mardi 22 août 2017

L'histoire d'ENIGMA ; le décryptage des codes nazis (5)

Marian « ‘’La clé du jour’’ et ‘’la clé du message’’……On ne peut pas sous-estimer l’armée allemande. »

Biuro Szyfrów a connu ce nouveau moyen grâce aux informations reçues par la France. 

Henrik « On comprend maintenant pourquoi certains alphabets ont des combinaisons. Le premier et le quatrième caractère, le deuxième et le cinquième caractère, le troisième et le sixième caractère sont en réalité les mêmes. »
Marian « Mais nous n’avons encore rien achevé. Il faudrait déterminer la clé du jour à partir de ces combinaisons. »
Henrik « J’ai créé la liste du premier et le quatrième caractère. »
Cette liste est appelée ‘’La liste 1-4’’. Il existe aussi la liste 2-5 et la liste 3-6.
Henrik « Même si on connait toutes les combinaisons, on ne peut plus avancer d’ici. Il faudrait qu’on découvre une autre chose à partir de cette liste pour le décodage. »
Marian « Une autre chose…… »


Plusieurs mois plus tard……

Marian « Je ne comprends plus rien. J’ai mal à la tête…… »
Henrik « De plus, cette liste change chaque jour, je ne peux plus suivre…… »
Marian « Hum, en l’occurrence, il faudrait revenir au début. Souvenons-nous du jour où nous avons trouvé ces rapports.
Henrik « Oui. Le jour où tu étais très enchanté de découvrir que quand le premier caractère est O, le quatrième caractère est N. »
Marian « J’avais aussi dit que quand le premier caractère est J, le quatrième caractère est O, quand le premier caractère est N, le quatrième est J. »
Marian « Euh ? »
Marian « Quand le premier caractère est O, le quatrième caractère est N…… »
Marian « Quand le premier caractère est N, le quatrième caractère est J…… »
Marian « Quand le premier caractère est J, le quatrième caractère est O…… »
Henrik « Si le premier caractère est O……Ah ! »
Henrik « Ils se répètent …… ? »
Marian « En effet. Les trois caractères O, N, J se répètent. »
Marian « C’est possible que d’autres alphabets se répètent aussi…..Examinons toutes les répétitions de la première liste 1-4 ! »
Henrik « Entendu ! Je vais en faire la liste ! »

Les alphabets qui se répètent ;
     ·      AMRIKA (5 caractères)
·      BDUFB (4 caractères)
·      CGPHEC (5 caractères)
·      JONJ (3 caractères)
·      LZWL (3 caractères)
·      QTSXYVQ (6 caractères)

Marian « Il semble que la liste 2-5 et la liste 3-6 ont aussi une structure répétitive qui est toutefois différente de celle de la liste 1-4. »
Marian « J’ai créé également une autre liste de répétition avec la liste 1-4 d’un autre jour. Celle-ci est aussi différente que celle de la première liste 1-4. »
Henrik « La répétition change chaque jour……C’est presque évident que cette structure répétitive change selon la clé du jour. »
Marian « ……’’Change selon la clé du jour’’ ? »
Marian « Cela veut dire qu’on peut déterminer la clé du jour à partir de ces listes de répétition……. »
Henrik « Eh ! »
Marian « Parce que cela veut dire que ‘’La clé du jour’’ et ‘’la structure répétitive’’ se correspondent l’une et l’autre. »
Marian « Alors, c’est possible de déterminer ‘’la clé du jour’’ à partir de ‘’la structure répétitive’’ ! Hein ! »
Rejewski a trouvé dans ces structures répétitive une amorce pour déterminer la clé du jour.
Comme un inspecteur identifie un criminel à partir d’une seule empreinte digitale, il a cru qu’il pourrait déterminer une clé du jour à partir d’une seule structure répétitive.


