Après une absence de quelques semaines, je suis rentré à Strasbourg pour aller chercher mon passeport. Quand je suis entré dans cette ville où je vis, j’ai d'abord eu l’impression d’être dans un endroit inconnu. En marchant dans les rues, j’ai retrouvé petit à petit cette capitale de l'Alsace. Impressionné par sa beauté, une émotion irrépressible s’est emparé de moi. Si, réduit à l'état végétal, je retrouvais un être aimé après dix ans de séparation, je réagirais peut-être de la même façon. Ou bien est-ce que j’exagère ? Le jour où j’ai débarqué à Strasbourg, la ville m’avait en effet ému, mais j’avais oublié ce sentiment depuis longtemps pendant que je faisais d'innombrables allers-retours entre l’université et chez moi. J’espère que, même si je dois quitter la France un jour, et si le monde entier est réduit en cendres, cette ville historique et culturelle à laquelle je suis plus attaché qu'à toutes les autres, son fleuve, ses forêts, son ciel, son architecture, ses gens, resteront pour toujours aussi beaux qu’aujourd’hui.
J'ai ouvert
la porte de ma chambre et j’ai réalisé qu’on avait déposé un colis sur le sol,
comme oublié. Le seul livre que j’avais commandé sur Internet ces derniers
temps, était « 1984 » de George Orwell, mais je l’avais déjà reçu. J’ai pris le
colis et je l’ai ouvert. Il en est sorti deux livres que je n’avais pas
commandés : l'un d’Italo Calvino et l'autre d’un écrivain que je ne connaissais
pas, Raymond Roussel. À l’intérieur du colis, dissimulée sous les livres, une
lettre. Le cadeau de ma correspondante Pauline était arrivé en de mon absence.
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