Le moyen le plus simple de classer
les gens en deux catégories, je pense que c’est « ceux qui ont le sens mathématique et
ceux qui ne l’ont pas ». Évidemment, j’appartiens au second. Ceux qui n’ont pas
le sens mathématique, ce sont les gens qui ne sont pas intimement persuadés que
1+1=2. Logiquement, 1+1=2 paraît correct. Mais j’ai l’impression que selon la
nature de l’objet ajouté ou les sentiments de la personne qui l’ajoute, cela
peut être 2,0013, ou 1,99875. En bref, c’est ce que j’entends par « ceux qui
n’ont pas le sens mathématique ».
Bien sûr, je comprends que l’addition
énorme de 1+1=2 permet de construire un train à moteur linéaire ou une navette
spatiale. Cependant, quelque part dans mon esprit, je pense qu’ils sont en
réalité mus par la force de volonté ou par la persévérance. Je ne sais pas pour
les autres. Moi, du moins, je suis ainsi.
Toutefois, au début, je n’étais pas
aussi nulle en mathématiques. Jusqu’à l’étape qu’on appelait « arithmétique »,
je parvenais à me maintenir au niveau. Aux examens, je trouvais même amusant de
résoudre des questions de calcul simple. Mais si c’était une question un peu
plus complexe, je n’en pouvais plus. Supposons qu’il y ait la question suivante
: « Une personne a acheté 7 pommes de 20 yens dans un magasin de fruits, mais il
lui manquait 10 yens pour les payer. Combien d’argent avait cette personne ? ».
Je commence à m’inquiéter terriblement pour « cette personne ». Est-elle pauvre
? Est-ce tout l’argent qu’elle avait chez elle ? À quel point a-t-elle été
chagrinée voire bouleversée au moment où elle a compris qu’elle ne pouvait pas
acheter sept pommes ? Il arrivait que ce sentiment se transforme en léger
amour. Pendant que je me disais : « ‘’Cette personne’’, je l’aime, ah… », la
voix du professeur retentissait : « C’est fini. Posez vos stylos ».
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