Henrik « Mais, mais le nombre des combinaisons des clés du jour atteint dix milliards. »
Henrik « Crois-tu vraiment qu'on peut toutes les examiner une par une ? »
Marian « ……. »
Marian « Je l’avais oublié…….Le temps qu’on les examine, l’univers aura disparu. »
Le nombre de dix milliards neutralise toutes les attaques par force brute. Ce fait était assez accablant pour les décourager.
Mais Rejewski ne pouvait pas renoncer à l’idée de décrypter à partir de la structure répétitive.
Marian « Une structure qui correspond à une clé du jour…..Dans le domaine du chiffre, il n’y a pas d’information plus utile que ça. »
Marian « Il doit forcément exister......un moyen de déterminer la clé du jour avec cette structure répétitive…… »
Henrik « Si on pouvait maîtriser le disque d’entrée, ce serait plus simple…..Mais même la combinaison des câblages du disque d’entrée est d’environ cent milliards »
Marian « Dès maintenant, je n’ai plus aucun espoir…… »
Marian « Mais par exemple, s’il n’y avait pas de disque d’entrée, ce serait combien ? »
Henrik « Environ cent mille. Ce nombre n’est pas impossible à gérer sans machine. »
Marian « Ah bon…… »
Marian (Le rôle du disque d’entrée est d’échanger des alphabets…et rien de plus.)
Marian (Le véritable problème, c’est le nombre énorme de combinaisons. Ce qui complique réellement Enigma, ce sont plutôt les rotors. )
Marian (Échanger…… ? Peut-être……)
Marian « ! »
Henrik « Marian ? Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu retires les prises du disque d’entrée ? »
Mairan « J’ai une petite idée. »
Marian « Bon, j’ai créé deux répétitions. Il y en a aussi d’autres, mais on commence d’abord par là.»

AUFHKWA
BNMB

Henrik « La répétition de six caractères et celle de trois caractères. »
Marian « Ensuite, on connecte N et U, F et M avec des prises. »
Marian « Et hop ! »

ANMHKWA
BUFB

Henrik « Ah ! Les caractères qu’on a liés se sont remplacés ! »
Marian « Oui ! Le câblage du disque d’entrée échange seulement la position des caractères. Le nombre de caractères dans une structure répétitive ne change pas ! »
Marian « En bref ! Si on fait attention ‘’au nombre de caractères dans une structure répétitive’’, on n’a pas besoin de penser au câblage ! »
Marian « Maintenant, on peut déterminer la disposition et la fixation des rotors ! »
Marian « Faisons immédiatement la liste des structures répétitives et des fixations des rotors ! »
Henrik « Mais, attends ! C’est vrai qu’on pourrait déterminer la fixation des rotors, mas comment pourrait-on connaître le câblage du disque d’entrée ? »
Marian « Ne t’inquiète pas ! »
Henrik « Eh ? »
Marian « Je t’expliquerai plus tard. Maintenant la création de la liste est plus importante ! »
Henrik « D, d’accord…… »

 La fixation des rotors est de A-A-A jusqu’à Z-Z-Z.
La disposition des rotors est de 1-2-3 jusqu’à 3-2-1.
 L’équipe de Rejewski a examiné toutes les structures répétitives depuis la première fixation dont le nombre des combinaisons était de 105456.
 Ce travail a nécessité d’énormément d’efforts. Ils ont mis un an pour achever cette liste.


Marian « Enfin…..enfin, nous avons fini. »
Henrik « C’était long……C’était très long, Marian….. »
Marian « Mais…..notre travail doit mériter le temps qu’on lui a consacré. »
Marian « Alors……maintenant essayons de décrypter le message d’aujourd’hui avec notre liste. »
Henrik « Oui……Cherchons d’abord la structure répétitive du message d’aujorud’hui. »
Henrik « Il y a une répétition de 5 caractères et trois répétitions de 7 caractères dans la liste 1-4. »
Marian « 1-4 (5, 7, 7, 7) ……et ensuite ? »
Henrik « Trois répétitions de trois caractères dans la liste 2-5. Et…… »
Marian « Hum……. »
Marian « Enfin, c’est ça ! »

1-45,7,7,7
2-53,3,3,5,6,6
3-63,5,9,9

Marian « Et la fixation des rotors qui correspond à cette structure répétitive est…… »
Marian « J’ai trouvé ! La disposition des rotors 1-2-3, la fixation des rotors H-D-X ! »
Henrik « Au moins nous avons réussi la première étape…..Alors mettons la machine à cette fixation. »
Marian « Au final, nous devons déterminer le câblage du disque d’entrée. »
Henrik « Oui, avec ton moyen, on réussira. »
Marian « Merci….alors….. »


Quelques heures avant…

Henrik « Retirer toutes les prises ? »
Marian « Tout à fait. Et on entre le cryptogramme entier avec la clé du jour. »
Henrik « Mais c’est impossible de le décrypter tant qu’il y a le disque d’entrée….. »
Marian « Réfléchis bien. Le rôle du disque d’entrée, ce n’est que l’échange de caractères liés. »
Marian « Donc, si les rotors sont correctement fixés, il y aura forcément quelques mots compréhensibles. »
J’avais expliqué que l’on utilise la clé du jour uniquement pour crypter la clé du message. Toutefois l’armée allemande cryptait éventuellement un message avec une seule clé du jour en cas d’urgence.

———————— 

Marian « Non, ça marche pas……ça marche pas non plus…… »
Marian « ! »
Marian « Henrik ! Regarde ça ! C’est ce que j’ai restitué sans disque d’entrée ! »
Henrik « C’est…… »

BELRIN

Henrik « C’est….. »
Marian « Oui, ça doit être ‘’BERLIN’’ à la base. »
Marian « Par ce mot, on comprend que ‘’L’’ et ‘’R’’ sont liés, ‘’B’’, ‘’E’’, ‘’I’’, ‘’N’’ ne le sont pas. »
Marian « Si on répète ça, en fin de compte, on pourra identifier toutes les combinaisons de six caractères, qui sont liées sur le disque d’entrée. »

 Sans affronter directement les dix billiards de combinaisons, Rejeswki a séparé les problèmes par le disque d’entrée et les rotors, il a choisi de trouver une solution pour chacun de ces éléments.
 Ce moyen lui a permis de réduire les combinaisons possibles à 105456, finalement il a réussi à neutraliser le disque d’entrée qui était un grand obstacle.

Marian « ……. »
Henrik « …….. »
Marian « ‘’BWEBWE’’, ‘’ABCABC’’, ‘’KUTKUT’’, ‘’VERVER’’…… »
Marian « On arrive à décrypter tous les cryptogrammes de six caractères……! »
Henrik « Ah……. »
Henrik « HOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO ! On a enfin vaincu Enigma ! »
Marian « On a gagné ! Dès cet instant, on peut avoir toutes les informations confidentielles de l’armée allemande ! »
Marian « Ahahahahahaha ! Je ne peux plus m’arrêter de rire ! »

 En 1933, le bureau du chiffre de la Pologne a réussi le décryptage d’Enigma.
 C’était le moment où les codes secrets invincibles furent dévoilés pour la première fois.


Marian « La clé du jour d’aujourd’hui est ‘’3-1-2’’ et ‘’M-W-C’’. »
Henrik « Entendu. Alors, je positionne la machine sur ça…… »
Henrik « Bon, j’ai déterminé le câblage du disque d’entrée. »
Marian « Alors, décodons la clé du message….. »
Henrik « Avec cette clé, on décrypte ensuite les cryptogrammes…… »
Marian « Hum…..il semble que rien ne se passe comme d’habitude. Tant mieux pour nous ! »
Henrik « On n’a plus besoin de craindre les mouvements de l’ennemi. Je suis content. »
Marian « Vu qu’avant nous craignons tous les jours une attaque-surprise de l’armée allemande. »

 Grâce à la découverte du procédé de décryptage d’Enigma, la tension de l’armée polonaise envers l’étranger se détendit.
 Le fait que l’Allemagne ne pouvait plus surprendre la Pologne était un grand soulagement pour eux.
 À ce moment-là, l’Allemagne ne s'était pas encore rendu compte de la fragilité du cryptogramme de six caractères, toutefois elle n’était pas un adversaire si facile.


En 1937...

Jerzy Rózycki « Écoutez, tout le monde ! »
Henrik « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Marian « Jerzy ? Qu’y a-t-il ? »
Jerzy « L’Allemagne……a changé de moyen de cryptographie…. »
Jerzy « La liste ne marche plus…… »
Marian « Eh ? »
Henrik « Ce n’est pas vrai ! »

L’armée allemande changea de réflecteur et leur liste ne correspondait plus à la nouvelle cryptographie.

