mercredi 18 juillet 2018

Dead Heat at a Carousel






 Aujourd’hui, c’était férié. On dit que c’est ‘’le jour de la mer’’. Mais je ne sais pas ce qu’on doit faire le jour de la mer. Faut-il aller à la plage et admirer la mer ? Au centre-ville, il y avait plus de monde que d’habitude. Cette fois, il y avait beaucoup de jeunes. Les Japonaises sont toutes petites et elles ont des proportions semblables les unes aux autres. On dirait des poupées fabriquées en série. J’ai vu aussi des touristes chinois. Devant une pharmacie, une jeune femme demandait aux passants d’y entrer en mandarin. Il y a deux ans, lorsque des touristes chinois venaient à Hokkaidô en masse, l’un des endroits où ils achetaient énormément de produits, c’était la pharmacie. Je voyais très souvent des touristes chinois qui sortaient de la pharmacie avec de gros sacs, l’air très contents. Mais qu’est-ce qui les attirent autant ? Il n’y a que des choses banales là-bas, comme de la pommade, des médicaments contre le rhume, des pilules et des capotes…

 Je suis allé dans une librairie d’occasion et j’ai acheté quatre livres pour lire dans l’avion du retour. Je peux quand même lire des livres en français même si de temps en temps je tombe sur des mots dont j’ignore le sens. Mais c'est plus facile et plus rapide de lire dans ma langue maternelle, et je n’ai pas très envie de lire un roman qui exige de moi une grande concentration quand je voyage en classe économique. Les livres que j’ai choisis sont les suivants : « Dead Heat at a Carousel (titre en anglais) » de Haruki Murakami, deux essais de Yoko Ogawa et « Femmes de sable » de Kôbô Abe.

 Au fait, au sujet des personnes bilingues, un jour, une Française dont la mère est japonaise m’a raconté une histoire intéressante. Elle parle couramment japonais aujourd'hui, mais elle a appris cette langue toute seule grâce à ses efforts. Je lui ai demandé pourquoi sa mère ne la lui a pas appris. 
« Elle a essayé de me l’apprendre quand j’étais petite. Mais si elle me parlait en japonais, j’avais l’esprit embrouillé et je ne disais plus rien. Alors, elle a arrêté.
- Tu te souviens de ces moments ? ai-je demandé.
- Pas du tout », m'a-t-elle dit.
 Il semble que c’est quelque chose qui arrive assez souvent. Il y a aussi des gens qui parlent ‘’plus ou moins’’ deux langues, mais qui ne maîtrisent réellement aucune des deux langues. Être bilingue naturellement, c’est comme si on mettait deux couleurs dans une assiette. Si elles se mélangent, il ne restera qu’une seule couleur troublée. Ce qui est nécessaire pour maîtriser deux langues différentes, c’est la capacité de tisser une toile sans mélanger les deux couleurs, mais en les composant de façon harmonieuse.

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