vendredi 7 septembre 2018

Je n'aime pas les cours mais j'aime les livres


 Lorsque j’avais quatorze ou quinze ans, mon père m’a donné « Kafka sur le rivage » de Haruki Murakami. Je ne sais pas pourquoi il me l’a offert parce que lui-même ne lit pas beaucoup. Dans son bureau, il y avait beaucoup de livres de finance ou d’économie mais pas un seul roman. En tous cas, j’ai reçu « Kafka sur le rivage » en cadeau et c’est ainsi que j’ai découvert Haruki Murakami.
 J’ai lu beaucoup de livres depuis mon enfance. Je pense que la plupart des romans m’ont plu. Il n’y a que peu de livres qui m’ont déçu. Mais j’ai l’impression que les livres intéressants au point de changer ma vie étaient aussi rares que les décevants.
 « Kafka sur le rivage » ne ressemblait à aucun roman que je connaissais jusque-là. D’abord, il se lisait facilement. Alors que l’histoire était compliquée et qu’il se passait de temps en temps des choses inexplicables (l’OVNI du début, Johnny Walker qui massacre des chats, la pierre du sanctuaire etc.), le livre était si intéressant que je l’ai lu d’un trait, perdant le sommeil. Lorsque je l’ai eu terminé, j’étais devenu une personne différente. J’avais acquis une nouvelle façon de voir les choses et de penser. J’ai adoré ce roman au point de le relire dix fois au total et j’ai fini par apprendre par cœur plusieurs passages.
 Plus tard, j’ai découvert beaucoup de livres qui valaient la peine d'être lus, mais « Kafka sur le rivage » demeure mon expérience de lecture la plus bouleversante. Si c’était possible, je voudrais effacer le souvenir que j’en ai et le lire à nouveau.
 Je ne sais pas trop à quoi sert la littérature. Elle ne conjecture pas l’économie. « Les Frères Karamazov » ne permet pas d’apprendre comment monter une chaise malgré ses 1500 pages. Mais je pense que je pourrais lire avec plaisir un million de romans ennuyeux si c'était pour découvrir un roman comme « Kafka sur le rivage ».

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