vendredi 22 juin 2018

L'imprimante






 Il semble que c’était la fête de la musique aujourd’hui. Mais ça ne me regardait pas. Enfermé dans ma chambre, j’ai écouté « The Queen Is Dead » des Smiths et « Kid A » de Radiohead que je connais par cœur depuis mon adolescence.

 Cependant, je ne pouvais pas rester chez moi toute la journée puisque la bibliothécaire du département de japonais m’avait envoyé un mail disant que la bibliothèque fermait à la fin juin. Je devais rendre les livres que j’avais empruntés. De toute façon j’avais quelques documents à imprimer.

 L’université où je n’étais pas allé depuis quelques mois était plus déserte que dans mon souvenir, mais il y avait quand même du monde. Lorsque j’y étais la dernière fois, la fac traversait une crise avec des manifestations contre le Parcoursup, de sorte que plusieurs bâtiments étaient barricadés avec de grandes poubelles et des planches, ornées de caricatures du chef de l’état et du président de l'université. Aujourd’hui, les traces de cette fièvre avaient complètement disparu, comme si rien ne s’était passé.
 J’ai monté l’escalier et je suis arrivé devant la bibliothèque de japonais, mais elle était bel et bien fermée. J’ai envoyé des messages à la bibliothécaire, toutefois je n’ai reçu aucune réponse de sa part. Mon portable restait silencieux comme une coquille. Tandis que je contemplais vaguement des affiches collées à la porte, je me suis rendu compte que la bibliothèque était ouverte à partir de quatorze heures le jeudi, et à ce moment-là, il était treize heures trente. Assis dans l’escalier, j’ai attendu l’arrivée de la bibliothécaire un certain temps en écoutant le deuxième album d’Oasis.
 Mon espoir a été trahi. Elle n’est pas apparue alors que l’écran de mon portable affichait quatorze heures pile. J’ai finalement renoncé et je suis descendu au rez-de-chaussée. Sorti de la fac, pendant que je faisais des courses à Simply, j’ai reçu un message de la bibliothécaire disant qu’elle était arrivée peu après mon départ.
 Je suis retourné à la fac avec mon sac à provisions, et j’ai monté de nouveau le long escalier conduisant au quatrième étage du Patio. Cette fois, la porte de la bibliothèque était ouverte, et j’ai enfin pu me débarrasser des trios livres qui pesaient sur mon épaule. Après avoir parlé de la pluie et du beau temps, nous nous sommes souhaité bonne chance et dit : « À l’année prochaine ».

 P.S. : il ne faut pas utiliser l’imprimante de la cafétéria du Patio. J’ai essayé d’imprimer un document. Cette machine qui ne fonctionne jamais correctement a imprimé le même document plus de vingt fois. J’ai vainement tenté de l’arrêter, mais la raison est impuissante devant la folie. Consterné, je ne pouvais que regarder la machine cracher en cascade une pile de paperasses, jusqu’à ce que son délire soit apaisé, en épuisant l’argent de ma carte Izly.

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