Henrik « C’est pas vrai…..Alors, nous devons créer de nouveau une nouvelle liste de correspondances ?
En mettant un an ? C’est impossible ! »
Marian « Calme-toi, Henrik ! Il doit y avoir quelque moyen ! »
Henrik « Mais…..on ne peut rien faire sans notre liste actuelle. »
Marian « Hum…. »
Marian (Créer de nouveau une liste de correspondances…...Mais non, ce n’est pas possible. La première raison, c’est que nous n’avons pas le temps. Mais c’est surtout parce que si une telle chose nous arrive une deuxième fois, nous devrions en créer encore une.
Ne tombons pas dans les mêmes errements ! Il faut chercher un moyen qui permette de décrypter quel que soit leur moyen d’envoi.)
Marian (Heureusement qu’ils utilisent toujours les cryptogrammes de six caractères. Il doit y avoir quelques failles.)
Marian « L’homme est-il inférieur à la machine ? »
Henrik « Évidemment. La vitesse de calcul est déjà insurmontable. »
Marian « Hi, hi, hi…..C’est ça. »
Henrik « ……Qu’y a-t-il ? Marian ? »
Marian « Que je suis idiot ! Pourquoi n’ai-je pas réalisé une chose si simple ? »
Marian « L’homme ne peut surmonter la machine dans le domaine de la vitesse de calcul. En vrai, l’ennemi de la machine n’est pas l’humain. »
Marian « Œil pour œil, dent pour dent. Une machine pour une machine. »

Henrik « Une machine…..? »
Marian « Henrik, tu m’as dit, ‘’ La vitesse de calcul est déjà insurmontable.’’….. »
Marian « On peut dire la même chose pour ‘’le décryptage’’, n’est-ce pas ? »
Marian « Créons immédiatement une machine de décryptage. »
Marian « Je ne peux plus laisser les messages de l’armée allemande tels quels. »
Marian « Je ne veux plus jamais éprouver la peur d’être attaqué. »
Henrik « Marian…… »
Henrik (C’est vrai….il a tout à fait raison. Quand j’y pense, Marian a toujours été comme ça.)
Henrik (Il a établi la théorie de décryptage à partir d’une petite découverte et il nous a donné l’espoir.
Même à cet instant, il persévère pour que la Pologne ne soit plus envahie par l’Allemagne…… )
Henrik (Mais moi, qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? »
Henrik (Tout ce que je faisais, c’était de lui dire des choses décourageantes… )
Henrik (Mais, moi….)
Henrik « Marian, tu m’as dit, ‘’L’homme est inférieur à la machine’’…..ou c’est moi qui t’ai fait le dire.»
Henrik « Rappelons que ce sont nos propres forces qui ont maîtrisé Enigma. Donc…., euh…… »
Henrik « Je veux dire, l’homme…euh, non, je veux dire que tu n’es pas inférieur à la machine. »
Marian « ……Merci. »
Marian « Bien sûr que je ne pense pas que l’homme soit inférieur à la machine. »
Marian « Comme tu m’as dit, la machine n’a pas en effet d’inspiration mais….. »
Marian « Ce que nous avons et que la machine n’a pas et ce qui est notre moteur du décryptage, c’est ‘’la peur’’. »
Henrik « ……C’est vrai. »
Henrik « ……Tu m’as dit, ’’ Je ne veux plus jamais éprouver la peur d’être attaqué.’’ Mais c’est un sentiment que tout le monde partage. »
Henrik (La machine manque de conscience du danger, mais nous, l’humain, non, Et nous pouvons changer cette conscience en forces.)
Henrik (Nous ne perdrons jamais contre la machine. L’armée allemande, ne pense pas que tu puisses nous échapper par un simple changement de moyen d’envoie…… !)

 Ainsi, l’équipe de Rejewski inventa l’instrument électromécanique ‘’Bombe’’.
 L’origine de ce nom est incertaine, mais selon certains, il viendrait du nom d’une glace que Rejewski mangeait souvent.
 C’était une machine qui déterminait la fixation des rotors correcte parmi 17 567 combinaisons en essayant toutes les possibilités une par une. 
 Étant donné que la combinaison des dispositions possibles des rotors était six, six machines furent installées. Cet essor leur permit de décrypter de nouveau Enigma. 

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