Monsieur
G, un fonctionnaire français dont j’admire le style en japonais, a avoué un
jour qu’il a peaufiné son écriture dans cette langue pour séduire les jeunes
filles, mais en vain. Une fois, je lui ai dit que sa prose en japonais était magnifique,
et il m’a répondu : « J’aurais voulu que tu sois une fille lol ». Lorsque je
lui ai demandé de m’épouser, il m'a ignoré.
Moi
aussi, j’aime les belles filles comme j’admire les œuvres d’art. J’aimerais
bien enfermer une fille dans une cage en verre et l’observer. Toutefois,
séduire une jeune femme pour parler de choses triviales, comme ce que je
pensais de la couleur de ses ongles ou de sa coiffure à laquelle elle a
consacré une certaine somme d’argent, m’intéresse beaucoup moins. J’écris ce
texte parce que contrairement à ce qui est arrivé à Monsieur G, j’ai
l’impression d’avoir réussi à séduire des jeunes femmes avec ma prose niaise et
insignifiante. Lorsque j’ ai publié quelques textes sur une application de
langue, bon nombre de jeunes filles françaises, et même quelques Japonaises
apprenant le français, comme des bestioles attirées par la lumière jaunâtre
d'un lampadaire, sont venues me parler. Il y a quelques jours aussi, une
Parisienne m’a proposé de devenir amis et de se voir de temps en temps, ce que
je n’ai pas accepté parce que j’ai peur des gens.
Une
seule fois cependant, j'ai eu envie d'attirer l'attention d'une fille avec ma
prose. Parmi mes histoires ratées, j'ai choisi celle qui semblait la moins
affreuse et la plus touchante, et je la lui ai montré. « Il y a des fautes »,
m'a-t-elle dit.
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