J’ai pensé à mourir parce qu’un goéland chantait sur le quai
Becquette le passé qui flotte et sombre sur les vagues et va-t’en
J’ai pensé à mourir parce que les fleurs d’un abricot s'étaient épanouie le jour de mon anniversaire
Si je m’assoupis sous l’ombre de cet arbre, pourrais-je rejoindre les cadavres d’insectes et la terre ?
Un bonbon à la menthe, le phare d’un port, un pont rouillé, un vélo abandonné
Je ne peux aller nulle part devant le poêle dans une station de bois
Aujourd’hui est comme hier, si je veux changer "demain", il faut changer ‘’aujourd’hui’’
Je le sais, je le sais mais...
J’ai pensé à mourir parce que mon cœur s'était vidé
Je pleure car je ne me sens pas satisfait, c'est parce j’aurai souhaité l’être
J’ai pensé à mourir parce que les lacets de mes chaussures s'étaient défaits
Je n’arrive pas à les renouer tout comme les relations humaines
J’ai pensé à mourir parce dans mon reflet un garçon me regardait
Je me suis prosterné sur mon lit pour lui demander pardon
L’oscillation faible de l’écran, la vie grouillante au-dessus de ma chambre
La sonnerie de l’interphone, un garçon dans la cage se bouchant les oreilles
Don Quichotte qui se bat contre un ennemi invisible dans une pièce de six tatami
Sa fin sera de toute façon misérable
J’ai pensé à mourir parce qu’on m’a dit que j’étais froid
Je pleure de vouloir être aimé, parce que j’ai connu la chaleur des gens
J’ai pensé à mourir parce que vous me souriez joliment
Je ne pense qu’à mourir parce que je suis trop sérieux pour vivre
J’ai pensé à mourir parce que je ne vous avais pas rencontré
J’ai aimé un peu ce monde qui vous avait donné naissance
Je compterais sur un monde où vivrait une personne comme vous
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