Je suis morose et mélancolique à l’université, mais
croyez-moi, je suis très gai et joyeux chez moi. Je ne cesse de dire des
plaisanteries spirituelles au mur. Le mur rit. Mon voisin y frappe.
Aujourd’hui, pendant un cours, une prof a dit en
citant Platon et Blake « La poésie nous donne des ailes pour découvrir la
vérité » ou quelque chose de ce genre. On dirait le Red Bull. La poésie, c’est
le Red Bull.
La prof était jeune et elle ne semblait pas encore
très habituée à parler en public. Elle parlait un excellent français, mais le
français n’est peut-être pas sa langue maternelle. Parler devant quatre-vingts
personnes, ce doit être quand même stressant. Je n’arrive même pas à parler à
une seule personne. Je dis souvent « Ah… », « Euh… » comme Sans-visage du «
Voyage de Chihiro ». L’idée de parler devant beaucoup de monde m’effraie. Si
j’étais professeur d’université, je marmonnerais quelque chose
d’incompréhensible, réagirais aux rires étouffés des étudiants et finalement je
m’enfuirais en pleurant.
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