C'était un matin particulièrement
beau. Le ciel était bleu. Des oisillons piaillaient. J'attendais paisiblement le cours
de FLE. Quelques minutes plus tard, une inconnue est entrée dans la salle et
nous a dit que ceux qui n'étaient pas là vendredi dernier n’avaient pas le
droit de prendre ce cours, et qu’on devait en discuter avec la directrice. La
vieille bique a expulsé sans merci quelques étudiants, moi y compris. On s'est
sentis misérables comme les Juifs durant la seconde guerre mondiale ou les
Noirs des États-Unis pendant l’esclavage. Tout à coup, je suis devenu
humaniste. Je me suis juré d'anéantir le racisme de la terre.
Je n’avais plus rien à faire.
Pourquoi m’étais-je levé tôt ce matin ? Pour admirer les rides magnifiques de
la vieille ? Ce doit être ça. J’ai frappé à la porte du bureau de la
directrice. Sur la porte, il était indiqué qu’elle recevait les étudiants l’après-midi,
mais je m’en foutais un peu. Quelques instants plus tard, une meuf ratatinée
comme un vieux radis qu’on a oublié dans le frigo depuis six mois a ouvert la
porte. En sachant qu’il n’y avait plus d’espoir, puisque je n’ignore pas à quel
point l’administration française est têtue, je lui ai dit que je voulais
prendre le cours de FLE. La vieille bique numéro 2 m’a donné la réponse que
j’avais exactement prévue et j’ai eu l’impression d’être un personnage de film.
« Non, il y a déjà trop d’étudiants et ce n’est pas possible ». Si j’avais été
comme d’habitude, j’aurais dit simplement « D’accord. Au revoir. Bonne journée
(j’espère que tu tomberas sur un caca dans la rue !) » et je serais parti, mais
ça m’a quand même énervé et je lui ai répondu. « Mais sur le site, il n’était
écrit nulle part qu’on devait s’inscrire !
- C’était affiché partout dans le
département, m’a dit le radis.
- Je trouve ça injuste ».
Je suis en lettres et je viens
rarement à la faculté de langues. Avant de poignarder les deux lesbiennes, j’ai
tourné les talons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire