En principe, je devais être à
l’usine aujourd’hui. Toutefois, ce matin, j’ai reçu un message du directeur,
annonçant la suspension de la production pendant trois jours pour une raison
quelconque. De nouveau, j’étais chômeur. De plus, comme je rentre à Strasbourg
dans la semaine, et mon patron, au Japon, il a été confirmé que nous
terminerons ce séjour sans jamais travailler dans l’usine. Mon patron était
déçu, et moi aussi, un peu, parce que l’usine ressemble en réalité à un atelier
et que c’est amusant d’y travailler. Lorsque je pense à ce séjour
rétrospectivement, je me rends compte que je n’ai presque rien fait. Le premier
jour, il y avait une interprète professionnelle. Les clients japonais
importants que nous avons reçus étaient bilingues de sorte que mon rôle en tant
qu’interprète était extrêmement restreint. Tout ce que j’ai fait, c’est aller
au restaurant tous les jours avec la carte gold de mon patron, faire des
commentaires à ses histoires et voyager en France et en Italie. Cependant, j’ai
reçu mon salaire d’interprète. Jusqu’ici, j’ai fait plusieurs petits boulots
mais je pense que c’est le plus agréable et le moins fatigant. J’aimerais
savoir s’il y a d’autres jobs qui paient pour aller au restaurant et voyager.
Mon
patron et moi n’avons donc rien à faire jusqu’à la fin de notre séjour dans ce
petit village. Nous avons profité de cette occasion pour aller en train à Bâle voir
son ami artiste qui y expose ses œuvres à la foire artistique. Nous sommes
arrivés à la gare, mais nous ne savions pas où avait lieu l’exposition. Mon
patron ne parle que japonais. C’est donc moi qui ai demandé à l’information
touristique de la gare où se trouvait Liste. Heureusement, l’employé à qui j’ai
adressé la parole parlait français (je pense que beaucoup de Bâlois maîtrisent
cette langue) et m’a dit de prendre le tram 2 sur le quai F en me donnant une
carte de la ville avec un sourire.
Au
moment où nous sommes sortis de la gare, il a commencé à pleuvoir à torrents.
Nous avons couru à la station et nous sommes montés dans le tram. J’ai cherché
le plan du tram, mais en vain. Tout au long du trajet, j’ai dû contempler
l’extérieur pour ne pas manquer la station où nous devions descendre.
L’exposition
de Liste avait lieu sur l’emplacement d’une ancienne distillerie de bière. Il
semble qu’il y ait deux champs d’exposition et Liste est plus petit que l’autre
car ce sont particulièrement de nouvelles galeries et de jeunes artistes qui y
participent. Nous l’avons facilement trouvé parce qu’il y avait beaucoup de
monde et qu’un grand ballon en forme de lutteur de sumo était suspendu à la
fenêtre d’un immeuble.
Le
bâtiment en briques avec quelques cheminées était transformé en une immense galerie.
Il y avait un escalier étroit à l’intérieur, et de nombreuses pièces de taille
différente. Je n’en finirais jamais si je décrivais toutes les œuvres qui ont
attiré mon attention. Mais j’ai particulièrement apprécié une série de photos.
Au premier regard, elles ressemblant à des cartes postales. Si on les examinait
attentivement, on se rendait compte qu’elles étaient faites du collage de
plusieurs éléments de photos.
Mon
patron et son ami artiste s’étaient rencontrés par un curieux hasard. Et moi,
lorsque j’ai postulé ce travail d’interprète, je n’avais jamais pensé visiter
Art Basel, puisque ce job n’a rien à voir avec l’art et que mon patron ignorait
que je suis amateur d’art contemporain. Parfois la vie est capricieuse. Une
porte qui semble tout à fait banale, cachée dans la vie quotidienne, s'avère de temps à autre l’entrée qui donne sur une grande aventure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire