J’ai vu Aurore vers onze
heures trente sur la place Kléber. Je lui ai demandé ce que son médecin lui a
dit. Elle n’a pas répondu à cette question. J'ai répondu à sa place que le
médecin lui avait dit qu’elle était une dangereuse psychopathe et qu’elle
devrait se faire interner. Elle a acquiescé.
J'ai dit cela parce que ces derniers temps je
regarde une série intitulée ‘’Hannibal’’. Elle parle de l’un des plus célèbres
psychopathes de l’histoire du cinéma, Hannibal Lecter. L'histoire se passe
avant qu'Hannibal ne soit arrêté et ne coopère avec une agent du FBI dans ‘’Le
silence des agneaux’’. Toutefois l’acteur n’est pas Anthony Hopkins. C’est
l’acteur danois Mads Mikkelsen. De plus, il vaut mieux penser que c’est une série
indépendante parce qu’elle n’a pas forcément de cohérence chronologique avec
les autres films sur Hannibal.
Nous avons marché et nous sommes entrés dans
un restaurant. Comme je n’ai toujours pas d’appétit le matin, nous avons
partagé une tarte flambée champignon. Elle était bonne. La tarte flambée est un
mets simple, et c’est ce qui permet de sentir la saveur particulière de chaque
restaurant.
Aurore m’a montré un livre qu’elle a achetée à
la librairie Kléber. C’était un livre sur une jeune femme qui, au 19e siècle,
se déguise en homme pour travailler en tant que médecin. Elle m’a souligné que
c’était une non-fiction. Ce livre avait en effet l’air intéressant.
Nous avions encore le temps avant que le film
commence. Nous avons flâné sous la pluie. Sur le chemin, j’ai vu que l'eau de
la rivière était complètement trouble à cause de la pluie d'hier. Des bancs qui
se trouvent au bord des berges étaient à moitié submergés. Quelques minutes
plus tard, Aurore est entrée dans une ruelle et a passé une porte. On est
arrivés au musée alsacien.
Pendant que je regardais des objets exposés,
je me suis tout à coup senti mal. Je me sentais fiévreux, et j’avais un peu de
mal à marcher. Nous n’avons donc pas contemplé les objets exposés à loisir. Tu
peux rentrer si tu es malade, m’a-t-elle dit. Non, ce n'est rien, lui ai-je
dit. Et nous sommes allés au cinéma.
Le
cinéma était petit. Il n’y avait ni pop-corn ni hot dog, juste deux
distributeurs automatiques. J'ai aimé cette simplicité pragmatique. Le cinéma
projette des films, nous les voyons, et rien de plus.
Il
n’y avait que très peu de spectateurs dans la salle. Une fois installé dans le
siège mou dans l’obscurité du cinéma, je me suis senti mieux. Après des pubs
longues et ennuyeuses, enfin, ‘’Star Wars : Épisode 8’’ a commencé.
Je pense que l’épisode 8 était mieux que le 7.
Du moins, je ne me suis pas ennuyé pendant deux heures et demie. Mais je trouve
dommage que les ennemies (Kylo Ren, Snoke, le capitaine Phasma) ne soient pas
suffisamment charismatiques par rapport aux autres méchants de Star Wars. Kylo
Ren oscille toujours entre le côté obscur et le côté lumineux de la force, ce
qui rend sa personnalité floue. Le commandant suprême Snoke, alors qu’il avait
l’air très puissant, meurt d’une façon vraiment ridicule. D’ailleurs, il n’y a
que très peu de scènes de combats avec des sabres laser. Sinon, la scène de
batailles dans l’espace est palpitante. Nous, les fans de SW, sommes des êtres
tragiques. S'il y a le mot "Star Wars" dans le titre, on ne peut
s'empêcher d'aller voir le film, même si on sait qu’on sera plus ou moins déçu.
Lorsque nous sommes sortis du cinéma, il était
environ seize heures. Nous sommes entrés chez Paul. J’ai pris un café et une
part de galette. Aurore a aussi pris la même chose, sauf qu’elle a choisi un
thé au lieu d’un café. Contrairement au cinéma, Paul était bondé à cette heure.
Nous avons échangé nos avis sur le film. Je lui ai parlé de Kazuo Ishiguro et
de ma vie à l’université.
Nous sommes ensuite allés à la librairie
Kléber. J’avais envie d’acheter ‘’L’histoire de l’œil’’ de Georges Bataille
mais j’ai changé d’idée parce qu'il était fin et coûtait huit euros tandis que
‘’Les démons’’ de Dostoïevski était gros et il était aussi pour le même prix. J’ai
donc acheté ce dernier. Je le lirai sans doute pendant les vacances d’été cette
année.
J'ai de nouveau ressenti ce malaise. Comme il
ne faisait pas froid ce matin, je n’avais mis ni écharpe ni gants. J’ai
peut-être attrapé froid. Nous nous sommes dit au revoir à la station Homme de
fer. Aurore s’est mise à marcher vers la gare centrale et s’est fondue dans la
foule de la ville nocturne. Bien que Noël soit passé, la ville était toujours
illuminée de joyeuses décorations.
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