C’était moi qui ai proposé d’aller à
l’aquarium. Je ne me rappelle plus le titre, mais il y a une nouvelle de Haruki
Murakami qui raconte l’histoire d’un homme qui aime aller au zoo les jours d’orage.
Moi, j’aime aller à l’aquarium lorsqu’il pleut.
Cet après-midi, je suis allé à
l’aquarium dans la banlieue de ma ville avec ma copine. Nous avons changé de
tram deux fois et nous avons pris une navette qui allait directement à
l’aquarium. Lorsque nous y sommes arrivés, il était déjà quatorze heures.
Nous avons acheté deux billets à
l’entrée. Comme c’était un jour ouvrable et qu’il pleuvait, l’aquarium était
désert. Dans d’énormes bassins d’eau, nageaient divers animaux aquatiques.
Certains avaient des couleurs vives. D’autres se dissimulaient sous le sable.
Quelques-uns étaient immenses. D’autres étaient si minuscules qu’on aurait eu
besoin d’une loupe pour les voir. Nous sommes restés depuis longtemps devant le
bassin d’un énorme poisson bleu appelé ‘’Napoléon’’. Il s’appelle comme ça
parce que l’excroissance de son front fait penser à l’empereur. « C’est drôle
», a-t-elle pouffé. « Qu’est-ce qui est drôle ? », lui ai-je demandé. « Son
visage », m’a-t-elle dit. Le poisson aux prunelles strabiques nageait
élégamment sous la lumière artificielle tamisée. Je me suis dit que ce serait
un spectacle si on y jetait une femme nue dans le bassin, mais je me suis tu. À
ce moment-là, un requin-baleine est apparu du fond dans notre direction et a
traversé le bassin.
Mais lorsqu’y pense, il ne pleuvait
pas aujourd’hui. Je n’ai pas de copine et il n’y a pas d’aquarium dans ma
ville. Ce que j’ai fait aujourd’hui, c’était regarder « Phenomena » d’Argento,
sans mettre les pieds hors de ma chambre. Dans le film, une fille est tombée
dans une piscine pleine de vers et de cadavres.
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