lundi 30 juillet 2018

Michel


 J’ai repris la lecture de « La Possibilité d’une île » de Michel Houellebecq que j’avais abandonnée. Pourquoi ai-je recommencé à lire ce roman ? Parce qu’un livre en français que je lisais m’a ennuyé à mort et je me suis dit que le livre de Michel était beaucoup mieux. Au moins, il n’est pas inintéressant. Je l’avais abandonné car quelques scènes me dégoûtaient et que c’était quand même un peu déprimant.
 Celui qui m’a fait découvrir cet auteur était un professeur de français. « Je ne suis pas grand fan de cet auteur… », a-t-il dit, puis il a continué « Mais j’ai beaucoup ri en lisant ce roman », et m’a donné « La Carte et le territoire ». À ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi il avait dit : « Je ne suis pas grand fan de cet auteur… ». Maintenant je le comprends, car ce n'est pas J.K.Rowling mais Michel Houellebecq. Si on dit « Je suis un grand fan de Michel Houellebecq ! », on sera tout de suite pris pour un raciste, un homophobe, un islamophobe et un gros pervers mégalomane. Est-ce que j’aime Michel Houellebecq ? C’est une question difficile. Je trouve ses romans intéressants, même si parfois ils me dégoûtent (et j’imagine que c’est peut-être l’intention de l’auteur).

 Dans une interview, Yukio Mishima disait qu’il détestait Osamu Dazaï car ils avaient des traits communs et qu’il avait peur de devenir comme lui. Je ne ressemble pas à Michel. Il est blanc, je suis asiatique. Il est vieux, je suis encore dans und jeunesse qui va bientôt se terminer sans que rien ne se produise. Michel est célèbre, c’est l’un des écrivains français les plus vendus au monde, et je suis totalement inconnu et je le resterai à jamais. Mais on est plutôt déprimé et misanthrope. J’ai aussi un peu peur de devenir comme lui en lisant ses romans. Quand je regarde sa photo sur le revers de la couverture de ses romans, je me demande si je lui ressemblerai physiquement dans l’avenir. Mon nez, qui est déjà grand pour un jaune, s’allongera-t-il ? Mes cheveux qui se sont déjà mis à blanchir à cause de l’hérédité, seront-ils châtain-gris comme les siens ? Aurai-je aussi ce regard pervers et alcoolique un jour ?
 Je chasse cette idée de ma tête. Pour l'instant, je vais finir ce long roman, même si le visage de l'auteur ne cesse de traverser mon esprit, tel le clignotement d'un phare, quand le héros Daniel 1 fait l'amour avec Esther. Michel, tu écris vachement bien.

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