mercredi 25 janvier 2017

Les femmes sont-elles magiques ?

Lorsque j'étais à Paris, j'habitais une résidence qui se situait en banlieue.
Ce n'était pas un quartier chic, mais pas violent non plus.
En bref, c'était un quartier médiocre qu'on peut trouver partout dans le monde.
Une station de métro, des HLM, un centre commercial, des bistros que fréquentent les gens locaux etc.
À cette époque-là, je fréquentais une école de langue à Châtelet.
Les professeurs (c'était tous des femmes) étaient sympathiques.
J'étais à l'aise mais les cours étaient trop faciles et m'ennuyaient.
La directrice était une Japonaise qui s'était mariée à un Français.
Il y avait une photo de ses deux fils à l'accueil.
L'un ressemblait à un Japonais.
L'autre ressemblait à un Français.

En réalité, je détestais Châtelet.
C'est l'un des quartiers les plus déplaisants à Paris.
(Bien sûr, ce n'est que mon avis personnel.
Même si vous l'adorez et vous le fréquentez tous les jours pour respirer son air à pleines poumons, je n'ai rien contre.)
Comme elle se situait au centre de Paris, la gare Châtelet les Halls avait de nombreuses correspondances.
Si bien qu'elle était toujours bondée de foule.
Les gens me bousculait, marchaient sur mes pieds si je m'arrêtais au milieu.
Un moment donné, j'ai entendu un claquement de langue derrière moi.
Il sentait l'odeur d'urine car il y avait des mendiants qui y vivaient.
L'architecture singulière me déplaisait autant.
Les centres commerciaux qui se trouvaient dedans représentaient un symbole monstrueux du capitalisme.
Ces magasins de chaîne faisaient tous des produits similaires.
Un jour, un être-humain fera-t-il aussi partie de leurs produits ?

À ce moment-là, j'avais un ami qui y habitait.
Après les cours, il m'invitait souvent gentiment chez lui.
Il habitait avec sa copine dans un studio d'un appartement.
Son studio était très étroit à cause de l'inondation des livres et des DVD, mais quand même agréable.
Il y avait une salle de bain et une cuisine simple.
Par la seule fenêtre, on pouvait voir les gens aller et venir comme le courant d'une rivière.
D’où venaient-ils ?
Où allaient-ils ?
Je voulais interroger chaque passant mais ils avaient tous l'air occupés, voire chassés par quelque chose d'effrayant.
Que faisons-nous dans ce temps là ?
Pas grand-chose.
Nous étions deux casaniers.
On a seulement bavardé ensemble en prenant quelques verres de vin.
Les sujets étaient souvent la politique, la France ou sinon le Japon.
(mais je ne voulais pas parler sur le Japon.
Je voulais l'effacer de ma tête lorsque j'étais en France.
J'imaginais une carte mondiale où rien ne se trouverait à côté de la Chine...que de vaste mer )
ou la vie, l'amour.
Il était obsédé par les femmes.
Il en a connu énormément.
Je n'en ai connu aucune.
Le mot ''amour'' me causait toujours une légère nausée.
Je ne voulais pas être nu devant une femme.
Je ne voulais pas voir une femme nue.
Mais j'aimais les jolis visages et les longs cheveux.
Peut-être que ne veux-je pas que quelqu'un s'introduise en moi ?
Après nos discussions, de temps à autre, nous allions au bistro.
Une fois, il a amené un ami français d'origine indienne.
Il avait l'air triste et semblait maudire le monde.
Peut-être ne m'aimait-il pas ?
Plus tard, il m'a expliqué que cet ami indien avait changé depuis qu'il avait divorcé de sa femme.
Elle était une belle blonde, mais couchait avec n'importe quel homme.
Alors qu'ils avaient un fils, elle ramenait souvent un autre homme chez eux.
Après l'arbitrage, elle s'est emparée de sa fortune et de son fils
( C'est souvent le cas.
La femme est souvent plus avantagée que l'homme à l'égard de l'autorité parentale.
Souvenez-vous du film ''Kramer contre Kramer'' !
Ému par les larmes de Meryl Streep, le juge lui cède !)
C'est ainsi qu'il a tout perdu et est devenu alcoolique.
Depuis lors, il buvait même au bureau.

Dans un vieux film de François Truffaut, il y a une scène où Jean-Pierre Léaud demande à Jean-Pierre Aumont

''À votre avis, est-ce que les femmes sont magiques ?''

Après quelques réflexions(sans doute il devait songer aux femmes qu'il avait rencontrées dans sa vie), il lui répond,

''Certaines, oui. D'autres, non, non...''

Donc, certaines femmes sont en effet magiques.

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