vendredi 22 décembre 2017

La Cave


 Je ne veux pas penser à l’épreuve en quatre heures de ce matin. De toute façon, c’est fini. C’était une dissertation sur ‘’Le peuple d’en bas’’ de Jack London et ‘’La cave’’ de Thomas Bernhard. Je m’intéressais depuis longtemps à Jack London et j’ai lu pour la première fois son livre durant ce cours. Comme on le devine tout de suite par le titre, ce n’est pas un livre joyeux. Il est déprimant, mais grâce à l’écriture ironique de Jack London, il n’est pas aussi lourd que l’on ne le pense. Il y a en fait un livre similaire de Georges Orwell qui s’intitule ‘’ Dans la dèche à Paris et à Londres’’. Ce sont tous les deux des reportages sur les gens qui mènent une vie misérable dans un quartier pauvre. J’ai appris dans ce cours que c’est ‘’Le peuple d’en bas’’ qui a paru le plus tôt. Donc, Orwell a été influencé par cette aventure de London.

 Je ne connaissais pas Thomas Bernhard. J’ai remarqué que son style était singulier. Il y a beaucoup de répétitions et il n’y a pratiquement pas de description. J’ai demandé à Pauline si elle le connaissait, parce que c’est une fille passionnée par la culture allemande (*Bernhard est autrichien).

« Bien sûr ! C’est un grand écrivain ! », m’a-t-elle dit.

 Il semble qu’elle ait aussi étudié son ouvrage à l’université.

 Dans mon cours, notre professeur nous avait dit : « Thomas Bernhard déteste l’Autriche comme la plupart des écrivains autrichiens… ». Mon image de l’Autriche, cest d’abord Mozart, le menton long des Habsbourgs et le zoo de Schönbrunn à cause d’un roman d’Irving. J’ai l’impression que l’Autriche est un pays développé et propre. J’ai donc demandé à Pauline si beaucoup d’écrivains autrichiens détestaient leur pays. Elle m’a répondu que c’était vrai, parce que la politique autrichienne était extrême. Je ne sais pas à quel point elle est extrême, mais je me suis demandé si ça avait un rapport avec le fait que Hitler est né en Autriche.

 Selon la page japonaise de Wikipédia consacrée à Thomas Bernhard, ses ouvrages sont particulièrement estimés à l’étranger, mais il a de temps en temps subi des critiques en Autriche, car il condamnait souvent sa patrie dans ses livres. L'article sur Wikipédia dit que certains critiques l’ont appelé « Nest Schmutzer (Celui qui salit son nid) ».

 Je ne m’identifie évidemment pas à un si grand écrivain, mais je crois comprendre un peu son sentiment parce que, moi aussi, je déteste le Japon. Je n’ai rien contre la culture japonaise, j’ai quand même beaucoup d’artistes, de romanciers, de cinéastes japonais que j’adore. Mais je hais la politique et la société japonaises. Il y a tant de raisons pour lesquelles je déteste ce pays que j'ai souvent envie d'éviter de l'appeler mon pays.

 Par exemple, il y a beaucoup de harcèlement au travail et à l’école au Japon. Il y a quelques années, une jeune Japonaise de 24 ans s’est pendue la veille de noël. Cette affaire a pris l'ampleur d'un grand scandale et l’entreprise pour laquelle elle travaillait a été mise en cause. Le président de la société s’est excusé devant le public et a juré qu’il ferait son mieux pour améliorer les conditions du travail sauf que je savais que rien ne changerait dans ce pays où règne uniquement ‘’l’ambiance’’. Le pire, c’est que c’était la plus grosse agence publicitaire de l’Empire nippon.

 Autrement, le gouvernement japonais fait l’esclavage en exploitant des étrangers, notamment ceux qui viennent d’autres pays asiatiques. Il prétend qu’il s’agit de stages pour apprendre la technologie nippone aux étrangers. En réalité, ils sont encore plus exploités que les Japonais. Ils travaillent toute la journée, ils ont une paye de misère. Avant j’ai regardé un documentaire sur ce sujet : dans une petite pièce sale, plusieurs Chinois ou Vietnamiens vivaient ensemble et qu’ils disaient qu’ils avaient été trompés. Je pense que ce genre de choses va laisser des rancunes qui vont perdurer, comme le massacre de Nankin ou le problème des ‘’femmes-conforts’’, que les descendants aveugles de l’Empereur Jinmu prétendent n'avoir jamais existé.

 Finalement, ce que j'aimerais vraiment dire, c'est qu'une société dans laquelle dont  les enfants se suicident a tort à cent pour cent, quelle que soit la raison.

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