Ce
matin, j’ai été réveillé par la sonnerie de mon portable. Je pensais à aller au
cours de traduction de japonais pour améliorer ma capacité linguistique. Dans
la torpeur, le diable qui habite mon esprit a soufflé à mon oreille droite : «
Ce n’est pas obligatoire ! Tu n’es pas étudiant en japonais, mais en lettres !
Ça n’a rien à voir ! Tu peux te rendormir ! ». Puis, l’ange qui habite en moi a
chuchoté à mon oreille gauche : « C’est la première semaine de ta rentrée. Tu
es fatigué. Tu devrais te reposer ». Deux contre zéro. Aucune objection. Projet
de loi adopté. J’ai arrêté la sonnerie la plus désagréable du monde et je me
suis rendormi. Rien n’est plus doux et paradisiaque que le sommeil coupable.
L’après-midi, j’ai quitté le cours de
littérature française quinze minutes avant la fin pour ne pas arriver en retard
au cours de français. Ce cours avait lieu dans la faculté de sciences et
d’économie, éloigné du campus principal et où je n’étais jamais allé. J’ai
marché environ dix minutes sous la pluie. C’était un grand bâtiment en brique
facilement reconnaissable. Dehors, quelques étudiants bavardaient, une
cigarette à la main. L’intérieur était désert, ce qui m’a fait une étrange
impression parce que sur le campus principal, il y a toujours du monde. Un coin
était en travaux et barricadé. Quelques étudiants faisaient peut-être la fête.
De la musique plutôt agressive se faisait entendre de quelque part. Je suis
monté au premier étage, mais il y avait plusieurs entrées et il ne m’a pas
fallu longtemps pour me rendre compte que j’étais perdu. Au bout d’un moment,
je suis arrivé devant l’accueil de je ne sais quoi. Deux femmes étaient en
train de bavarder derrière le comptoir. Pendant que je cherchais le moment de
leur adresser la parole, l’une, la plus jeune, blonde, s’est aperçue de ma
présence. Je lui ai demandé où se trouvait la salle 216. « Tournez à droite, et
allez jusqu’au bout », m’a-t-elle dit en souriant. Avais-je rencontré une
déesse ?
Je me suis encore perdu un peu, mais
finalement, j’ai trouvé la salle de mon cours avec dix minutes de retard.
Quelques Chinois entouraient une table ronde et une enseignante leur expliquait
quelque chose. « Je suis venu pour le cours de français… », lui ai-je dit. «
C’est la semaine prochaine, m’a-t-elle dit. Attendez un peu. Je vais voir avec
vous ».
Quelques minutes plus tard, elle est venue
vers moi et m’a demandé de la suivre. C’était une dame souriante qui dépassait
largement ma taille verticalement et horizontalement. Je ne sais pas pourquoi,
mais les professeurs de français sont souvent très sympathiques et gentils
contrairement à ceux de littérature française. Parce qu’enlever des points aux
étudiants n'est pas leur travail ? « Oui, c’est la semaine prochaine »,
m’a-t-elle dit en regardant son ordinateur. « Vous serez mon enseignante ?
ai-je dit. – Non, c’est ma collègue, Claude. Claude, ça peut-être un prénom
masculin, mais c’est une femme », m’a-t-elle dit. Je croyais que Claude était
un prénom masculin à cause de Claude François.
Mes cheveux sentaient la pluie. Je me suis
perdu inutilement……comme d’habitude.
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