Le magasin de stylos se situait au milieu d'une rue
commerçante à environ deux rues depuis le boulevard.
L'entrée étaient composées de deux portes vitrées, sans
panneau.
Il était juste écrit en petits caractères, ''la boutique de stylos'' à
côté de la plaque.
Les portes ont grincé terriblement, je me suis dit
qu'on aurait besoin de deux semaines pour les refermer.
Une carte de recommandation est nécessaire.
Le patron
exige également du temps et une certaine somme.
Mais il crée un stylo idéal qui
convient parfaitement au client, m'avait-dit un ami.
C'est la raison pour
laquelle je m'y suis rendu aujourd'hui.
Le patron avait environ soixante ans.
Il était
semblable à un oiseau gigantesque qui habite au fin fond d'une forêt.
''Tendez-moi la main'', m'a dit cet oiseau.
Il a mesuré la longueur et la grosseur de tous mes
doigts, il a vu le gras de ma peau, il a vérifié la dureté de mes ongles avec
une aiguille.
Ensuite, il a noté tous les types de cicatrices présentes sur ma main.
En effet, ma main comportait toute une variété de cicatrices.
''Enlevez vos vêtements'', m'a-t-il dit brièvement.
Sans comprendre son intention, j'ai enlevé ma chemise.
Lorsque j'ai essayé d'enlever le pantalon, le patron m'en a empêché avec
précipitation.
Le torse, ça suffit.
Il s'est déplacé derrière mon dos, il a appuyé avec
ses doigts ma colonne vertébrale de haut en bas.
''L'homme pense et écrit avec
chaque élément de la colonne vertébrale'', m'a-t-il dit.
''Je ne crée donc que
des stylos qui conviennent à la colonne vertébrale du client.''
Il a ensuite demandé mon âge, mon lieu de naissance
ainsi que mon salaire mensuel.
Et au final, il m'a demandé ce que j'écrirais
avec son stylo.
Trois mois plus tard, le stylo était prêt.
C'était un
stylo de rêve qui m'allait parfaitement.
Mais évidemment cela ne veut pas dire
qu'il me permet d'écrire des phrases dont je rêve.
J'imagine que dans la boutique de phrases de rêve qui conviennent parfaitement au corps, même si j'enlevais mon pantalon, ça ne serait pas suffisant pour en avoir une.