lundi 1 janvier 2018

''Le voleur de piano'' Amazarashi



Il y a longtemps, j’étais un voleur. Ne crois pas toute mon histoire, c’est un peu pour plaisanter.
Ne me prends pas au sérieux, ne croie pas tout ce que je raconte. C’est une histoire drôle aujourd’hui.
J’étais un voleur. Dans une galerie marchande de Nakano, je cherchais ma cible du dimanche en feignant de m’abriter de la pluie.
Les parapluies de diverses couleurs se sont ouverts et fermés. La parade joyeuse d’un jour férié.

Une boutique d’instruments de musique au coin du numéro deux. Un grand camion s’était garé et on livrait quelque chose.
Il y a encore plus longtemps, j’étais pianiste.
Je ne mens pas. Je donnais souvent des concerts.
J’ai donc tout de suite deviné. C’était un Steinway antique.
Un piano magnifique que tous les pianistes admirent.
Honnêtement, il m’a ébloui. Si je l’avais, je pourrais jouer mieux que n’importe qui au monde.

Je veux voler ce piano et je veux jouer ma ballade classique que je garde en réserve.
Si elle l’écoutait, celle qui m’a quitté changerait d'opinion sur moi qui suis tombé dans la misère.
Je veux voler ce piano et je veux recommencer ma vie de merde.
Ça tombait à pic car j’en avais marre de vivre en me cachant au regard des gens.

Cependant, c’était un gibier trop gros pour moi. Je n’étais qu’un voleur à la tire sans envergure.
Si je ne pouvais pas le voler, cela m'aurait suffi de l’essayer un peu.
Ou non, juste le regarder de près, c’était bon pour moi.
Une fois décidé, je me suis tout de suite introduit dans la boutique.
Le calme des trois heures du matin était mon compagnon.
Je ne pouvais pas rester tranquille devant le piano.
J’ai brusquement fait sonner un accord de ré majeur à trois heures du matin.

Écoutez mon piano.
Qu’en penses-tu de ma ballade classique dont je suis fier ?
Ce qui en coule est la belle mélodie représentant ma vie quotidienne.
Sa mélancolie est un regret des jours qui ne reviendront jamais.
Écoutez mon piano.
De toute façon, je vais finir ma vie de merde en mourant comme un chien.
J’ai volé pour vivre, j’ai vécu pour voler, sur la scène où je n’ai jamais reçu d’applaudissement.

Tout ça, c’est un mensonge. Qu’est-ce que c’est que cette tête ? As-tu cru à une histoire si ridicule ?
Maintenant je dois monter sur scène. Oui, c’est mon tour. Je suis plutôt doué pour le piano.

Écoutez mon piano.
C’est ma ballade classique dont je suis fier.
Ce qui en coule, c’est la mélodie d’un idiot, l’hymne pour un bon à rien en sursis.
Écoutez mon piano.
De toute façon, je vais finir ma vie de merde en mourant comme un chien.
Alors, recevoir des applaudissements sur scène, ce n’est pas si mal que ça.

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