dimanche 15 janvier 2017
Destination Paris-Montparnasse
J'étais dans le train pour Paris.
Mon RER y arrivait dans une heure.
Au début, le train était presque désert mais au fur et à mesure des passagers sont montés.
Les sièges de ce train étaient usés et partiellement abîmés.
Des mots d'insultes étaient grattés sur la vitre.
Je regardais la vaste prairie.
Seul le ciel bordait l'horizon.
À ce moment-là, j'ai perçu la grandeur de la France.
L'horizon semblait s'étendre infiniment.
Il y avait un groupe de filles qui bavardaient.
De temps à autre, elles riaient tout bas.
Le train s'est arrêté à Versailles.
Des passagers y sont montés.
Sous le ciel grisâtre de l'île de France, ils avaient l'air mélancoliques.
Honnêtement ils étaient mal habillés... comme des gangsters dans un film hollywoodien.
Leurs longues jambes étaient telle l'ombre allongée de crépuscule.
Un garçon s'est rapproché de moi et m'a dit qu'il avait besoin d'argent car il venait de sortir de prison, et qu'il voulait rentrer à Toulon où habitaient ses parents.
Je ne sais pas si toutes ces choses qu'il m'a racontées étaient vraies.
Il avait les yeux creusés, de sa bouche sortait une odeur désagréable.
''Je suis désolé...'' lui ai-je dit.
Il est partit aussitôt.
Où est-il maintenant ?
Je ne me souviens plus de son visage.
Lorsque j'ai levé les yeux, la prairie avait disparu.
Les HLM qui avaient exactement la même couleur que le ciel gris de Paris l'avaient remplacée.
Ces immeubles ressemblaient aux arbres morts.
''Destination Paris-Montparnasse...Paris-Montparnasse...''
Cette annonce signifiait que le train arriverait dans quelques minutes.
J'ai aimé cette manière de dire ''Paris-Montparnasse''.
Cette voix féminine était exclusivement neutre.
Elle ne manifestait aucune émotion.
Toutefois ce n'était pas une voix artificielle.
C'était évidemment la voix d'une femme qui avait un corps.
J'ai essayé de l'imaginer dans ma tête mais aucune image n'est venue à mon esprit.
Je suis devenu tout-à-coup triste.
Le train est entré dans le tunnel.
L'extérieur est devenu complètement obscur.
Les vitrines ont reflété l'intérieur du train tel un miroir.
C'était une apparition d'un monde parallèle.
Un monde qui n'existait que dans la réflexion du miroir.
J'ai vu mon visage dans la vitre.
Mais j'ai eu du mal à me reconnaître.
C'était un visage de quelqu'un d'autre, d'un homme que je ne connaissais pas.
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