jeudi 14 décembre 2017

L'ancien français

 J’ai passé aujourd’hui l’examen de TD de linguistique diachronique. Lorsque le professeur nous avait dit au début du semestre que nous devrions traduire un texte en ancien français, je me suis dit que c’était impossible de traduire une langue si étrange ressemblant au manuscrit de Voynich. Au fur et à mesure que je relisais le texte, je comprenais petit à petit. Et je me suis rendu compte que c’était la même chose que lorsque j’avais commencé à lire des livres en français. Au début, je ne comprenais qu’une petite partie. Avec du temps, cette langue pénétrait mon cœur et elle est aussi devenue ma langue.

 Le professeur de ce cours est un homme roux et petit. Il semble très jeune et aussi petit que moi. Chaque fois que je le voyais, j’avais l’impression qu’une armure médiévale lui irait bien. J’aime bien ce professeur. J’ai fait tous les exercices qu’il nous avait donnés. Il me les a rendus avec des commentaires détaillés. Le seul problème, c’est qu’il écrivait très mal et son écriture était difficilement lisible pour moi. Pendant le cours, lorsque je n’arrivais pas à déchiffrer son écriture, j’épiais le cahier de mon voisin. Il disait souvent « Si vous parlez tous en même temps, ça n’ira pas ».  Ce mot et sa voix sont restés gravés dans ma tête. Depuis lors, ils font des échos dans mon crâne vide comme des formules magiques quelconques.

 Pendant la période de partiel, je me sens comme si j’étais devenu un âne portant un fardeau sur son dos. Chaque fois qu’un partiel se termine, mon fardeau devient plus léger. J’aimerais m’en débarrasser aussitôt et courir jusqu’au sommet de la colline. 

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