J’ai repris la lecture de « La
Possibilité d’une île » de Michel Houellebecq que j’avais abandonnée. Pourquoi
ai-je recommencé à lire ce roman ? Parce qu’un livre en français que je lisais
m’a ennuyé à mort et je me suis dit que le livre de Michel était beaucoup mieux.
Au moins, il n’est pas inintéressant. Je l’avais abandonné car quelques scènes
me dégoûtaient et que c’était quand même un peu déprimant.
Celui qui m’a fait découvrir cet
auteur était un professeur de français. « Je ne suis pas grand fan de cet
auteur… », a-t-il dit, puis il a continué « Mais j’ai beaucoup ri en lisant ce
roman », et m’a donné « La Carte et le territoire ». À ce moment-là, je ne
comprenais pas pourquoi il avait dit : « Je ne suis pas grand fan de cet
auteur… ». Maintenant je le comprends, car ce n'est pas J.K.Rowling mais Michel
Houellebecq. Si on dit « Je suis un grand fan de Michel Houellebecq ! », on
sera tout de suite pris pour un raciste, un homophobe, un islamophobe et un
gros pervers mégalomane. Est-ce que j’aime Michel Houellebecq ? C’est une
question difficile. Je trouve ses romans intéressants, même si parfois ils me
dégoûtent (et j’imagine que c’est peut-être l’intention de l’auteur).
Dans une interview, Yukio Mishima
disait qu’il détestait Osamu Dazaï car ils avaient des traits communs et qu’il
avait peur de devenir comme lui. Je ne ressemble pas à Michel. Il est blanc, je
suis asiatique. Il est vieux, je suis encore dans und jeunesse qui va bientôt
se terminer sans que rien ne se produise. Michel est célèbre, c’est l’un des
écrivains français les plus vendus au monde, et je suis totalement inconnu et
je le resterai à jamais. Mais on est plutôt déprimé et misanthrope. J’ai aussi
un peu peur de devenir comme lui en lisant ses romans. Quand je regarde sa
photo sur le revers de la couverture de ses romans, je me demande si je lui
ressemblerai physiquement dans l’avenir. Mon nez, qui est déjà grand pour un
jaune, s’allongera-t-il ? Mes cheveux qui se sont déjà mis à blanchir à cause
de l’hérédité, seront-ils châtain-gris comme les siens ? Aurai-je aussi ce
regard pervers et alcoolique un jour ?
Je chasse cette idée de ma tête. Pour
l'instant, je vais finir ce long roman, même si le visage de l'auteur ne cesse
de traverser mon esprit, tel le clignotement d'un phare, quand le héros Daniel
1 fait l'amour avec Esther. Michel, tu écris vachement bien.
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