Hayao Miyazaki, vingt-huit ans, a participé à la réalisation du film « Horus, prince du soleil » sous la direction d’Isao Takahata. Mais ce film a été un gros échec commercial. L’occasion pour Miyazaki de réaliser un film ne s’est plus présentée.
"Horus, le prince du soleil (1968)'' |
Miyazaki ne pouvait pas renoncer à son rêve. Il a démissionné de la grande compagnie d’animation Tôe. Avec Takahata, il a commencé à travailler pour un autre studio d’animation, ‘’A Production’’. Miyazaki et Takahata ont eu l’idée de réaliser « Pipi longues chaussettes ». Ils sont allés en Suède pour obtenir la permission de l’auteur, Astrid Lindgren. À cette époque, personne ne connaissait ces deux jeunes Japonais qui sont devenus plus tard des réalisateurs mondiaux. La permission leur a été refusée. Ce projet a échoué.
De retour au Japon, Hayao Miyazaki a débuté en tant que metteur en scène avec la série télévisée « Arsène Lupin III ».
Ensuite il a travaillé sous la direction de Takahata, sur des animés tels que « Heidi », « Marco », « Anne, la maison aux pignons verts ». À l’âge de trente-huit ans, il a finalement débuté en tant que réalisateur avec la série télévisée « Conan, le fils du futur ».
Un jour, l'animateur Yasuo Otsuka s’est trouvé contraint de réaliser « Le Château de Cagliostro ». Toutefois, il était réticent devant ce projet, et il a avoué à Miyazaki qu’il n’était pas motivé. Miyazaki n’a pas laissé échapper cette occasion. Il a exprimé son désir de réaliser ce film.
Le jour même, Miyazaki a quitté le plateau où l’on tournait « Anne » ainsi que l’équipe de Takahata bien qu’il faisait partie des membres principaux. Ignorant la colère de Takahata, il a commencé à travailler pour le studio d’Otsuka. À ce moment-là, Miyazaki n’a pas manqué d’entraîner avec lui un jeune animateur, Tsukasa Tannai, qui deviendra plus tard le directeur artistique du « Château dans le ciel ».
Dès le lendemain, Miyazaki est venu au studio d’Otsuka, ‘’Telecom’’. Après avoir jeté le scénario de Seijyun Suzuki, il s’est mis à dessiner des aquarelles pour « Le Château de Cagliostro ».
Miyazaki a achevé ses storyboards en un mois. Pendant ce temps, il a entraîné de force une animatrice principale d’«Anne », Seiko Shinohara et l’a fait entrer à Telecom. Finalement, Miyazaki a fait participer plusieurs animateurs de son ancienne entreprise à son projet, ce qui a créé des conflits.
La postsynchronisation a été achevée sept mois plus tard. En fait, il ne leur a fallu que six mois pour la réalisation de cette animation dont quatre consacrés à la production des dessins.
"Le Château de Cagliostro (1979)" |
Mais ce film a été un gros échec commercial. Ils n’ont pu récupérer que trois cents millions yens des cinq cents millions de frais de production. Ainsi, Hayao Miyazaki aurait dû renoncer à jamais à un avenir en tant que réalisateur d'animation, s’il n’avait rencontré Toshio Suzuki.
À l’époque, Toshio Suzuki n’était que le jeune éditeur d’un magazine d’animation. Impressionné par le talent de Miyazaki, Suzuki lui a confié le plan des projets d’œuvres telles que « Mon voisin Totoro », « La Princesse Mononoké ». Mais ses supérieurs les ont refusés sous prétexte qu’ils n’étaient pas tirés d’une œuvre originale.
« S’il n’y a pas d’œuvre originale, qu’on en fasse une ! » a pensé Toshio Suzuki. Finalement, il a réussi à obtenir une place pour la bande dessinée de « Nausicaä » dans son magazine. Toshio Suzuki ne voulait pas laisser échapper la moindre chance. Il s’est empressé de sortir « Nausicaä ». Alors que selon les règles, il fallait au moins 160 pages pour publier une BD, il a sorti le premier tome de « Nausicaä » avec seulement 118 pages.
Soixante-dix mille exemplaires ont été imprimés, mais on n'en a pas vendu cinquante mille. Ça a été de nouveau un véritable échec. Malgré cela, Toshio Suzuki n'a pas dénoncé à son projet de réaliser « Nausicaä » avec le rédacteur en chef, Ogata. Il a enfin réussi à présenter son projet à la réunion du comité de direction de la maison d’édition, Tokuma-Shoten et de l’agence de publicité Hakuhôdô.
À cette réunion, on lui a demandé le nombre d’exemplaires de « Nausicaä ». Toshio Suzuki a dit : « On en a vendu plus de cinquante milles ! C’est un succès immense ! »
Grâce à ce mensonge, le projet de « Nausicaä » a pris son vol. Toutefois, Miyazaki avait déjà un échec à son palmarès commercial avec « Le Château de Caligrostro ». La rumeur selon laquelle les œuvres de Miyazaki allaient tout échouer répandaient dans les milieux de l’animation. Aucun studio ne voulait assumer la réalisation de son film. Même Telecom a refusé.
Finalement, ‘’Topcraft’’ était le seul studio à donner son accord. C'était un studio spécialisé dans les dessins animés américains. Miyazaki a été obligé de créer « Nausicaä » avec des animateurs qui n’avaient jamais travaillé sur des dessins animés japonais.
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