En 1929, à
la faculté des mathématiques de l’Université Poznan, en Pologne.
Un camarade
« Salut, Marian. Tu vas bien ? »
Marian «
Oui, je vais bien et toi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
Un camarade
« En effet, Professeur Krygowski m’a dit qu’il voulait discuter avec toi. »
Marian «
Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a à me dire ? »
Un camarade
« Je n’en sais rien. »
Marian «
Bon, d’accord. Merci en tout cas. Salut ! »
Marian «
Bonjour, professeur. »
Professeur «
Bonjour, Rejewski. Je suis content de te voir. Assieds-toi là. »
Marian « Au fait, professeur, vous avez peut-être quelque chose à me dire ? »
Professeur «
Hum, oui. En fait, une chaire sur le décodage aura lieu à cette université. Et
Rejewski, ne voudrais-tu pas y participer ?»
Marian « Une
chaire……sur le décodage ? Mais pourquoi à cette université ? »
Professeur «
Il y a une histoire compliquée…….Mais c’est en rapport avec la vie ou mort de
la Pologne. »
Marian « La
vie ou la mort de la Pologne ? Pourriez-vous m’expliquer ? »
Professeur «
Comme tu le sais, la guerre précédente a été perdue par l’Allemagne. Poznan où
nous sommes maintenant fait partie du territoire polonais suite à leur défaite.
L’une des
causes principales de la défaite de l’Allemagne, c’est le fait que les informations
confidentielles de leur armée étaient partagées entre les Alliés.
C’est-à-dire,
les codes secrets de l’Allemagne étaient décryptés sans aucun problème par les
excellents décrypteurs des Alliés, avant et après la guerre.
Cependant, à
partir d’un jour de l’année 1926, petit à petit, des chiffres insolubles sont
apparus.
Depuis lors,
le nombre de tels cryptogrammes augmente de jour en jour, maintenant, nous
n’arrivons plus à déchiffrer la plupart de leurs codes secrets……
Mais évidemment,
les Alliés ont fait tout ce qu’Ils pouvaient. L’analyse des fréquences des
caractères, attaque par force brute, la cryptanalyse linéaire, la cryptanalyse
différentielle, on a tout essayé mais le résultat est vain.
En ce
moment, l’Allemagne est très affaiblie. La guerre est finie et j’imagine que
les gens sont tous soulagés. D’après ce dont j’ai entendu parler, les autres
nations n’investissent plus suffisamment dans le décryptage.
Mais la
situation est différente en Pologne. Nous venons de gagner notre indépendance,
si bien que le pays n’est pas stable.
En
l’occurrence, il est possible que notre pays voisin, l’Allemagne tente de
reconquérir la Pologne. Effectivement, nous avons signé un pacte de
non-agression….mais c’est l’Allemagne, il faut s’en méfier.
La Pologne
doit toujours saisir les informations de l’Allemagne entre ses mains. Pour que
nous puissions agir immédiatement au cas où ils nous attaqueraient par surprise.
»
Marian « Je
vois, professeur. »
Marian
« C’est-à-dire, cette chaire est-elle pour recruter des personnes
compétentes ? »
Professeur
« En bref, c’est oui. Pourtant l’organisateur est le département de la
cryptographie de l’armée et pas moi. Comme ils m’ont dit ‘’des gens doué
pour la théorie mathématique’’, je leur recommande les étudiants excellents de
la faculté des maths. »
Marian
« Je comprends votre situation. Si je peux contribuer à la Pologne,
j’y participerai avec plaisir ! »
Professeur
« Merci. Je suis ravi d’entendre une bonne réponse de ta part. Bon
courage, jeune homme. »
Le premier
jour de la chaire…
Henrik Zygalski « Marian ! Salut ! »
Marian
« Henrik ! Tu suis aussi ces cours ? »
Henrik
« Oui, le professeur m’a demandé, ‘’Ça ne t’intéresse pas ?
Zygalski ?’’. Toi aussi ? »
Marian
« Oui, c’est tout à fait la même chose. En tous cas, Je suis content que
tu sois là aussi. »
Henrik
« Moi aussi. Mais au fait, pourquoi ont-ils organisé cette chaire à la
faculté des maths ? »
Marian
« Qu’est-ce que tu veux dire ? »
Henrik
« En vrai, le décryptage, c’est le domaine des linguistes ou des hommes de
lettres. Et nos études n’ont rien à voir avec ça…… »
Marian
« Je ne comprends pas ce que les gros bonnets pensent. Peut-être qu’ils se
sont dits que les mathématiques pourraient être utiles pour le décodage. »
Henrik
« Peut-être. »
Marian
« Mais il y a aussi une chose qui m’intrigue. Pourquoi donnent-ils
des cours à cette université ? Il y a des facs plus fortes en maths
qu’ici. »
Henrik
« D’après le prof, c’est parce que beaucoup d’étudiants d’ici maîtrisent
l’allemand. Vu qu’avant la guerre, cette région appartenait à l’Allemagne et la
plupart des habitants parlent allemand.
Marian
« Je vois……Tu as raison. »
Le chargé de
cours « Je vous remercie d’être venu à ce cours. Moi, je
m’appelle…… »
Marian
« Ah, le cours commence. »
Henrik
« Reparlons-en plus tard. »
Personnel A
du département de cryptographie « ……Ainsi, tous les cours se sont
terminés.
Personnel B
du département de cryptographie « Et ça s’est passé comment ? »
Personnel C
du département de cryptographie « Parmi vingt participants, trois ont
réussi à terminer cette chaire. Jerzy Rózycki, Henrik Zygalski, Marian
Rejewski. »
Trois ans plus tard, le bureau du chiffre du
renseignement militaire polonais, Biuro Szyfrów a officiellement recruté ces
trois jeunes hommes.
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