mercredi 12 septembre 2018

FLE


 C'était un matin particulièrement beau. Le ciel était bleu. Des oisillons piaillaient. J'attendais paisiblement le cours de FLE. Quelques minutes plus tard, une inconnue est entrée dans la salle et nous a dit que ceux qui n'étaient pas là vendredi dernier n’avaient pas le droit de prendre ce cours, et qu’on devait en discuter avec la directrice. La vieille bique a expulsé sans merci quelques étudiants, moi y compris. On s'est sentis misérables comme les Juifs durant la seconde guerre mondiale ou les Noirs des États-Unis pendant l’esclavage. Tout à coup, je suis devenu humaniste. Je me suis juré d'anéantir le racisme de la terre.
 Je n’avais plus rien à faire. Pourquoi m’étais-je levé tôt ce matin ? Pour admirer les rides magnifiques de la vieille ? Ce doit être ça. J’ai frappé à la porte du bureau de la directrice. Sur la porte, il était indiqué qu’elle recevait les étudiants l’après-midi, mais je m’en foutais un peu. Quelques instants plus tard, une meuf ratatinée comme un vieux radis qu’on a oublié dans le frigo depuis six mois a ouvert la porte. En sachant qu’il n’y avait plus d’espoir, puisque je n’ignore pas à quel point l’administration française est têtue, je lui ai dit que je voulais prendre le cours de FLE. La vieille bique numéro 2 m’a donné la réponse que j’avais exactement prévue et j’ai eu l’impression d’être un personnage de film. « Non, il y a déjà trop d’étudiants et ce n’est pas possible ». Si j’avais été comme d’habitude, j’aurais dit simplement « D’accord. Au revoir. Bonne journée (j’espère que tu tomberas sur un caca dans la rue !) » et je serais parti, mais ça m’a quand même énervé et je lui ai répondu. « Mais sur le site, il n’était écrit nulle part qu’on devait s’inscrire !
- C’était affiché partout dans le département, m’a dit le radis.
- Je trouve ça injuste ».
 Je suis en lettres et je viens rarement à la faculté de langues. Avant de poignarder les deux lesbiennes, j’ai tourné les talons.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire