Le typhon numéro douze, nommé
« Jongdari » arrive dans la région du Kantô. Selon les actualités, « Jongdari »
est un mot coréen qui signifie « hirondelle », mais sa puissance est plutôt
celle du vautour. À la télé, un reporteur avec un imperméable qui tenait son
casque sur sa tête, essayait d'expliquer la véhémence de l’hirondelle.
Toutefois, son corps trempé de la pointe des pieds jusqu’à la tête l'exprimait
mieux que ses mots.
Le
typhon Jongdari a dérivé vers l’ouest. Selon la météo, il arrivera dans la
région du Tôkai de la nuit à l’aube, sans que sa zone de tempête ne
s’affaiblisse.
Chaque
année, un, ou parfois plusieurs typhons arrivent au Japon en cette saison, sauf
à Hokkaidô. Pourquoi Hokkaidô est-elle une exception ? En fait, les typhons,
nés souvent dans les mers du sud, s’affaiblissent et disparaissent avant
d’arriver au nord de l’archipel. Dans le reste du Japon, les maisons ont des
portes coulissantes qui peuvent couvrir les fenêtres pour les protéger de la
tempête, ce qui n’est pas le cas à Hokkaidô. Je n’ai donc presque jamais fait
l’expérience d’un typhon. Ce que diffuse la télé lors du passage d'un typhon semble
être un événement d’un pays étranger.
Mais
dans mon enfance, une fois seulement, un typhon a débarqué sur Hokkaidô en
gardant sa puissance. J’étais écolier, mais comme je ne me rappelle ce jour que
partiellement, j’étais peut-être encore petit. Je ne sais pas si l’école a été
annulée ce jour-là. Ma mère était au travail et mon père vivait dans une ville
lointaine. Tandis que je restais à la maison avec mon petit frère, tout à coup,
le ciel s’est assombri, et un vent violent a commencé à souffler en apportant une
pluie diluvienne. Les arbres devant chez moi ployaient comme un arc et ils
avaient l’air souples. Quelques heures plus tard, ma mère est rentrée du
travail. Elle s’est mise à remplir un seau d'eau pour se préparer à une
éventuelle coupure d’eau. Il n’y a pas de portes coulissantes contre la tempête
à Hokkaidô. La vitre était la seule chose qui nous protégeait du vent violent.
Dès que l’on a fermé les rideaux, j’ai eu l’impression que la maison était
projetée dans l’espace. Pendant
que nous regardions la télé, la lumière s’est éteinte. C’était une panne
d’électricité. Un cable électrique a été coupé non loin d’ici. Ma mère a
cherché une lanterne dans le débarras et l'a mise sur la table de la salle à
manger. Nous avons dîné tranquillement en entendant le bruit du vent qui
soufflait.
Le
lendemain, lorsque je me suis réveillé, le typhon était passé comme si de rien
n'était. L’électricité était rétablie et toutes les chaînes parlaient des
dégâts qu'il a laissés. Je me suis promené dans la ville. Quelques arbres déracinés.
La rivière qui coulait d'habitude doucement, était boueuse et ondulait. Pour
l’instant, c’est le seul souvenir de typhon que je garde.
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