J’ai commencé à tenir mon
journal intime dans le but d’enregistrer mes journées en France et d’améliorer
mon français. Toutefois, je n’ai jamais eu de matière propre. Par conséquent,
j’ai fini par accumuler des vides les uns après les autres. Ce qui m’effraie,
c’est que cette accumulation de vides dure encore et que je ne sais pas comment
y mettre fin.
Quelques
fois, j’ai essayé de combler ces lacunes. Quelques personnes m’ont conseillé de
me faire une petite amie ou plus d’amis. Cependant, je m’étais déjà rendu
compte qu’une telle tentative ferait me sentir encore plus vide. Même l’océan
ne peut pas remplir un seau minuscule s’il est troué.
Aujourd’hui,
j’aimerais présenter un texte de Monsieur G. un fonctionnaire français que
j’admire pour sa prose en japonais, et qui m’a plus ou moins influencé pour «
mes exercices » en français. Il est en fait étrange que moi, japonais, je traduise
en français un texte qu’un Français a écrit en japonais, mais j’aime traduire
autant qu’écrire.
«
Une fois mes courses terminées, tandis que je revenais à ma voiture, une
vieille dame m’a abordé. « N’avez-vous pas honte ? », m’a-t-elle demandé d’un
air irrité. Je ne savais pas ce que je pouvais lui répondre pour apaiser sa
colère. Je ne pensais tout de même pas que la dame me posait cette question
pour me demander combien j’avais honte de vivre. Finalement, j’ai décidé de
l’ignorer. Cependant, la vieille dame s’est mise à frapper ma voiture avec un
bâton. Je ne pouvais plus ignorer cette dame ennuyeuse.
Je
lui ai demandé pourquoi elle criait. Il m’a semblé que c’est parce que j’avais
garé ma voiture dans une place pour personnes handicapées. Il n’y avait pas de
panneau. De plus, la peinture bleue qui signifiait les places pour personnes
handicapées était presque effacée si bien que je ne m’en étais pas aperçu. Je
me suis excusé, mais cela n’a fait qu’exciter davantage la vieille dame.
Cette
personne âgée semblait se réjouir de me persécuter. Sinon, elle n’aurait pas
attendu que je revienne à ma voiture. Il se peut qu’elle vagabonde toute la
journée sur le parking en cherchant des gens qu’elle peut accuser.
J’avais
beau la prendre en pitié, j’ai eu envie de la poignarder.
Si je pouvais battre mon ennemie rien qu’une fois,
je pourrais être fier de vivre. Cela m’est égal que ce soit une vieille dame
qui cache sa ruse derrière son âge et sa faiblesse ».
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