Hier je me suis couché assez tôt,
vers vingt-deux heures, mais je n’ai pas dormi du tout. Plus je pensais à
l’épreuve de quatre heures de littérature française, plus je restais éveillé.
Alors que je n’étais pas amoureux des partiels, je ne pouvais m'empêcher d'y
penser. J'ai pensé me relever et lire un livre, mais alors je risquais de
veiller toute la nuit. J’ai choisi de rester au lit et d’essayer d’avoir
l’esprit zen.
Il y longtemps, j’ai lu un article
qui expliquait les moyens efficaces pour s’endormir. Selon cet article, le
meilleur moyen pour dormir vite, c’est d’imaginer que l’on est une méduse
flottant sur une mer tranquille. J'ai fermé les yeux et j'ai imaginé que
j'étais une méduse. Sur une vaste mer calme, je flottais tout seul
agréablement. Mes paupières se sont alourdies. J’ai eu petit à petit sommeil.
J'avais l'impression que je pouvais dormir. « Je suis une méduse, je suis une
méduse », ai-je répété dans ma tête. À ce moment-là le sujet du partiel du
lendemain est venu rapidement en agitant de toutes ses forces ses nageoires, et
m’a avalé d’un seul coup.
J’ai regardé régulièrement l’heure. La
pendule indiquait d’abord minuit, puis deux heures, et finalement il est devenu
six heures.
Donc je n’avais pratiquement pas
dormi, en revanche je n’avais pas vraiment sommeil, car j’étais à la fois
nerveux et exalté.
Pour l’épreuve de quatre heures de littérature
française, nous avions le choix entre deux sujets, une dissertation et un
commentaire composé. J’ai choisi la dissertation comme d’habitude. Cependant,
après l’épreuve, mes camarades m’ont dit qu’ils avaient tous choisi le
commentaire composé, et que j’étais le seul à avoir choisi la dissertation. J’ai
regretté un peu mon choix, mais c’était trop tard. Honnêtement, je ne pense pas
avoir réussi. Même si je l’ai réussie, je n’aurais pas plus de dix. De plus, je me sentais un
peu perdu en rédigeant ma copie, et mon attention était attirée davantage par
le pain au chocolat que le garçon devant moi mangeait que par le sujet. Après
avoir mangé, il a commencé à tousser comme un vieux morse pneumonique. Il ne
fallait quand même pas manger de pain au chocolat sans eau.
En tenant mon journal, je me suis
plus ou moins amélioré en français. De surcroît, j'enchaîne souvent de courtes phrases
parce que je préfère le style simple. Mais j'ai l'impression que les
professeurs apprécient plutôt un style alambiqué. Je pense qu’il est le temps
de m'entraîner à écrire de manière compliquée. Par exemple, jusqu’ici, j’écrivais
« je me suis levé ce matin et j'ai bu un café », je dirai désormais « Ce matin,
je me suis levé...ou pas. Afin de savoir si je me suis levé, dans un premier
temps nous définirons le terme ‘’se lever’’, et de là, nous jugerons si une
personne s’est levée ou est restée couchée. Il y a des gens qui ne peuvent pas
quitter leur lit, et si une telle personne se réveillait à un moment donné, et
soulevait uniquement son buste à l’aide d’une machine ou grâce à une
aide-soignante, est-ce qu’on pourrait dire qu’elle s’est levée, même si ses
pieds étaient toujours sur le lit ? Par ailleurs, les pieds d’une personne
debout sur un lit ne toucheraient toujours pas le sol. Je ne me suis donc pas
levé, si bien qu’il n’y avait pas non plus de café. Il n’y avait rien du tout. »
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