Et voilà, il est minuit neuf en France et je
viens de rentrer de Milan dans ce petit village d’Alsace. La pluie torrentielle
frappe la fenêtre, mais par chance, mon patron et moi sommes arrivés juste
avant qu’il commence à pleuvoir.
Ce matin, mon patron et moi avons quitté
l’hôtel ; nous nous sommes de nouveau promenés dans la ville de Milan pour
visiter un marché d’antiquités. Alors que selon un site d’Internet, un grand
marché d’antiquités devait s’ouvrir le quatrième dimanche du mois, nous ne
l’avons trouvé nulle part. Au bout d’un moment, nous avons renoncé et nous
sommes allés en taxi au musée des sciences et des techniques Léonard de Vinci.
Ce musée était beau et immense, cependant, c’était un peu différent de ce à
quoi j’attendais. J’imaginais un musée de Léonard de Vinci en personne, mais en
réalité, il expose des sciences et des techniques de l’humanité de manière plus
globale, et seule une partie est consacrée à De Vinci. Le musée lui-même est
très intéressant et si vaste qu’on pourrait y passer une journée entière. Mais
je me suis dit qu’il vaudrait mieux changer le nom en « Musée des sciences et
des techniques et un peu de Léonard de Vinci ».
Plus tard, nous sommes entrés dans un
restaurant par hasard, et nous avons commandé un risotto à la truffe noire. Un
serveur nous a offert un petit verre de champagne. Je l’ai bu, et j’étais tout
de suite ivre.
L’après-midi, nous avons encore exploré la
ville. On a pensé entrer dans le Dôme de Milan. La cathédrale est en effet
splendide, et j’aurais bien aimé entrer dedans, mais il faisait très chaud et
il y avait une longue queue devant l’entrée. On est finalement entrés dans le
musée du Dôme. Il faisait frais à l’intérieur, et diverses œuvres d’art, le plus souvent des sculptures et reliefs religieux étaient
exposées.
Pour clore notre voyage en Italie,
nous avons visité l’église Santa Maria presso San Satiro (en fait, je ne suis
pas certain que ce soit le nom de cette église). Elle est située dans un
endroit discret près du Dôme. Les murs de chaque côté de l’autel sont en
trompe-œil. De face, l’autel a l’air profond, toutefois si on le regarde de
près, on s’aperçoit que c’est dû à l’effet d’optique des colonnes peintes et
qu’il est en réalité peu profond.
Il y a beaucoup de boutiques de vêtements à
Milan. Les Italiens sont amicaux et chics. Parfois les Français
(particulièrement les Parisiens) ont l’air hautains avec les étrangers, mais
les Italiens étaient toujours très accueillants. Et les pâtes italiennes
étaient vraiment bonnes. Ce que je regrette, c’est de ne pas parler italien et
d'avoir été obligé de parler en anglais, parfois en français, sauf « Buongiorno
» et « Grazzie ». Milan est une ville où sont nés Claudio Abbado, Lucino
Visconti et Nino Rota. J’ai fredonné in petto quelques passages de la musique
de Nino Rota. Alors que c’était la première fois que je me trouvais dans cette
ville, elle m’a semblé familière.
Nous avons quitté Milan en voiture vers
dix-sept heures. Comme à l’aller, nous avons traversé plusieurs montagnes en
Suisse. Au début, les panneaux étaient en italien. Quand nous avons traversé un
tunnel si long qu’il semblait infini, cette fois, les panneaux étaient en
allemand. Dans les montagnes, on voyait quelques maisons disséminées. Je me
suis demandé comment les gens vivaient dans cet environnement. J’ai aussi
imaginé quelle vie je mènerais si je vivais dans cet endroit.
Lorsque le ciel a commencé à se couvrir, nous
avons garé la voiture et avons dîné dans une aire de repos en Suisse.
Cependant, j’étais fatigué et je n’avais pas d’appétit. Je n’ai pris que des
fruits. Mon patron m’a dit qu’il voulait du porc, j’ai dit à une serveuse «
Entschuldigung, ein Schweinsteak, bitte » et elle a compris mon allemand. J’ai
appris passionnément cette langue pendant un an. Je devrai peut-être recommencer cet
apprentissage.
Quelques heures plus tard, nous avons
finalement quitté la Suisse. J’ai vu un panneau électrique en français : «
Alerte orage ». Je me suis senti tout à coup soulagé. Je suis rentré en France
! Jamais le français ne m’avait autant manqué. Au loin, le ciel s’est illuminé
dans le ciel nocturne. Quelques instants plus tard, il y a eu de nouveau un
‘’flash’’ dans l’obscurité. C’étaient des éclairs. Toutefois, on n’entendait
pas le tonnerre, ce qu’il signifiait qu’ils étaient loin. Au fur et à mesure
que nous nous dirigions vers notre village, d’épais nuages semblaient
s’approcher. Le ciel s’éclairait de plus en plus fréquemment. J’ai senti
l’odeur de la pluie. « C’est comme si on entrait dans l’orage », a dit mon
patron à côté de moi. Dans l’instant où un clair zébrait le ciel, j’ai pu
apercevoir, la chaîne de montagne qui s’étendaient au loin. Vers minuits, on
est arrivés devant notre appartement. « On a de la chance. Il va pleuvoir », a
dit mon patron. Comme il disait ces mots, au moment où nous avons franchi le
seuil, il a commencé à pleuvoir à torrent et des coups de tonnerres ont
retenti.
Je ferme les yeux et je songe à la ville de
Milan où j’étais tout à l’heure. J’imagine dans ma tête de la manière la plus
détaillée possible les moindres ruelles, toutes les personnes que j’ai croisées
et tous les bâtiments que j’ai vus. Le paysage de ma chambre de l’hôtel et le
dos d’une Milanaise marchant dans la rue. Dans mon esprit, je monte dans le
tram orange.
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