Pendant le cours de FLE, mon
enseignante m’a dit qu’on allait faire la troisième revue de presse aujourd’hui
et m’a demandé si j’avais la fiche. En gros, la revue de presse est un exercice
qui consiste à présenter un article de journal. Le thème était le «
mal-logement en France ». Il y a quelques semaines, j’avais fait des recherches
sur ce sujet avec une Brésilienne qui était absente aujourd’hui. « J’ai ma
fiche sur mon portable », ai-je dit. L’enseignante a eu l’air sceptique.
Un
certain moment plus tard, avec quelques filles, nous sommes allés dans une
autre salle. Il y avait une fille blonde et mince, peut-être russe, une fille
ressemblante à une Indienne, mais peut-être était-elle anglaise, une
Brésilienne et une Asiatique sans doute venant d’un pays de l’Asie du sud-est.
À ce moment-là, les autres se sont mises à étaler sur la table des feuilles de
papier. La Russe a étalé environ dix pages devant elle. L’Anglaise et la
Brésilienne avaient des morceaux de papier qu’elles avaient remplis petits
caractères. L’Asiatique avait un ordinateur devant elle. Et moi, j’avais mon
iphone. Oui, on peut faire une revue de presse si vous avez un iphone.
J’ai
été pris d’angoisse. Tout le monde demeurait silencieux et lisait ses notes. J’ai
consulté ma messagerie. J’étais harcelé par la SNCF. J’aimerais savoir comment
je pourrais me désabonner de leurs newsletters.
Quelques
instants plus tard, l’enseignante est entrée dans la salle. Elle nous a dit
qu’on devait faire une sorte de discussion et qu’on ne devait pas se contenter
d’écouter l’exposé des autres. Elle a demandé à la Russe à commencer son
exposé. Elle a parlé assez longuement de la fondation de l’Abbé Pierre.
L’enseignante nous a demandé qui était l’abbé Pierre. Personne ne le
connaissait. Elle a nous a demandé ce que voulait dire « abbé ». « C’est une
fonction catholique », ai-je dit. Ensuite, d’autres se sont mises à parler
plutôt librement, mais la discussion était majoritairement occupée par
l’Anglaise et la Russe. La Brésilienne parlait un peu. L’Asiatique, pas
beaucoup et ni moi non plus. L’Asiatique avait l’air timide. Je n’étais pas
intimidé. Je ne parlais pas, parce que je n’avais pas suffisamment de
renseignements. L'Anglaise et la Russe ont eu pitié de moi et partagé avec moi
une partie de leurs notes. J’en suis tombé amoureux.
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