Vers
dix-neuf heures, tandis que je regardais un documentaire sur les créatures
marines dangereuses sur Youtube(un plongeur qui a été mordu par un requin géant
racontait son expérience douloureuse), quelqu'un a frappé sur la porte de ma
chambre.
De l’autre
côté de la porte, à bonne distance se tenait un homme que je n'avais jamais vu.
Il avait un grand front et courbait son dos. Il semblait avoir trente ans mais
je ne suis pas sûr.
«Qui
êtes-vous ? lui ai-je demandé.
- ah, do you
have a drier ?» m'a-t-il bredouillé.
Comme il m'a
tout à coup parlé en anglais, j'ai mis un instant pour comprendre ce qu'il a
dit.
«Sèche-cheveux
? lui ai-je demandé.
- Oui.»
Mais
apparemment ses cheveux tout courts était sèches. Je ne comprenais pas pourquoi
il avait besoin d'un sèche-cheveux. C'est un cinglé. J'ai commencé à regretter
d'avoir ouvert la porte.
Comme s'il
devinait mes pensées, il a dit,
«J'ai fait
tomber mon ordinateur dans de l'eau. J'ai envie de le sécher.
- Mais s'il
est tombé dans de l'eau, c'est déjà trop tard, n'est-ce pas ?
- il
fonctionne encore mais il faut le sécher immédiatement.»
J'ai pris
mon petit sèche-cheveux bleu de Panasonic et je l'ai accompagné jusqu'à sa
chambre qui était au bout du couloir.
En marchant
je lui ai demandé s'il frappait à chaque porte. Il m'a dit que quelqu'un lui
avait dit qu'une fille habitait dans ma chambre et qu'il a imaginé que dans la
plupart des cas une fille a un sèche-cheveux.
Mais
j'habite tout seul dans ma chambre.
Et elle est
trop étroite pour que deux personnes y vivent ensemble.
Si deux
personnes vivaient dans cette pièce aussi petite qu'une cage à lapins, elles
finiraient par fusionner comme deux morceaux de beurre.
Mais qui lui
a dit qu'une fille habitait dans ma chambre ?
J'étais
complètement perdu.
Je n'étais presque
jamais entré dans la chambre d'un inconnu. J'ai découvert que la disposition
des meubles comme le lit, l'étagère était l'inverse de la mienne. La table
était en désordre, mais sa chambre était tellement propre que j'ai compris
qu'il avait l'habitude de la nettoyer. Je lui ai donné mon sèche-cheveux et je
lui ai demandé quand il me le rendrait.
Il m'a dit
que ça ne prendra que quelques minutes et de rester dans sa chambre.
Il a branché
le sèche-cheveux et a commencé à sécher son ordinateur.
La fenêtre
était ouverte et il pleuvait dehors. Le parfum de la pluie et le vent froid
s'introduisaient par l’ouverture.
En le séchant,
il m'a demandé si j'étais coréen. Je suis japonais, lui ai-je dis. Excuse-moi,
a-t-il dit. De quelle ville vous venez, lui ai-je demandé. Metz, m'a-t-il dit.
Ce n'est pas loin, ai-je dit. Non, ce n'est pas loin...
Ainsi
pendant cinq minutes, je l'ai regardé sécher son ordinateur. Il m'a expliqué
que cet ordinateur était équipé d'un logiciel spécial et qu'il était cher. J'ai
hoché la tête mais j'étais attiré par la lumière jaunâtre d'un réverbère
mouillé. .
En fin de
compte, son ordinateur noyé a été sauvé. Il m'a rendu le sèche-cheveux en me
remerciant. Il avait l'air aussi heureux qu'un père ayant sauvé son fils de la
noyade.
« Bonne
soirée, m'a-t-il dit.
- Bonne
soirée.» lui ai-je dit.
Le sèche-cheveux bleu à la main, en marchant dans le couloir, je me suis dit que l'occasion de prêter un sèche-cheveux à un homme pour sécher son ordinateur, ne m'arriverait pas une deuxième fois dans ma vie.
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