mardi 1 mai 2018

Supermarket Fantasy






 Aujourd’hui, j’avais le dernier cours sur l’animation japonaise. Normalement je prenais l’allemand comme option, mais j’ai eu envie d’assister au cours de ce professeur. Pendant le cours, il a parlé du dessinateur Osamu Tezuka et d’autres réalisateurs que je connaissais bien (Hayao Miyazaki, Yoshiyuki Tomino etc.), et c’était la séance la plus intéressante. Il a aussi parlé longuement de Hideaki Anno (réalisateur de Neon Genesis Evangelion). Il dissimulait ses émotions, mais franchement il avait l'air très heureux quand il parlait d’Evangelion. Il nous a montré une courte animation qu’Anno et ses compagnons avaient réalisée lorsqu’il était étudiant. Alors que le professeur intervenait très souvent pour faire un commentaire quand il passait les autres dessins animés (par exemple, il a arrêté cinq ou six fois la vidéo d’Astro Boy), cette fois, il nous a laissé la regarder entièrement. Le futur réalisateur était encore amateur à cette époque-là, mais il m'a semblé que la qualité de ce court-métrage n'avait rien d'inférieur à celle des animateurs professionnels.
 Quand le professeur a émis le mot ''Gundam'', tout mon sang a bouilli et j'ai failli crier ''Sieg Zeon !''...

 Le partiel de ce cours était prévu la semaine prochaine dans le même amphithéâtre, mais le professeur nous a expliqué que nous devrions composer chez nous et lui envoyer la copie par mail, parce que plus de 400 étudiants étaient inscrits à ce cours (même si la plupart d’entre eux n’y venaient pas), et que le Patio où il y a de grands amphis était toujours bloqué. Honnêtement, ce changement m’a soulagé parce que c’est sûr que composer chez soi est moins stressant qu’être enfermé dans un grand amphithéâtre pendant deux heures, en fouillant désespérément dans sa mémoire.

 Après ce cours, je suis allé au centre commercial Rivetoile pour acheter une petite pendule pour les partiels. À l'université, il n’y a pas d'horloge dans certaines salles. Même s’il y en a, elles sont souvent arrêtées ou elles ne sont pas à l’heure. Pendant les partiels précédents, je n’avais aucun moyen d’avoir l’heure. Je ne savais pas s’il restait encore une heure ou dix minutes. J'étais angoissé comme un condamné à mort enfermé dans une cellule obscure

 J’ai erré longuement dans le Rivetoile en cherchant une petite montre bon marché. Il y avait beaucoup de magasins de vêtements, de chaussures et plusieurs restaurants mais pas une seule horlogerie. Je suis descendu au sous-sol et entré chez un marchand de couleurs, mais il n’y avait pas de montre. Je suis monté au rez-de-chaussée. Après une longue errance, j'ai enfin trouvé une horlogerie, mais je n’y suis pas entré. Pourquoi ? Parce que ses articles avaient l’air très chers. Ce que je cherchais était une simple pendule bon marché. Tout ce que j'en attendais était de m'indiquer correctement l'heure. Ensuite je suis entré chez un autre marchand de couleur. Une vendeuse, une femme noire aux yeux limpides, m’a demandé si je cherchais quelque chose. Je lui ai dit que je cherchais une montre. Elle m’a demandé de la suivre et m’a montré un minuteur pour la cuisine. Un minuteur est-il une montre ? C’est une question difficile. Mais cette vendeuse était sympathique car elle m’a dit qu’il y avait des produits électriques à Leclerc. Si jamais vous cherchez un minuteur, je vous conseille ce magasin qui se trouve au rez-de-chaussée du Rivetoile.

 Je suis donc descendu de nouveau en sous-sol. J’ai pu facilement trouver diverses montres, parmi lesquelles j’ai choisi la petite pendule la meilleur marché à 8 euros. Mais un problème a surgi au moment où je sortais peu après le paiement à la caisse automatique. Je me tenais devant le portique, cependant ses portes ne se sont pas ouvertes. J'en ai conclu que ce n'était pas un portique automatique. Je l’ai poussé, mais le résultat était le même ; il n’a pas bougé d’un iota comme un vieillard têtu qui refuse un déménagement forcé. Alors que j’avais atteint mon objectif d’acheter une montre, j’étais toujours enfermé dans ce centre commercial labyrinthique. Désespéré, j'ai baissé la tête ; j’ai trouvé une machine semblable à un changeur de monnaie, sur laquelle il était écrit : « Insérez votre ticket de caisse pour sortir ». J’y ai inséré mon ticket de caisse ; le portique s’est ouvert.

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