Aujourd’hui,
mon patron et moi avons déjeuné au restaurant « Petit ours ». Après avoir
visité le musée alsacien (c’était la deuxième visite pour moi), nous avons
quitté Strasbourg. À vrai dire, j’étais un peu fatigué et j’aurais voulu me
reposer tranquillement dans ma chambre du petit village. Cependant, mon patron,
plus dynamique que moi, m’a proposé de visiter l'immense parc naturel qui s’étend
entre Bâle et Mulhouse. J’aurais préféré lire tranquillement « Instantané
d’ambre » de Yoko Ogawa chez moi, mais comme je suis son employé, à contre cœur,
je lui ai dit : « C’est une bonne idée ».
Notre
voiture est entrée dans une ville inconnue. Toutefois, une sorte de fête y était
peut-être organisée et beaucoup de routes étaient barrées. Pendant que mon
patron faisait de vains efforts pour sortir de cette ville, transformée
soudainement en un dédale, il s’est perdu. Le produit de la civilisation,
l’application de navigation nous a conduits en montagne. Plus nous nous
enfoncions dans la forêt, plus la route devenait étroite, couverte d'herbes. Lorsque
nous nous en sommes rendu compte, nous nous trouvions au fond de la montagne,
sur une allée exiguë de gravier. Des vaches paissaient en bas au loin. Mon
patron m'a dit nonchalamment : « Regarde, il y a des maisons là-bas. Il y a des
bûches ! Il y a des gens qui vivent avec des bûches ! », mais j’avais le
vertige. Regardant droit devant moi, j’essayais de ne pas voir ni les vaches ni
les maisons ni les bûches. Si nous étions tombés de ce versant sans garde-fou,
nous serions morts tous les deux.
Nous avons
continué à rouler guidés par la navigation. Finalement, nous sommes arrivés à
un embranchement. Au loin, une maison bâtie sur une falaise. On ne savait pas
si quelqu’un l’habitait ou si elle était abandonnée. La route qui y conduisait
semblait privée. Une autre descendait, mais elle était très étroite et non goudronnée. Le
feuillage nous cachait le bout de la route et nous étions inquiets. Au bout
d’un moment, mon patron a perdu l’envie de visiter le parc national, et a
décidé de rebrousser chemin. Lorsque la voiture est revenue en bas et que j'ai
vu d'autres voitures, j’ai poussé un soupir de soulagement. Maintenant, la
navigation indiquait une route complètement différente. En fait, on n’aurait
pas eu besoin d’aller en montagne. De temps en temps, le produit de la
civilisation peut être trompeux. Soulagé à son tour, au volant, mon patron m’a
proposé de visiter bientôt un vignoble (mais il ne boit pas une goutte d'alcool
!). J'ai hoché la tête. « C’est une bonne idée », lui ai-je dit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire