C’était une longue journée. Je n’ai pas du tout pu dormir la veille car j’étais excité. Je n’ai pas rêvé, je me retournais sans cesse dans mon lit. J’imagine que tout le monde a un jour ou l'autre vécu la même expérience : plus j’essayais de dormir, plus je me réveillais.
Finalement, j’ai pu me lever à six heures et
demie. Je n’avais pas sommeil alors que je n’avais guère dormi. J’ai bu un
café, j’ai mis du thé vert dans ma gourde et je suis sorti. Comme l’épreuve en
quatre heure avait lieu au palais universitaire, j’ai marché jusqu’à l’arrêt du
tram. Dans la lumière bleutée du matin, quelques personnes attendaient le tram,
immobiles comme des arbres morts.
À vrai dire, j’ai eu un peu de mal avec ce
cours. Les livres que j’étais censé lire ne m’intéressaient pas beaucoup. Je
n’arrivais pas à me concentrer sur le cours. C’est normal ; chacun ses
goûts. J’aime beaucoup John Irving et Carson McCullers, mais il y a sans doute
des gens qui ne les aiment pas. Mais il faut bien dire qu'il est plus facile
d'écrire sur ce qu'on aime que sur ce qu'on n'aime pas.
Je ne sais pas si j’ai réussi cette épreuve.
Le sujet n’était ni facile ni difficile. J’ai quand même fait un plan et j’ai
développé selon la méthode de dissertation. En écrivain, j’ai tout à coup eu
envie d’insérer la recette de la mayonnaise dans ma copie, mais j’ai réprimé cette
pulsion. Finalement, j’ai écrit environ sept pages. Écrire sept pages à la
main, c’est fatigant, surtout quand on est habitué à écrire sur l’ordinateur. De
plus, comme ma manière de tenir un stylo est bizarre, mon index me faisait de
plus en plus mal.
Après cet examen, je suis allé à la
bibliothèque U2-U3 pour dormir. La couverture du cahier du cinéma de ce mois est
David Lynch. Je l’ai pris avec moi mais je me suis endormi sur un gros coussin
sans l’ouvrir.
Je me suis
réveillé deux heures plus tard. Ma journée n’était pas finie. Je devais passer
une autre épreuve en trois heures. C’était la première fois que je passais deux
épreuves longues dans une même journée. J’aime bien les livres que j’ai lus
dans ce cours (‘’Graziella’’ de Lamartine et ‘’La mort à Venise’’ de Thomas
Mann). En endurant la douleur de mon doigt, j’ai écrit cette fois-ci environ quatre pages.
La méthode française de la dissertation est
plus rigide que la japonaise. Au Japon, il faut respecter juste l’ordre de
‘’introduction, développement, conclusion’’. En France, ou en tous cas à mon
université, il faut synthétiser les thèses en trois grandes parties et en trois
sous-parties, et il n’est pas approprié d’y insérer la recette de la mayonnaise
si elle n'a aucun rapport avec l'œuvre.
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