lundi 21 mai 2018

L'Annexe


Margot Frank (gauche) et Anne Frank (droit)

 Aujourd’hui, j’ai passé la journée à lire « Le Journal d’Anne Frank ». En fait, je lis plutôt lentement, mais je vais bientôt le finir. Ce livre me plaît. Il y a longtemps que je ne m’étais ainsi plongé dans un livre. J’écrirai mon avis quand je l’aurai fini.

 J’ai découvert qu’on peut explorer virtuellement l’Annexe sur le site de la Maison Anne Frank. L’entrée de l’Annexe est cachée par une étagère : on la fait pivoter, et on découvre d'abord la chambre de la mère, du père et de la grande sœur d’Anne. Cette chambre ne semble pas si petite, mais quand même exiguë pour trois personnes. À côté, il y a la chambre que partageait Anne avec un dentiste appelé M. Dussel dans le ‘’Journal’’ mais qui s’appelait en réalité Fritz Pfeffer. L’étroitesse de cette pièce m’a étonné : dans un petit espace rectangulaire, deux lits, celui d'Anne et de M. Dussel sont presque côte à côte. J’imagine que pour une adolescente de quatorze ans, ce n'était pas agréable de partager une si petite chambre avec un homme d’un certain âge. En effet, Anne se plaint très souvent de ce monsieur dans son Journal. 
« M. Dussel commence, gratte, pas toujours bien, mais gratte, sans s’arrêter, regarde un peu à gauche et à droite, chacun s’y prend-il bien comme lui ? Non ! 
‘’Anne, rekarde, che prends le couteau gomme za tans ma main, kratte te haut ten pas ! Nein, so nicht… mais so ! 
- Je trouve plus facile de faire autrement, monsieur Dussel, dis-je timidement.  
- Mais z’est bourdant la meilleûre fazon, tu peux me croire. Bien entendu, za m’est égal, aber libre à doi de choisir’’ ».
J’avoue, ze pazzage m’a fait sourire.

 À côté de la chambre d’Anne et de M. Dussel, il y a la salle de bain commune. On l’appelle ‘’salle de bain’’, mais en réalité, il y a juste un lavabo et des toilettes, pas de baignoire ni de douche. Les habitants de l’Annexe se lavaient dans cet espace peu commode à l’eau froide. Sur le site, on peut lire que M. Dussel occupait très souvent les toilettes pour trouver un peu de solitude, et que cette habitude gênait ses colocataires qui voulaient faire leurs besoins.
 Au-dessus vivait une autre famille juive, les Van Daan. La pièce de Madame et Monssieur Van Daan semble être la plus grande dans l’Annexe et elle a l’air confortable. Il y a une cuisine, un poêle et une radio. Dans le Journal, c’est à la radio que les clandestins obtiennent des informations sur ce qui se passe à l’extérieur. À côté, se trouve la chambre de leur fils Peter dont Anne est tombée amoureuse pendant sa clandestinité. Sa chambre est très exiguë. Il semble impossible d’y marcher et on ne pourrait que dormir dans une pièce de cette taille. De surplus, il y a une échelle encombrante pour monter au grenier. Sous les combles, ils gardaient surtout des vivres. Se procurer de la nourriture saine était très difficile sous l'occupation nazie. Anne parle de la situation alimentaire avec humour.
« Notre déjeuner d’aujourd’hui se compose de potée de chou frisé, du tonneau. De là aussi les mesures de prévention avec le mouchoir. C’est incroyable ce que du chou, âgé probablement de quelques années, peut puer ! L’odeur qui flotte dans la pièce est un mélange de prunes avariées, de produit de conservation piquant et d’œufs pourris. Pouah, l’idée même de devoir manger cette saleté me lève le cœur ! 
 Pour tout arranger, nos pommes de terre ont contracté des maladies si singulières qu’un seau de pommes de terre sur deux aboutit dans le poêle. Nous nous amusons à identifier les différentes maladies et sommes parvenus à la conclusion que le cancer, la variole et la rougeole apparaissent à tour de rôle (…) »
 Son ton est humoristique, mais on peut facilement imaginer comme c’était dur de vivre avec une telle nourriture.
 Sous les combles, il y avait une fenêtre qui permettait de regarder la nature. Anne y venait souvent quand elle voulait être seule. Il y a plusieurs descriptions si saisissantes de la nature qu’on aurait du mal à croire que c’est une fille de quatorze ans qui les a écrites.

 Parfois, je suis pris du désir de partir loin, pour une ville quelconque où personne ne me connaît, même si au fond, je ne suis pas vraiment un voyageur. Mais maintenant j’ai vraiment envie de visiter la Maison d’Anne Frank et de voir de mes propres yeux l’Annexe où vivaient les huit clandestins. Si possible, je vais travailler un peu au Japon en juillet pour aller à Amsterdam en août. Devrai-je peut-être apprendre le néerlandais ? Goeienacht !

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