Une amie m’a fait monter dans sa
voiture à Arles. Sur les sièges, des noix, des pierres et des coquilles
d’escargots étaient éparpillés. « Je suis désolée. Tout ça, c’est la collection
de mon fils », a-t-elle dit. En faisant attention à ne rien abîmer, elle a
rangé d’un air habitué pour me faire de la place.
Je me suis rendu compte que divers objets tels
que des branches de lavande, des morceaux de carrelage et une chaîne rouillée
se trouvaient à mes pieds.
Le propriétaire de la collection,
Matthieu, trois ans, ne peut s’empêcher de ramasser tout ce qu’il trouve
intéressant sur son chemin. Sans se lasser, il contemple sa collection en la
touchant ou en mettant sous le soleil.
Ayant écouté cette histoire, j’ai constaté
qu’il y avait là en effet, une saveur particulière et que cette collection ne
pouvait être simplement qualifiée de bric-à-brac. Les pierres étaient si lisses
que j’avais envie d’y frotter ma joue. Sur les coquilles d’escargots se
dessinaient des spirales mystérieuses.
Dès que je suis entrée chez mon amie, Matthieu
a couru vers moi. J’ai caressé sa petite tête, en lui murmurant « Combien
d’histoires caches-tu ici ? ».
Son cadeau était une libellule empaillée,
morte sur une branche d’olivier. J’imagine que c’était un objet
particulièrement précieux dans sa collection. Je l’ai mise dans la petite boîte
où se trouvait la sucette de Matthieu et je l’ai apportée au Japon.
Maintenant la libellule demeure sur mon bureau.
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