mardi 12 juin 2018

Art Basel 2018






























 En principe, je devais être à l’usine aujourd’hui. Toutefois, ce matin, j’ai reçu un message du directeur, annonçant la suspension de la production pendant trois jours pour une raison quelconque. De nouveau, j’étais chômeur. De plus, comme je rentre à Strasbourg dans la semaine, et mon patron, au Japon, il a été confirmé que nous terminerons ce séjour sans jamais travailler dans l’usine. Mon patron était déçu, et moi aussi, un peu, parce que l’usine ressemble en réalité à un atelier et que c’est amusant d’y travailler. Lorsque je pense à ce séjour rétrospectivement, je me rends compte que je n’ai presque rien fait. Le premier jour, il y avait une interprète professionnelle. Les clients japonais importants que nous avons reçus étaient bilingues de sorte que mon rôle en tant qu’interprète était extrêmement restreint. Tout ce que j’ai fait, c’est aller au restaurant tous les jours avec la carte gold de mon patron, faire des commentaires à ses histoires et voyager en France et en Italie. Cependant, j’ai reçu mon salaire d’interprète. Jusqu’ici, j’ai fait plusieurs petits boulots mais je pense que c’est le plus agréable et le moins fatigant. J’aimerais savoir s’il y a d’autres jobs qui paient pour aller au restaurant et voyager.

 Mon patron et moi n’avons donc rien à faire jusqu’à la fin de notre séjour dans ce petit village. Nous avons profité de cette occasion pour aller en train à Bâle voir son ami artiste qui y expose ses œuvres à la foire artistique. Nous sommes arrivés à la gare, mais nous ne savions pas où avait lieu l’exposition. Mon patron ne parle que japonais. C’est donc moi qui ai demandé à l’information touristique de la gare où se trouvait Liste. Heureusement, l’employé à qui j’ai adressé la parole parlait français (je pense que beaucoup de Bâlois maîtrisent cette langue) et m’a dit de prendre le tram 2 sur le quai F en me donnant une carte de la ville avec un sourire.
 Au moment où nous sommes sortis de la gare, il a commencé à pleuvoir à torrents. Nous avons couru à la station et nous sommes montés dans le tram. J’ai cherché le plan du tram, mais en vain. Tout au long du trajet, j’ai dû contempler l’extérieur pour ne pas manquer la station où nous devions descendre.

 L’exposition de Liste avait lieu sur l’emplacement d’une ancienne distillerie de bière. Il semble qu’il y ait deux champs d’exposition et Liste est plus petit que l’autre car ce sont particulièrement de nouvelles galeries et de jeunes artistes qui y participent. Nous l’avons facilement trouvé parce qu’il y avait beaucoup de monde et qu’un grand ballon en forme de lutteur de sumo était suspendu à la fenêtre d’un immeuble.
 Le bâtiment en briques avec quelques cheminées était transformé en une immense galerie. Il y avait un escalier étroit à l’intérieur, et de nombreuses pièces de taille différente. Je n’en finirais jamais si je décrivais toutes les œuvres qui ont attiré mon attention. Mais j’ai particulièrement apprécié une série de photos. Au premier regard, elles ressemblant à des cartes postales. Si on les examinait attentivement, on se rendait compte qu’elles étaient faites du collage de plusieurs éléments de photos.

 Mon patron et son ami artiste s’étaient rencontrés par un curieux hasard. Et moi, lorsque j’ai postulé ce travail d’interprète, je n’avais jamais pensé visiter Art Basel, puisque ce job n’a rien à voir avec l’art et que mon patron ignorait que je suis amateur d’art contemporain. Parfois la vie est capricieuse. Une porte qui semble tout à fait banale, cachée dans la vie quotidienne, s'avère de temps à autre l’entrée qui donne sur une grande aventure.

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