Aujourd’hui,
j’ai pris le métro et je suis allé au centre-ville. Le métro de Sapporo a été
construit pour les jeux olympiques d’hiver qui ont eu lieu dans cette ville en
1972. Une partie de la ligne Nanboku est aérienne bien qu’il s’agisse d’un métro,
car simplement, on n’a pas eu le temps de creuser. Il reste encore dans la
ville des traces des jeux olympiques d’il y a plus de quarante ans. Mon école
primaire qui a été fermée il y a quelques années avait été utilisée en tant que
quartier général des membres du comité des jeux olympiques. Il reste encore des
appartements construits pour les participants du monde entier. Aujourd’hui, ils
sont occupés par les habitants de la ville.
Deux
choses que j’ai remarquées. D’abord, c’est la tranquillité de la ville. Dans le
métro et dans les rues, personne ne parle, ou les gens chuchotent. Dehors, le
seul bruit que l’on entend, c’est celui des voitures et des signaux qui sonnent
pour les non-voyants. La deuxième chose, c’est qu’il y a que peu de jeunes dans
la ville. À Strasbourg, il y a des jeunes partout. À Sapporo, les vieillards
qui traînent leurs sacs roulants remplacent les adolescents s’embrassant dans
les rues. Toutefois, les vacances n’ont pas encore commencé au Japon. Les
écoliers, les collégiens, les lycéens et les étudiants vont tous en cours. Les
salariés travaillent pendant la journée. Cependant, on sent le vieillissement
de la population du Japon. Quand j’étais écolier, il y avait beaucoup plus de
magasins. Il y avait une épicerie, une boutique d’animaux domestiques où j’ai
acheté ma tortue qui a seize ans cette année, une librairie et une papeterie
gérée par une dame potelée d’un certain âge. Tous ces magasins ont fermé l’un
après l’autre. L’épicerie où j’achetais de temps en temps des gâteaux a été
remplacée par une entreprise louche qui donne des conférences pour les
vieillards. Les bâtiments où se trouvaient la librairie et la papeterie restent
vides depuis longtemps, avec l’affiche « À louer ».
J’ai
flâné dans la gare centrale et je suis allé dans un magasin de couleurs d’une chaîne,
un peu comme ‘’Hema’’ en France. Rien ne m’intéressait, mais finalement j’ai
acheté un petit porte-clef en forme de chat. À la caisse une jeune Occidentale
à lunettes faisait la queue l’air inquiète. Je me suis demandé si elle était
française. Je lui aurais adressé la parole si quelque chose avait indiqué sa
nationalité, mais je n’ai rien dit pour éviter le risque de devoir parler
anglais. En hiver, beaucoup d’Australiens viennent à Hokkaidô pour faire du
ski, mais Sapporo n’est pas la première destination des touristes européens.
Il
y a deux ans, il y avait des touristes chinois et coréens partout, mais je n’en
ai vu que très peu aujourd’hui. Ne viennent-ils plus à Hokkaidô ? Cependant,
Sapporo semble s’internationaliser. Dans le métro du retour, j’ai vu deux
femmes voilées, indonésiennes ou malaysiennes je ne sais, avec leurs
poussettes.
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