L'année 2017 commence.
Les vacances scolaires vont se terminer.
Avant les vacances, j'étais nerveux, stressé, angoissé à cause des examens.
J'avais trop peur de rater les examens en France.
De temps à autre, la nuit je rêvais que le sourire de François Hollande pesait sur moi.
Le poids du Président de la République était celui de la difficulté du français.
Je m'évadais de plus en plus du français.
Je perdais de plus en plus confiance en moi.
Le temps que je consacrais à l'anglais et à l'allemand augmentait alors que je suis venu en France pour être spécialiste de cette langue formidable dont j'étais amoureux depuis quatre ans.
Certes, j'ai voué mes quatre ans au français.
Quatre ans, ce n'est pas aussi long qu'une vie d'un homme mais pas trop court non plus.
En plus, François Hollande parle français, mais il n'est pas le français.
François Hollande est François Hollande, le français est le français, et moi, moi.
Tel est le monde,
Je me suis rendu compte que je n'ai pas besoin de ressentir le poids du français parce qu'en réalité il est léger comme une plume.
Pendant les vacances, j'ai réflféchi sur le français et moi.
Le point de départ a été ''La Nuit Américaine'' et ''les 400 coups'' de François Truffaut.
Je suis toujours quelqu'un de solitaire, pas beaucoup d'amis, plutôt fermé comme la coquille de l'huître.
Très résistant, je ne m'ouvrais pas même si on me brûlait.
Dans un appartement petit et suffocant à Tokyo, je passais mon temps à regarder des films car je n'avais pas d'autres choses à faire.
Lorsque j'ai regardé ''Les 400 Coups'', je me suis identifié au protagoniste, le garçon errant de Paris dont le modèle était le cinéaste lui-même.
Mais je n’errais pas.
Je restais dans mon appartement, les rideaux fermés, je lisais des livres.
Je peignais de temps en temps.
Je ne voyais personne.
J'errais.
Le lendemain, j'ai commencé à chercher des écoles de français.
J'en ai trouvé une.
Mon premier jour, un professeur m'a dit que ma prononciation était bonne malgré le fait que je n'avais jamais parlé un mot de français auparavant.
C'est dommage que cette école ne m'ait finalement pas convenu.
Elle n'était pas très stricte, mais destinée à se distraire en apprenant des phrases simples.
La deuxième école m'a convenu.
C'était une vieille école qui existait depuis avant la Première Guerre Mondiale.
Elle enseignait strictement la grammaire.
La plupart des étudiants étaient beaucoup plus âgés que moi mais ils étaient tous passionnés.
Par rapport à cette époque, il est évident que j'ai fait des progrès.
Toutefois, il est aussi évident que mon français n'est toujours pas naturel.
J'ai du mal à saisir les nuances.
Je ne pourrai être ni français ni japonais parce que je ne veux pas parler japonais.
Je ne suis plus à Tokyo, je suis en France en tant qu'étudiant, aimant toujours la solitude, je suis heureux.
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