vendredi 12 janvier 2018

''Novel 11, Book 18'' Dag Solstad


 C’est un livre très étrange. D’abord, le titre est étrange. D’après la postface du traducteur, Haruki Murakami (oui, le romancier japonais le plus célèbre au monde est aussi connu comme traducteur), « Novel 11, Book 18 » signifie ‘’le onzième roman, le dix-huitième ouvrage’’ de l’auteur. C’est comme « Huit et demi » de Fellini. Il signifie ‘’le huitième film et trois co-réalisations considérés comme des demi-films’’ du cinéaste.

 Dans la postface, Haruki Murakami explique sa découverte de ce livre. En 2010, une association culturelle qui s’appelle ‘’La maison de la littérature’’ l’a invité à séjourner à Oslo. « Si vous être d’accord pour faire une lecture à haute voix, vous pourrez rester à Oslo autant que vous voudrez. Nous avons une chambre dans le bâtiment de ‘’La maison de la littérature’’ », lui ont-ils dit. L’écrivain a décidé d’y rester un mois et il a profité de cette occasion pour voyager en Suède. Dans une librairie de l’aéroport d’Oslo, il a découvert ce livre au titre étrange.

 L’histoire raconte essentiellement la vie quotidienne d’un homme d’un certain âge, un haut fonctionnaire qui vit avec sa femme et un enfant de deux ans. Il rencontre une femme séduisante et il abandonne sa famille pour vivre avec elle. Il déménage à la villa que possède sa petite amie, il y trouve un travail de percepteur et sa nouvelle vie commence. Jusqu’ici, il n’y a rien d’étrange. C’est le genre d'histoire qu’on peut trouver dans d’autres livres ou films. Ce qui la rend intéressante, c’est l’écriture singulière de l’auteur norvégien, Dag Solstad. Elle est sobre, sèche et logique, il n’y a ni plus ni moins. Elle me fait penser à un dédale en béton. Une fois perdu dans cette écriture labyrinthique, le lecteur ne peut s'empêcher de tourner la page.

 Plus tard, le héros se sépare de sa copine et il commence à vivre seul. Et son fils, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps déménage dans sa ville pour faire ses études d’optique et il propose à son père de vivre ensemble. La plastique de ces deux personnages vus par le héros a quelque chose de si réel qu’ils m’ont semblé même grotesque alors qu’ils sont décrits de manière simple. Solstad est capable d’écrire la psychologie des personnages comme s’il enlevait les pattes d’un insecte une après une.

 Pendant que je lisais ce roman, j’ai pensé que le style de cet écrivain a quelque chose de similaire avec Thomas Bernhard que j’ai étudié dans un cours. La description du paysage est restreinte. L’écriture est solide et répétitive, et de mon point de vue personnel, aucun personnage ne permet au lecteur de s'identifier. Nous observons le monde de ce roman, la ville de Kongsberg comme à travers un microscope.

 Il semble que « Honte et dignité » soit le seul livre de Dag Solstad traduit en français. Et ce « Novel 11, Book 18 » est actuellement son seul roman traduit en japonais. 

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