intriguée.
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