Je suis allé à l’université cet après-midi.
Beaucoup de monde profitait du soleil sur la pelouse. Je suis passé à côté de
la Platane, et j’ai remarqué que la barricade devant le Patio avait été enlevée.
Les manifestants avaient l’intention de bloquer aussi l’Institut Le Bel, mais
ils n’y ont pas réussi. Finalement le Portique a aussi été dégagé.
Hier, à cause du blocage du Portique,
un de mes partiels a été annulé. Dehors, ma professeure expliquait que l’on ne
pouvait pas passer l’épreuve dans ces conditions. Elle avait l’air navrée.
J’étais content in petto mais j’ai aussi essayé de prendre une expression
triste comme si j’assistais aux funérailles de quelqu’un, funérailles du
partiel, peut-être. Les bureaux des enseignants de lettres se trouvent dans le
Portique. Je pense que la plupart des professeurs sont rentrés chez eux ; ils
ont peut-être regardé une série en mangeant des chips sur le canapé.
J’ai vu le blocage de l’université
pour la première fois de ma vie. C’est peut-être ‘’politiquement’’ incorrect,
mais c’était un peu comme si j’étais au spectacle. Je pense que je ne suis pas
le seul à avoir réagi ainsi. Quand j’étais enfant, j’étais secrètement content
quand un typhon passait dans ma ville et que l’orage hurlait à l’extérieur. Ce
que j’ai ressenti devant la barricade du Patio n’est pas loin de cette
sensation de mon enfance.
De plus, aujourd’hui, il n’y avait
que cinq étudiants, moi y compris pour la séance de révision de linguistique
diachronique. C’était étrange d’être en cours avec si peu de personnes dans un
grand amphithéâtre. Le professeur n’avait donc pas besoin de parler fort. Il
nous a expliqué l’évolution phonétique de l’ancien français d’une voix basse,
comme s’il nous racontait un conte de fée. Mais maintenant la fête est finie. À
partir de demain, nous reprendrons notre insipide vie quotidienne.
Après le cours, je suis allé à la BNU
et j’ai emprunté deux livres. « Si une nuit d’hiver un voyageur » d’Italo
Calvino et « Les Pingouins n’ont jamais froid » d’Andreï Kourkov. Ce dernier
est la suite du « Pingouin » que j’ai lu il y a longtemps. Selon le résumé, le
héros, écrivain mineur, va partir en quête de son pingouin perdu.
Au moment où j’ai tourné la
couverture, je suis tombé sur le ticket d’emprunt de ‘’REPUSSARD Catherine’’
datant du 5 novembre 2010. La date de retour est le 8 décembre 2010, un mois et
trois jours après la date de l’emprunt. Normalement on ne peut garder les
livres de la BNU qu'un mois. On voit donc qu'elle a prolongé le prêt de ce
livre. Conclusion : Catherine a très probablement lu ce livre jusqu’à la fin.
En pensant à REPUSSARD Catherine qui a emprunté ce roman il y a déjà huit ans,
j’ai ajouté ce ticket d’emprunt à ma collection.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire