Aujourd’hui, je suis allé à
un atelier de français fortement recommandé par le cours de FLE. Comme j’ai
écrit hier, on m’a inscrit dans le groupe du niveau B2, bien que je possède
déjà le C1, parce que je ne m’exprime pas bien en français. Je craignais que
l’atelier ne soit trop facile et ennuyeux pour moi et c'était malheureusement
le cas.
J’étais
avec deux Allemandes, un Russe bavard et une Colombienne (pourquoi toutes les
Colombiennes s’appellent-elles Adriana ?). La prof nous a demandé si nous
connaissions des chansons françaises. Les autres n’en connaissaient pas. J’en
connaissais un peu. J’ai cité les noms des chanteurs français célèbres tels que
Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Claude François, Mylène Farmer, Bertrand
Cantat, Boris Vian etc. La prof, douce et gentille, a eu l’air impressionnée
comme si elle voyait un arbre parlant. Ensuite, elle nous a fait écouter une
chanson française. Nous devions lui dire les verbes que nous avons trouvés dans
le morceau, comme aimer, vivre, tomber, tourner etc. Nous avons vérifié
l’infinitif des verbes ‘’croire’’ et ‘’soigner’’. Elle nous a demandé si le mot
‘’douleur’’ était un nom ou un verbe. J’ai eu l’impression d’être un bébé. J’ai
eu envie de crier « Areu, areu » et de pisser dans mon pantalon comme un vieillard dément. Tout à coup,
je me suis senti vide en me demandant pourquoi j’étais là et pourquoi je devais
vérifier l’infinitif des verbes ‘’croire’’ et ‘’soigner’’ au bout de mes six
ans d’apprentissage du français. C’est parce que j’ai bégayé en français
lorsqu’une autre prof m’a adressé la parole. J’ai eu envie de mourir. Et puis,
elle nous a demandé de chanter la chanson qu’elle nous avait fait écouter.
C’était un morceau joyeux avec des paroles humanistes. J’ai ouvert et fermé la
bouche en faisant semblant de chanter. Mon traumatisme d’avoir été obligé de
chanter tout seul devant une institutrice de l’école primaire, obèse comme une
cantatrice, m’a traversé l’esprit et m’a tourmenté. À la fin du cours, la prof nous a fait prononcer le mot
‘’Bonsoir’’. « Bonsoir », a dit l’Allemande. « Bonsoooiiiirr », a dit la prof.
« Bonsoooiiiirrr », a dit l’Allemande. « Bonsoir », a dit la prof. « Bonsoir »,
a dit l’autre Allemande. « C’est bon, a dit la prof. Bonsoir ». « Bonsoir », a
dit le Russe. « Bonsoir », m’a-t-elle dit. « Bonsoir », ai-je dit. «
Bonsoiiiiirrrrr », a dit la prof. « Bonsooiiiirrrr », ai-je dit. Elle a eu
l’air conteeeennnte.
L'école
maternelle était très joyeuse, mais je ne pense pas y revenir.
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