Hier, j’ai regardé trois
films. Le film français de Pascal Laugier, « Martyrs » et deux films du
cinéaste italien, Dario Argento, « Suspiria » et « Les frissons de l’angoisse
(Rosso profondo) ».
''Martyrs'' (2008)
Contrairement à l’image qu'ont les Américains
de la France, le cinéma gore semble être développé aussi dans ce pays du
Marquis de Sade. J'ai choisi « Martyrs » parce qu'il est réputé comme l’un des
meilleurs films d’horreur. Si je commence par la conclusion, je suis plutôt
déçu. Effectivement, ce film comprend beaucoup de scènes sanglantes, violentes
et atroces qui donnent envie au spectateur de se couvrir les yeux. J’ai
remarqué que le scénario est aussi original et j’ai bien aimé le design
monstrueux de la femme séquestrée. Cependant, la fin ne m’a pas vraiment
convaincu. Les notables torturent des filles pour qu’elles aient la vision de
l’autre monde. Mais ne s’agit-il pas d’une simple hallucination due à la
douleur excessive ? D’ailleurs, je pense que l’expression de la violence est le
moyen le plus facile pour effrayer les gens. Dans « Shining », Stanley Kubrick
a employé des truquages raffinés qui multiplient l’effet de la peur. L’immense
quantité de sang qui jaillit soudain dans le hall des ascenseurs. Daniel qui
explore l’hôtel labyrinthique sur son tricycle et les fameuses jumelles qui
apparaissent de nulle part etc. Pour moi « Martyrs » est juste un film
déplaisant plein d’expressions violentes, et malheureusement, je n’ai aucun goût
pour les scènes de torture.
''Suspiria'' (1977)
''Profondo Rosso (Les frissons de l'angoisse)''(1975)
En revanche, j’ai adoré les deux films de Dario
Argento. « Les frissons de l’angoisse » est sorti deux ans avant « Suspiria ».
Le premier est un film suspens à suspense tandis que le denier est un film
d’horreur qui comprend des éléments surnaturels. Le scénario est très affûté
ainsi que la technique cinématographique. J’ai aussi remarqué que Dario Argento
utilise des accessoires de manière efficace et unique. Ce sont par exemple la
poupée terrifiante qui apparait de l’obscurité, le dessin d’un enfant
représentant un meurtre et un miroir dans « Les frissons de l’angoisse ». Le
visage de la fillette rousse qui épie le héros par la fenêtre m’a fait
personnellement très peur. En regardant le film, j’avais l’impression que
j’avais déjà vu le visage du héros quelque part. J’ai fait des recherches sur
Internet, et j'ai trouvé qu’il s’appelle David Hemmings et que c’est lui qui
joue dans « Blow-up » de Michelangelo Antonioni. Au fait, suis-je la seule
personne qui trouve qu’il ressemble beaucoup à Oskar Werner ?
Lorsque « Suspiria » est sorti au Japon en
1977, son accroche était « Ne le voyez jamais tout seul ». Je l’ai regardé tout
seul chez moi. Ce n’est pas si effrayant que ce qu’assure cette phrase publicitaire.
En revanche, c’est un très beau film. On constate immédiatement que la
technique cinématographique de Dario Argento a évolué depuis « Les frissons de
l’angoisse ». L'emploi des trois couleurs fondamentales donne au spectateur
l'impression d'être dans un rêve. L’effet de l’ombre qui rend chaque scène
picturale est aussi subtilement préméditée. La musique du groupe de rock
Goblin, est aussi singulière. C'est le genre de musique que l'on ne pourra
jamais oublier après l'avoir écoutée une fois. Il y a une anecdote curieuse en
ce qui concerne ce thème.
« Argento voulait une musique qui évoque la magie du médiéval. Quelques semaines plus tard, une femme grecque qui travaillait chez Cinevox en tant qu’impresario a envoyé à Goblin un morceau du Moyen Âge avec des paroles en latin. C’était une chanson composée entre 1500 et 1600. Elle était intitulée ‘’ Le tre streghe sull'albero’’ (Les trois sorcières sur un arbre). Par coïncidence, ce titre ressemblait à la fin de ‘’Suspiria’’. Fort impressionné, Dario Argento a adopté sans aucune hésitation le morceau de Goblin basée sur la mélodie de cette chanson médiévale. »
Cela ne m’étonne pas qu’Argento soit
admirateur de Federico Fellini. Il cite comme son film préféré « Huit et demi
». À l'instar des films de ce grand maître du cinéma italien, « Suspiria »
s'orne d’images énigmatiques et cauchemardesques : une multitude de vers qui
grouillent sur le plafond, l’ombre de quelqu’un qui pourchasse une fille, deux
yeux qui surgissent soudain dans le noir, un passage secret et des édifices
romains sur une place déserte…
Ma scène préférée ? Il y en a beaucoup. La
scène où deux filles nagent dans la piscine, celle où Sara court dans le
bâtiment pour échapper au tueur… Mais si je dois en choisir une, ce sera sans
doute la scène au début où Pat regarde dans la fenêtre obscure, puis elle est
capturée et pendue du plafond en brisant la vitre.
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